Paris refuse aux Réunionnais la protection à laquelle ont droit les Malgaches et les Mauriciens

Tests de dépistage COVID-19 pour tous les passagers : Madagascar et Maurice choisissent de protéger leur population

26 octobre 2021, par Manuel Marchal

Au risque de déclencher une nouvelle épidémie quelques semaines après la rentrée scolaire, Paris continue de laisser entrer sans test de dépistage tous les passagers vaccinés venant à La Réunion. Madagascar et Maurice se protègent du danger et imposent un test systématique à l’arrivée. La France est classée dans les pays les plus riches du monde. Mais son gouvernement refuse aux Réunionnais la protection à laquelle ont droit leurs frères Malgaches et Mauriciens. La France serait-elle en réalité un pays tellement pauvre qu’elle n’aurait pas les moyens de protéger un territoire de moins d’un million d’habitants d’une nouvelle épidémie en testant tous les passagers et en les plaçant en quarantaine dans l’attente du résultat du test ?

A l’arrivée à Madagascar, tous les passagers sont testés, vaccinés ou pas. (photo Ministère du Tourisme de Madagascar)

Après 20 mois de fermeture des frontières aux vols réguliers, un avion d’Air Mauritius s’est posé samedi à l’aéroport d’Ivato. Les 146 passagers ont respecté les conditions d’entrée à Madagascar destinées à protéger la population de l’importation de nouveaux cas de coronavirus, en particulier du variant delta qui a d’abord circulé abondamment en Europe avant de toucher La Réunion.
A leur descente de l’avion, les passagers ont été systématiquement testés avant d’être placés en quarantaine dans l’attente du résultat du test de dépistage COVID-19.
Durant leur passage dans l’aérogare, ils n’ont pu se mêler à la population, et ont payé le ticket pour la navette qui doit les amener dans un des hôtels certifiés où doit se dérouler la quarantaine. Le confinement est strict, avec interdiction de sortir sous peine de sanction pour les lieux d’hébergement.

Après le test de dépistage, tous les passagers, vaccinés ou non, sont escortés aux navettes qui les amènent à leur lieu de quarantaine.

Déjà 16 vaccinés détectés positifs COVID-19 à leur arrivée à Maurice

Il est à noter que ce dispositif concerne tous les passagers. Ceux qui justifient d’un schéma vaccinal complet ne peuvent d’y dérober. Cette mesure de précaution est bien compréhensible. En effet, les médicaments expérimentaux utilisés sous forme de vaccin contre la COVID-19 ont démontré qu’ils ne protègent pas de l’infection, et donc de la transmission à des personnes saines. Par ailleurs, des personnes ayant un schéma vaccinal complet sont malgré tout décédées de la COVID-19, notamment à La Réunion.
Dans notre région, Maurice est un autre pays où les personnes vaccinées doivent également faire obligatoirement un test de dépistage à leur arrivée dans le pays, avant d’être placée en quarantaine dans l’attente du résultat. Samedi, 203 personnes étaient dans cette situation à Maurice. L’efficacité de cette mesure est démontrée car pas moins de 16 personnes vaccinées contre la COVID-19 et ayant présenté un résultat négatif au test de pré-embarquement ont déjà été dépistées positives à l’aéroport d’arrivée. Cela signifie que sans ces précautions, ces 16 personnes auraient pu être le point de départ d’une nouvelle chaîne de contamination puisqu’elles étaient faussement persuadées de ne pas être porteuses du coronavirus.

Des dizaines de milliers de passagers pas dépistés à La Réunion

A La Réunion, les vacances scolaires viennent de se terminer. Ces vacances sont l’occasion d’un pic de fréquentation de l’aéroport. A cela s’ajoute l’organisation du Grand Raid, qui a été marqué par la participation de nombreux concurrents venus d’Europe. Selon les règles fixées par Paris, tous ces voyageurs sont exemptés de contrôle sanitaire à partir du moment où ils peuvent justifier d’un schéma de vaccination complet.
Or, les règles fixées par Madagascar et Maurice montrent la faille d’un tel dispositif. Il permet en effet à des porteurs de la COVID-19 de se mêler à la population et de contaminer des personnes saines, tout simplement parce que cette décision peut faire croire qu’elles ne sont pas contagieuses. Des publicités financées par l’État véhiculent d’ailleurs l’illusion du retour à la période d’avant la COVID, sur la base de la vaccination. Madagascar et Maurice prouvent l’erreur et la persévérance dans l’erreur des règles imposées par Paris aux Réunionnais.
En toute logique, il faut donc s’attendre à un nouveau pic de cas de coronavirus quelques semaines après la rentrée, une fois que les chaînes de contamination issues de passagers vaccinées non-dépistés se seront développées.

Maintenir la crise sanitaire : une volonté politique ?

La France est classée dans les pays les plus riches du monde. Mais son gouvernement refuse aux Réunionnais la protection à laquelle ont droit leurs frères Malgaches et Mauriciens. La France serait-elle en réalité un pays tellement pauvre qu’elle n’aurait pas les moyens de protéger un territoire de moins d’un million d’habitants d’une nouvelle épidémie en testant tous les passagers et en les plaçant en quarantaine dans l’attente du résultat du test ? Avec leurs moyens, Madagascar et Maurice sont pourtant capables de le faire. Eu égard aux sommes considérables prélevées sur les cotisations des travailleurs à la Sécurité sociale pour financer l’achat de vaccins importés des États-Unis, le gouvernement ne fait-il pas le choix de satisfaire les intérêts des actionnaires des vendeurs de vaccin plutôt que d’économiser le coût humain et financier d’une crise sanitaire qui ne pourra que se prolonger à La Réunion ?

M.M.

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