Conséquence du maintien de l’ouverture de l’aéroport aux passagers venant de pays gravement infectés par la COVID-19

Trafic de faux certificats de tests négatifs au COVID-19 : quels dégâts à La Réunion ?

6 novembre 2020, par Manuel Marchal

L’annonce de la découverte d’un trafic permettant de venir à La Réunion sur la base d’une fausse attestation de test négatif à la COVID-19 rappelle l’insuffisance des mesures prises pour protéger la population des cas importés en provenance de la France, un pays submergé par un raz-de marée de nouveaux cas et de décès liés au coronavirus. Combien de personnes potentiellement contagieuses ont-elle pu embarquer dans des avions transportant plus de 400 passagers avant de se mêler à la population dans un des nombreux centres commerciaux ouverts à La Réunion ?

L’AFP annonce le démantèlement d’un trafic de faux certificats de tests négatifs au Covid-19 à l’aéroport de Roissy. En échange de 150 à 300 euros, un passager pouvait obtenir un papier affirmant qu’il venait de passer un test négatif dans un laboratoire. Voici le mode opératoire : « les mis en cause établissaient de faux certificats en reprenant le nom d’un laboratoire existant, puis les transmettaient aux acheteurs en format papier ou numérique, selon une source aéroportuaire ».

Rappelons que pour embarquer à La Réunion depuis la France, tout passager doit présenter un résultat négatif à un test de dépistage coronavirus daté de 72 heures. Rappelons aussi qu’au moment de l’embarquement, les agents de comptoir d’enregistrement n’ont aucun moyen de vérifier la véracité du document présenté.
Profitant donc de cette grave carence dans le protocole sanitaire sensé protéger les Réunionnais des cas importés de coronavirus, des trafiquants ont donc saisi la bonne aubaine, avec la certitude pour les clients de ce trafic de rester dans l’impunité eu égard à l’absence de test systématique des passagers à La Réunion.

Selon l’AFP, ce trafic concernait surtout les vols à destination de l’Afrique. La Réunion faisant géographiquement partie du continent africain, et Air Austral desservant La Réunion depuis Roissy, difficile de croire que des passagers voulant venir à La Réunion n’aient pas recours à ce type de trafic. Cela signifie que des personnes pouvant transmettre la COVID-19 peuvent donc embarquer sans problème dans un avion où se concentrent plus de 400 personnes, pour ensuite se mêler à la population réunionnaise à leur arrivée sans aucun contrôle, car tests et quarantaine à l’arrivée ne sont plus obligatoires. Sachant que deux des plus grands centres commerciaux de La Réunion se situent à moins d’un kilomètre de l’aéroport et qu’ils peuvent accueillir simultanément plus de 2000 personnes chacun, on peut mesurer tout le danger que ces fraudeurs peuvent faire courir à la population réunionnaise.
De plus, tout au long d’un vol de plus de 10 heures, comment croire que plus de 400 personnes vont constamment toutes garder le masque ? En effet, les passagers ne mangent pas les uns après les autres mais en fonction des impératifs liés au service. Cela signifie que lors du dîner et du petit-déjeuner, l’avion se transforme en un restaurant de plus de 400 convives où les mesures de distanciation sociale sont bien impossibles à respecter.

Souhaitons qu’après l’annonce d’un pareil trafic, les autorités prennent des mesures drastiques pour empêcher que de nouveaux cas importés de France viennent aggraver une situation déjà dramatique.

M.M.

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