Semaine de prévention des troubles musculo-squelettiques

Travailler autrement pour éviter les douleurs

13 mai 2009, par Edith Poulbassia

Deuxième semaine de prévention des “Troubles musculo-squelettiques” (TMS), maladies professionnelles les plus fréquentes et en progression. Douleurs au cou, épaules, tendons, muscles, articulations, dos… ont coûté aux entreprises 736 millions d’euros en 2007. L’Assurance Maladie incite les filières professionnelles à se mobiliser.

Une douleur au cou qui peut se propager vers les épaules après une journée de travail en position statique, par exemple devant un ordinateur. Un mal de reins à force de soulever des charges lourdes. Ou encore une douleur au niveau du poignet et de l’avant-bras à cause de mouvements répétés de flexion et d’extension de la main et des doigts. Ce sont quelques exemples d’affections en forte progression dans les entreprises. Première cause de maladie professionnelle en France, les troubles musculo-squelettiques augmentent de 18% chaque année depuis dix ans. Ils touchent les tendons, les muscles, les articulations au niveau du cou, du haut et du bas du dos, des épaules, des bras, des mains et des membres inférieurs. Les douleurs deviennent gênantes et peuvent conduire à une incapacité de travail en l’absence de soins.
« Malgré l’automatisation d’un nombre croissant de tâches, les travaux exigeant des gestes répétés sous forte contrainte de temps restent répandus, voire se développent dans de nouveaux secteurs d’activité. Ainsi, les temps de récupération peuvent être compressés, l’organisation du travail laissant alors peu de marge de manœuvre aux salariés ». Aucune entreprise, aucun secteur d’activité n’est épargné, selon les services prévention de la CGSS.

Souffrance au travail

Si la souffrance pour les salariés est insupportable, elle est aussi source de désorganisation et de dépense pour l’entreprise. Cette dernière est contrainte de gérer l’absentéisme, et avec lui la perte de qualité et de productivité. Les pertes dues aux Troubles musculo-squelettiques se chiffrent en millions : 7,4 millions de journées de travail et 736 millions d’euros de frais couverts par les cotisations des entreprises en 2007. Et 34.200 nouveaux cas d’indemnisation pour cette même année.
C’est pourquoi le Réseau Prévention de la branche Risques professionnels de l’Assurance Maladie organise la deuxième Semaine nationale de prévention des Troubles musculo-squelettiques jusqu’à vendredi, en mettant en avant l’engagement des filières professionnelles. Une matinée de prévention TMS avec les préventeurs institutionnels et les préventeurs d’entreprises (jeudi 14 mai) et une conférence-débat TMS avec les formateurs (vendredi 15 mai) sont prévus, ainsi qu’un débat avec les professionnels des activités tertiaires ce jour. Les services de prévention des risques professionnels de la CGSS peuvent aider les entreprises à réaliser un diagnostic préalable du cadre de travail pouvant générer des Troubles musculo-squelettiques. Des entreprises n’ont pas attendu la semaine de prévention pour agir.

Edith Poulbassia

Information : www.info-tms.fr


Des entreprises montrent l’exemple

La SEGMA, producteur de viandes de volailles à Salazie, l’horticulteur Yvon Payet à Saint-Paul, la SIB, fabricant d’eau de javel au Port, ou encore le pressing Le Fer d’Or à Saint-Gilles les Bains se sont mobilisés pour la prévention des TMS. Comment ? Voici un exemple concret de démarche accessible aux entreprises.
La SEGMA souhaite préserver la santé du personnel et anticiper la survenue de TMS. Elle sollicite le Service de Santé au Travail : Intermetra, et le service prévention de la CGSS afin de prévenir les risques de TMS et apporter des améliorations concrètes aux postes de travail.
L’intervention de l’ergonome d’Intermetra permet un état des lieux de l’exposition des salariés aux risques de TMS, et permet d’envisager des aménagements aux différents postes de travail. L’ensemble des salariés est sensibilisé à la problématique des TMS et un groupe de travail est mis en place afin d’améliorer la communication sur ce thème. Des formations du personnel sont programmées (affilage/affûtage des couteaux, PRAP). Des rotations de postes sont mises en place au niveau de l’abattage et de la découpe. L’entreprise établit un programme d’investissements afin d’améliorer les conditions de travail, pour lequel elle bénéficie de l’aide financière de la CGSS, comprenant des équipements visant à limiter les manutentions manuelles (chariots, transpalettes) et à réduire les nuisances sonores. Certains postes de travail sont réaménagés. Dans la zone d’accrochage des volailles, l’encastrement d’une table élévatrice dans le sol a permis de mettre à hauteur du convoyeur les caisses de volailles et de réduire considérablement les manutentions manuelles de charges lourdes.
L’intervention du Service de Santé au Travail et l’aide technique et financière de la CGSS ont permis de mettre en place une dynamique de prévention des risques de TMS, et d’apporter des mesures concrètes d’amélioration des conditions de travail dans l’entreprise. Les rotations de postes ont permis de limiter les risques de TMS. Le poste d’accrochage des volailles, jugé très pénible par les salariés avant les travaux d’aménagement, ne pose plus de difficultés. Les nuisances sonores, facteur aggravant dans l’apparition des TMS, ont considérablement été réduites.

(Source : CGSS)


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