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par le Dr Raymond Vergès

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« Trop de mères continuent de souffrir »

Plus de 800 femmes meurent tous les jours des suites d’une grossesse

mercredi 12 juin 2019


Une étude de l’UNICEF publiée le 3 juin dernier pointe le coût important des dépenses liées aux soins prénataux et aux services d’accouchement. Faute de protection sociale, des millions de familles choisissent de faire des économies sur ces coûts, ce qui peut avoir des conséquences fatales.


Une Ethiopienne et son enfant.

Plus de 5 millions de familles d’Afrique, d’Asie, d’Amérique latine et des Caraïbes consacrent chaque année plus de 40% de leurs dépenses non alimentaires aux services de santé maternelle, précise une étude de l’UNICEF.
Près des deux tiers de ces ménages, soit environ 3 millions, se trouvent en Asie et environ 1,9 million, en Afrique. Selon l’analyse, les coûts des soins prénatals et des services d’accouchement peuvent dissuader les femmes enceintes de consulter un médecin, mettant ainsi en danger la vie des mères et de leurs bébés.
« Pour un trop grand nombre de familles, les coûts liés à l’accouchement peuvent être catastrophiques. Si une famille ne peut pas supporter ces coûts, les conséquences peuvent même être fatales », a déclaré la Directrice exécutive de l’UNICEF, Henrietta Fore. « Lorsque les familles font des économies pour réduire les coûts des soins de santé maternelle, les mères et leurs bébés souffrent ».

L’étude note que, même si de nombreux progrès ont été accomplis dans le monde pour améliorer l’accès des femmes aux services de santé maternelle, plus de 800 femmes meurent encore chaque jour des suites d’une grossesse. Au moins 7.000 décès de bébés à la naissance se produisent également chaque jour, la moitié de ces bébés étant en vie lorsque l’accouchement a commencé et 7.000 bébés meurent au cours du premier mois de leur vie.
Selon l’analyse, de 2010 à 2017, le nombre de professionnels de santé a augmenté dans de nombreux pays. Toutefois, l’augmentation a été minime dans les pays les plus pauvres où les taux de mortalité maternelle et néonatale étaient les plus élevés. Par exemple, de 2010 à 2017, ce nombre est passé de 4 à 5 agents de santé pour 10.000 habitants au Mozambique et de 3 à 9 en Éthiopie. En Norvège, ce nombre est passé de 213 à 228 agents de santé pour 10.000 habitants au cours de la même période.

Le rapport note également que, globalement, les complications liées à la grossesse sont la première cause de décès chez les filles âgées de 15 à 19 ans. Étant donné que les adolescentes grandissent encore elles-mêmes, elles risquent fortement de subir des complications si elles tombent enceintes. De plus, leurs enfants risquent davantage de mourir avant leur cinquième anniversaire. Cependant, le rapport révèle que les adolescentes mariées ont moins de chances de recevoir les soins médicaux appropriés pendant leur grossesse ou d’accoucher dans un établissement de santé que les femmes mariées à l’âge adulte.
« Nous ne fournissons pas de soins de qualité aux mères les plus pauvres et les plus vulnérables », a déclaré Mme Fore. « Trop de mères continuent de souffrir, surtout pendant l’accouchement. Nous pouvons mettre fin à cette souffrance et sauver des millions de vies avec des mains sûres, des installations fonctionnelles et une meilleure qualité de soins avant, pendant et après la grossesse ».


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