Chikungunya : Le directeur général d’Air Austral interrogé par “Tour mag”

’Un frémissement de reprise du trafic’

24 avril 2006

Jeudi dernier, “Tour mag”, site d’informations des professionnels du tourisme, faisait sa “une” sur les conséquences de la décision du réseau Thomas Cook d’imposer la signature d’une décharge à tout touriste souhaitant séjourner dans notre île. Il donne notamment la parole à Gérard Éthève, directeur général d’Air Austral, et à plusieurs agents de voyages. D’après les différentes déclarations, il semblerait que la reprise s’amorce. Extraits.

Air Austral compte actuellement beaucoup sur la clientèle locale pour assurer le remplissage de sa ligne Paris-Saint-Denis de La Réunion, écrit “Tour mag”. "Il y a un frémissement de reprise du trafic. Après un mois d’avril encourageant, les réservations sont décevantes sur mai et juin et meilleures sur juillet et août", constate Gérard Ethève, directeur général de la compagnie aérienne réunionnaise.
Ce dernier est par ailleurs très remonté contre la déclaration sur l’honneur que Thomas Cook exige de voir signée par tous les clients du réseau souhaitant se rendre à La Réunion : "Pourquoi prendre cette mesure à l’encontre de la seule Réunion alors que tout l’océan Indien est touché par le chikungunya ?", s’interroge-t-il.

Exagération

Dans notre entreprise, poursuit Gérard Ethève, "20 personnes ont été touchées par le virus... sur les 600 employés travaillant dans l’île. Non, La Réunion n’est pas devenue un grand hôpital !".
Dans un autre article, “Tour mag” revient sur l’initiative du réseau Thomas Cook, en insistant sur le fait que "les professionnels du tourisme réunionnais ne comprennent pas l’attitude d’un distributeur qui, par cette initiative, casse un marché déjà très fragilisé". Pour “Tour mag”, les acteurs du tourisme réunionnais "comprennent d’autant moins que la maladie n’est plus endémique et que dans les hôtels sécurisés, aucun cas n’a été signalé".
En France, les réseaux de distribution sont partagés entre leur soutien à La Réunion qu’ils s’emploient à relancer et ce Code du tourisme "qui n’en finit plus de les responsabiliser". Pour Richard Vainopoulos de TourCom, "un agent de voyages vendeur doit pouvoir se garantir vis-à-vis de la loi". "Pour se protéger de responsabilités qui les dépassent, les agences de voyages vont être obligées de prendre des garanties stupides". Autre son de cloche pour Bernard Garcia du réseau AFAT, qui réfute a priori le principe d’une décharge de responsabilité à propos de La Réunion. "Il est difficile de se prononcer à partir d’une plainte dont je ne connais pas les détails. Est-ce une plainte abusive ?". Bernard Garcia ajoute que, selon lui, "cette affaire de chikungunya a été surmédiatisée. Les clients sont informés. L’agent de voyages a un devoir d’information mais de là à faire signer une décharge pour un voyage à La Réunion qui, de plus, n’entre pas dans les destinations à risques, il y a un pas que j’hésiterais à franchir".

Soutiens à la destination Réunion

Bernard Garcia rappelle que le réseau AFAT soutient d’une façon générale les destinations en difficulté. Et que La Réunion en fait actuellement partie. Même tendance chez Selectour qui développe une grande campagne destinée à promouvoir notre île.
Par ailleurs, s’appuyant sur le point hebdomadaire de la DRASS du 13 avril dernier, “Tour mag” écrit que "l’épidémie de chikungunya reste toujours active, avec 3.100 cas estimés pour la semaine du 3 au 9 avril dernier, ce qui traduit tout de même un maintien de l’épidémie à un niveau élevé".
"Si l’on est loin des quelque 20.000 cas hebdomadaires enregistrés début février, la courbe épidémique montre que la diminution du nombre de cas observée à partir de la mi-février s’est poursuivie à un rythme plus lent depuis début mars", poursuit “Tour mag” qui conclut en notant que "l’évolution de l’épidémie dépend désormais en partie des conditions climatiques qui prévaudront à la suite de l’été austral".


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