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Réforme de l’Assurance maladie
24 février 2005
Les premiers formulaires sont déjà envoyés aux bénéficiaires de la “sécu”. Avant le 1er juillet, nous devrons tous avoir choisi un “médecin traitant”, sous peine de voir les soins moins bien remboursés. Certains médecins font de la résistance.
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Victor a de la chance : il n’est jamais malade. Tout au plus doit-il consulter régulièrement un dermatologue pour des problèmes de peau. Et il est le premier surpris lorsqu’on lui explique qu’il pourra justement choisir ce dermatologue comme médecin traitant, avant le 1er juillet, date fatidique avant laquelle tout assuré social devra avoir choisi son médecin traitant.
C’est que la réforme de l’assurance maladie peine à se faire connaître. Environ 109.000 formulaires ont déjà été envoyés aux Réunionnais par la caisse primaire de sécurité sociale, depuis le mois de janvier. À la date du 10 février, environ 1.500 contrats remplis et signés avaient été retournés.
C’est peu, mais compréhensible. D’abord parce que certains médecins ont carrément refusé de signer de formulaire de contrat (lire notre encadré) , préférant attendre pour voir. Et ensuite parce que pour beaucoup de Réunionnais et de Français, l’obligation de signer un contrat avec un médecin traitant se confond avec l’obligation d’aller voir un généraliste, et leur rappelle le précédent système du "médecin référent".
Des abus avec les "affections de longue durée"
Selon les responsables réunionnais, l’obligation de choisir un médecin traitant vise à limiter le déficit abyssal de la "sécu" en supprimant le nomadisme médical qui entretient certains abus. Comme ces patients qui souffrent d’une affection de longue durée (ALD), ce qui leur donne droit à un remboursement total (100%) des soins par la sécurité sociale. Une mesure indispensable pour les personnes atteintes de cancer, diabète, hypertension, etc.
Mais une disposition diaboliquement contournée. "Parfois, nous voyons arriver des gens qui ne savent même plus pour quelle affection de longue durée ils sont soignés", ironisaient les médecins, lors d’une rencontre d’information au siège réunionnais de la sécurité sociale.
Des petits travers sont connus, comme celui d’inscrire dans la case "ALD", des médicaments pour la grippe ou le pansement du petit-fils. Cela permet au patient de ne rien débourser, au médecin de faire plaisir à son patient et si possible de le fidéliser. Et, multiplié par le nombre de fraudeurs, cela creuse le déficit de la sécurité sociale.
Voilà pourquoi les responsables nationaux espèrent réaliser 455 millions d’économies sur les ALD. Les malades, forcés de garder le même médecin traitant pour bénéficier des remboursements, ne pourront plus vivre ce nomadisme médical qui favorise ces dérives.
Sans contester l’existence de ces abus, les médecins ont exprimé des doutes sur l’efficacité d’une énième réforme destinée à réoxygéner notre précieuse sécurité sociale.
Aucune réforme ne remplacera la lutte pour l’emploi
Le déficit de la "sécu" n’est-il pas plutôt lié à une mauvaise gestion, questionnent perfidement certains ? À la direction réunionnaise de la CGSS, on répond sereinement que si la "sécu" était gérée par un organisme privé, comme les assurances, elle coûterait beaucoup plus cher. Certes : c’est justement pour sauver notre système de sécu que des réformes sont entreprises.
Certaines fonctionnent plutôt bien, comme la prescription des génériques (médicaments moins coûteux) ou la télétransmission, qui raccourcit les délais de remboursement et de rémunération des médecins.
Mais, échaudés par de précédentes expériences (le carnet de santé, envoyé à tout le monde, qui n’a jamais servi, par exemple), certains médecins renâclent à signer des contrats avec leurs patients.
Un syndicat de généralistes (MG) s’est prononcé contre la réforme de manière virulente (y compris dans les colonnes de “Témoignages”), expliquant qu’elle organisait plus le contournement du médecin généraliste qu’un meilleur usage des soins.
De manière plus pragmatique, le Dr Rémy Mamias constate que les trois syndicats signataires de l’accord regroupent majoritairement des spécialistes ou des médecins âgés. À une époque où il est devenu difficile pour un médecin de revendre son cabinet, l’obligation du médecin traitant est peut-être une manière d’attacher la clientèle et de donner une valeur marchande au cabinet d’un médecin futur retraité...
À qui profitera réellement cette réforme ? Les malades le diront dans quelques mois. Mais aucune réforme ne remplacera la lutte pour l’emploi : ce sont les entreprises et les salariés qui cotisent pour notre "sécu" à tous.
Nastassia
Sécu et médecins : "Je t’aime, moi non plus"
Le docteur Rémy Mamias garde précieusement les formulaires signés par ses patients. Dix-sept contrats donnés par ceux qui ont choisi ce docteur de Sainte-Suzanne comme médecin traitant. Pour l’instant, lui refuse de les signer. "Je suis très circonspect. Je suis ok pour des contrôles, car il y a des abus monumentaux. Mais avec cette réforme, on nous donne le mauvais rôle".
Le rôle du contrôleur, du flic... "On me demande de faire la police, je ne veux pas". Un discours qui revient fréquemment chez les médecins libéraux, qui avaient accueilli avec méfiance l’expérience du "médecin référent". Une sorte de "médecin traitant" avant la lettre, payé 45 euros par la "sécu" pour chaque contrat signé. Certains se sont enrichis ; mais la plupart ont dédaigné cette carotte : ils ne pratiquent pas la médecine pour l’argent.
Et les responsables réunionnais de la caisse de sécurité sociale admettent après coup que si tous les généralistes de France avaient choisi de devenir médecins référents, la "sécu" n’y aurait pas survécu.
Relations dictatoriales
Alors, la réforme actuelle demande au médecin traitant de faire le même travail que le référent, mais sans le rémunérer. Ce qui fait rugir le docteur Patrice Humbert (MG Réunion) : "les spécialistes qui ont négocié cette réforme ont obtenu des avantages qui plombent le système", accuse-t-il. Son confrère Rémy Mamias insiste sur le rôle social grandissant du médecin généraliste, souvent le seul à écouter des personnes âgées et isolées, qui n’a pas envie de perdre du temps en paperasserie.
Et les responsables de la sécurité sociale agitent toujours une carotte pour les médecins : si les économies escomptées sont réalisées, leurs honoraires seront relevés. La promesse n’émeut guère les généralistes, à qui on ne la fait pas.
Le Dr Rémy Mamias préférerait quant à lui des relations moins dictatoriales avec l’administration de la "sécu". Il déplore un dialogue difficile avec des employés qui terminent leur service à 15 heures 30 et cite cette répartie d’une interlocutrice : "Votre programme informatique fait tout sur plusieurs lignes ; moi, je ne veux lire que sur une ligne".
Bref, le "je t’aime moi non plus" entre médecins libéraux et caisse de sécurité sociale continue...
An plis ke sa
- Retraité, étudiant, j’ai plusieurs adresses : où dois-je déclarer mon médecin traitant ?
Le plus proche de vous. Lorsque vous en serez éloigné, vous pourrez consulter un autre médecin sans surcoût.
- Dois-je déclarer un médecin traitant pour mes enfants ?
Non. C’est obligatoire à partir de 16 ans seulement.
- Je suis en bonne santé et n’aurai probablement pas besoin d’un médecin avant le 1er juillet. Est-ce gênant ?
Non, vous ferez votre déclaration lors de votre première consultation. Pas besoin d’aller voir un médecin exprès.
- Dois-je passer par mon médecin traitant avant d’aller voir le gynécologue, l’ophtalmologue ou le dentiste ?
Non. Pour le psychiatre, des discussions sont en cours.
- Puis-je choisir un spécialiste comme médecin traitant ?
Oui.
- Mon médecin traitant est en congé...
Vous pouvez aller voir son remplaçant ou le médecin de garde, sans surcoût.
- Et si je veux changer de médecin traitant ?
C’est possible : il faut envoyer un courrier à la caisse de sécurité sociale.
- Je n’ai pas envie de choisir un médecin traitant.
Vous avez le droit de ne pas en choisir et d’aller voir le médecin de votre choix. Mais après le 1er juillet, vous serez moins bien remboursé par la sécurité sociale : vous devrez donc payer plus.
694 médecins généralistes travaillent à La Réunion. Tarif de la consultation : 24 euros minimum.
360 médecins spécialistes travaillent à La Réunion. Tarif de la consultation : 27,60 euros minimum.
Sept millions d’actes médicaux sont effectués chaque année à La Réunion.
30 milliards d’euros : c’est le déficit cumulé de la sécurité sociale française.
Médicaments : la traque des économies
Dans le cadre de la réforme de l’assurance maladie, les responsables de la sécurité sociale demandent aux médecins de prescrire des médicaments moins coûteux.
Par exemple, l’aspirine garde une réelle efficacité, même si certains patients ont des contre-indications. Certains laboratoires pharmaceutiques ont saisi l’occasion de commercialiser des anticoagulants différents et beaucoup plus chers. La "sécu" conseille dorénavant de ne prescrire les médicaments les plus coûteux que si les moins chers ne conviennent vraiment pas.
Dans cette optique, la campagne de communication demande aussi aux médecins de lever le pied sur les statines, médicaments très coûteux qui permettent de baisser le taux de cholestérol. Or, a constaté le Dr Mamias, les statines ont aussi un rôle préventif pour l’infarctus. Est-ce vraiment rentable de les économiser ?
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