Un nouveau réseau pour le prélèvement d’organes

1er juillet 2008

Actuellement, seuls le CHD Félix Guyon et le GHSR de Saint-Pierre sont autorisés à prélever ou greffer des organes. Or, un décret réglementaire oblige désormais tout établissement de santé à être inscrit dans un réseau de prélèvements d’organes et de tissus. Depuis hier, c’est chose faite, les groupes hospitaliers de Saint-Denis, Saint-Pierre, Saint-Paul et Saint-Benoît ont intégré le premier réseau du genre à La Réunion.

L’intégration du CHI de Saint-Benoît et du CHGM de Saint-Paul à ce nouveau réseau permettra aux personnels de ces deux hôpitaux de recenser les patients en mort encéphalique, les seuls qui puissent être prélevés. Jusqu’à présent, cela se faisait déjà, mais dorénavant, le réseau interviendra systématiquement en cas de mort encéphalique. Concrètement, dès qu’une personne se trouve en mort encéphalique, la coordination hospitalière se met en marche. Un médecin et une infirmière du CHD se déplacent alors à l’hôpital concerné et rencontrent la famille du défunt. Et c’est à ce moment-là qu’il est essentiel de savoir si le défunt était opposé ou non au don d’organes. Dans l’ignorance, si la famille estime que le défunt aurait été favorable, il est alors transféré au CHD pour le prélèvement puis rendu à sa famille en parfait état. D’où l’importance de parler du don d’organes de son vivant afin de ne pas laisser le “choix” à la famille. D’ailleurs, la Journée nationale de réflexion sur le don d’organes et la greffe organisée le 22 juin dernier par l’agence de biomédecine avait pour slogan : « Donneur ou pas, je sais pour mes proches, ils savent pour moi ». Même s’il s’agit d’un sujet délicat pour beaucoup d’entre nous, il est primordial de savoir. N’oublions pas qu’un don peut sauver une vie. Après les différents prélèvements, les informations sont croisées dans une base de données pour avoir la liste des personnes les plus compatibles. Il faut savoir qu’à La Réunion, au 1er janvier 2008, il y avait 110 patients en attente d’une greffe de rein. L’an dernier, ils étaient 135 dont 36 ont été greffés. Ces personnes sont donc appelées, et dès leur arrivée, elles sont dialysées, puis on croise le sang du donneur et du receveur pour déterminer si la greffe est possible. En fonction des résultats, une personne sera admise en bloc opératoire pour subir une greffe de rein et ainsi vivre plus longtemps et aussi éviter la dialyse à vie. Jusqu’ici, à La Réunion, seule la greffe de rein est possible. Cela va peut-être changer, puisqu’un dossier est en cours d’instruction pour pouvoir réaliser des greffes de cœur dans notre île. Affaire à suivre... SP Infos pratiques : A l’occasion de la création du réseau réunionnais de prélèvements d’organes et de tissus, une conférence-débat publique et gratuite aura lieu le mercredi 2 juillet à 19 heures dans l’amphithéâtre de l’IFSI du GHSR. Il sera question du point de vue des différentes religions vis-à-vis de la mort et du don d’organes, en présence des principales personnalités religieuses de l’île.


On manque d’organes ! Aujourd’hui, le principal souci lié à la greffe est le manque d’organes disponibles. L’attente peut durer des mois, même des années. Et avec l’augmentation de la durée de la vie, le nombre de personnes qui ont besoin d’une greffe ne cesse d’augmenter. En 2007, en France, 13.081 personnes ont attendu une greffe, 4.664 ont été greffées, mais en parallèle, 227 sont mortes faute d’organes. Pourquoi cette pénurie ? Parce qu’il y a peu de donneurs d’organes. Si 94% des organes à greffer sont prélevés sur des personnes décédées, il ne suffit pas de mourir pour être un donneur potentiel ! Il faut que la mort ait lieu à l’hôpital, en service de réanimation, dans des conditions bien particulières. Or, cette situation représente moins de 1% des décès à l’hôpital. Il faut aussi que la personne qui vient de mourir ait dit clairement, de son vivant, qu’elle était favorable au don de ses organes. Malheureusement, cette situation est rare également. Quand le prélèvement est médicalement possible mais que la famille n’a jamais abordé le sujet du don d’organes avec la personne décédée, elle peut hésiter et s’opposer au prélèvement des organes. De nombreux prélèvements sont “perdus” pour cette raison.

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