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Le chikungunya : cause directe dans la mort des entreprises
8 février 2006
Le tableau dressé lundi dans l’hémicycle de la Région Réunion par les acteurs économiques, tous secteurs d’activité confondus, n’est pas encourageant. Plus que préoccupante, la situation de notre économie locale, qui subit les effets directs et immédiats de la crise sanitaire, est grave. Comment gérer l’urgence de la crise ? Et comment, alors que le chikungunya est installé pour longtemps à La Réunion, se préparer au pire alors que beaucoup de petites entreprises sont déjà en cessation d’activité ? Avec le plein soutien de la Région Réunion, le monde économique engage une grande bataille, et les parlementaires, Gélita Hoarau et Huguette Bello, présentes dans l’hémicycle, seront à ses côtés.
o Jocelyne Lauret, présidente du CTR
"Catastrophe économique pour le secteur touristique"
Beaucoup de secteurs économiques dépendent du développement de l’activité touristique. Sans touristes, hôteliers, tables d’hôtes, artisans d’art, commerçants, prestataires de services et de loisirs n’ont plus de trésorerie. Entre annulations massives et défauts de réservations, les hôteliers ne savent plus comment assurer leur activité aujourd’hui et dans les mois à venir. Si les particuliers ont plus de difficulté à se désister (non remboursement de leurs billets), les annulations de groupes sont importantes, jusqu’à 10.000 nuitées enregistrées vendredi dernier par les hôteliers de l’Ouest. "Face à cette situation inédite, on peut parler de catastrophe économique pour le secteur touristique".
Et depuis la diffusion dans les médias nationaux, alors que l’Europe, principal bassin touristique pour La Réunion, parle chikungunya, Jocelyne Lauret note que "les choses ne vont qu’en s’aggravant". Les messages contradictoires génèrent la "paranoïa" au sein de la clientèle et ont un impact direct sur l’activité. La présidente du CTR a fait appel à un cabinet d’experts en communication pour maîtriser les vecteurs d’information et délivrer le même et juste message. Alors que La Réunion vendait jusque-là la sécurité sanitaire, un atout majeur pour la destination, aujourd’hui "c’est tout un pan de la promotion touristique qui s’écroule". La biodiversité, autre atout touristique d’importance, est menacée. Jocelyne Lauret estime qu’"il faut un plan d’urgence à plusieurs échéances". Il faut agir rapidement pour éviter la mort brutale des petites entreprises qui composent l’essentiel de notre tissu économique, en envisageant des exonérations de charges patronales et salariales. Sur le moyen terme, il faut évaluer la baisse du chiffre d’affaires des professionnels, afin de mesurer leurs pertes et de les indemniser en fonction. Enfin, sur le long terme, il faut que l’économie parvienne à survivre et à se développer avec le chikungunya. La présidente du CTR prône la coordination : plutôt que l’action individuelle dans l’urgence, "c’est groupés que nous allons arriver aux meilleurs résultats". Et les pays de la zone ne doivent pas être oubliés.
L’Île Maurice, celle que l’on dit île sœur, informe régulièrement les Tours Opérateurs européens de l’évolution de l’épidémie à La Réunion, leur déconseillant fermement notre destination pour préférer évidemment les plages mauriciennes. Quel fair-play !
o Éric Magamootoo, président de la CCIR
Répondre à l’urgence et s’adapter
Le chikungunya met à mal l’économie dans différents secteurs. Face à l’inquiétude des socioprofessionnels confrontés à "une crise, une inconnue de par son intensité, sa durée", le président de la CCIR a sollicité le soutien de Paul Vergès pour organiser une réunion des différents acteurs économiques. Face à cette "crise durable", cette "catastrophe naturelle", Éric Magamootoo prône, "plus que jamais, l’intelligence collective". Les hôtels se vident, les licenciements techniques sont inévitables, les commerces de proximité enregistrent une baisse de 20 à 30% de leur chiffre d’affaires... "il faut un plan d’urgence pour nos sociétés", mais aussi "un plan d’adaptation pour notre société". Le président de la CCIR soutient la mise en place d’une cellule de veille économique pour mesurer les impacts et l’évolution de l’épidémie sur le secteur. Attendu que la crise touche La Réunion mais aussi toute la région : "nous devons être solidaires et aborder ce problème de façon régionale".
o Paul Caro, président de la Commission tourisme à la CCIR
"Cette situation était évitable"
Convenant qu’il ne faut pas faire de catastrophisme, Paul Caro soutient néanmoins que les professionnels du tourisme sont déjà dans une situation catastrophique. "Ils veulent la prise en compte de la responsabilité totale de la puissance publique. Cette situation était évitable". Les annulations s’échelonnent sur les 6 prochains mois et même jusqu’en mars 2007. Les professionnels n’ont pas la trésorerie pour rembourser les réservations de groupes ; certaines entreprises sont déjà en cessation de paiement. Si l’on attend la fin de l’année pour évaluer les pertes, envisager des indemnisations, "d’ici là, tout le monde est mort". Il faut, selon Paul Caro, agir immédiatement au niveau des banques, que l’État assume le financement à 100% du chômage technique, afin de permettre aux entreprises de réemployer leurs salariés par la suite. Il faut aussi fournir des produits de désinsectisation aux hôteliers et de protection individuelle aux clients.
o Giraud Payet, président de la Chambre de métiers et de l’artisanat
"Une sorte de fatalité chez les artisans"
50% des entreprises artisanales sont uni professionnelles. À ce jour, un millier seraient touchés par l’épidémie et l’activité du secteur serait ralentie de 25 à 30%. "On constate une sorte de fatalité chez les artisans qui doivent continuer à travailler", souligne Giraud Payet. "On ne sait pas où l’on va", certainement vers le chômage technique. La CMA se dit prête à aller à la rencontre des entreprises, à faire un travail de proximité pour éviter leur isolement et propose la création d’un guichet unique pour les orienter. Giraud Payet souligne qu’elles ont besoin d’être soutenues dans les opérations de désinsectisation et de ramassage des déchets, et qu’il est urgent de déclarer La Réunion en situation de catastrophe naturelle.
o Jean-Marie Le Bourvellec, président de la FRBTP
Perte de production et pénalités de retard
À ce stade de son recensement, 3 semaines après la rentrée du BTP, la Fédération souligne que sur 3.700 personnes interrogées (20% des effectifs du secteur) 80% sont touchées par le virus. 7% des effectifs font l’objet ou ont fait l’objet d’arrêts de travail de 8,6 jours en moyenne, soit une perte pour les employeurs estimée entre 7.500 et 10.000 euros. Si l’on extrapole à l’échelle des 1.500 entreprises, cela représente 200.000 euros de perte de production par jour et 50 millions par an. "Ce n’est pas négligeable". Il faut, selon le président de la FRBTP, prévoir un accompagnement immédiat des entreprises en baisse d’effectifs, penser aux pénalités engendrées par le retard pris sur les chantiers et garder à l’esprit que "La Réunion a besoin de construire". Face à ce problème majeur de pérennisation de l’activité, "on doit tous être solidaires".
o Alain Cataye, vice-président de la Chambre d’agriculture
Pour des aides à l’achat des produits et au travail des champs
"Les agriculteurs sont très inquiets". Les produits utilisés pour la désinsectisation, considérés comme toxiques, voire très toxiques, ne peuvent être appliqués en milieu rural. Des matières actives préconisées aux agriculteurs et bientôt disponibles sur le marché, pour le traitement des vergers, des retenues colinéaires, sont très chères, inabordables pour la profession. "Cela reste un vrai problème. Si l’on ne traite pas les zones périurbaines et les zones agricoles, le moustique va résister". Il faut que les agriculteurs bénéficient d’aide pour acheter les produits, ou qu’ils soient mis à leur disposition et qu’ils soient formés à leur épandage. De plus, comment les agriculteurs vont-ils assurer la prochaine récolte de cannes s’ils sont malades ? Préconiser la mise en place d’un service de remplacement, pour que les exploitants soient suppléés au travail des champs.
Estéfani
ORA et Office de l’eau : des outils à notre portée
La nouvelle stratégie de lutte contre le chikungunya, présentée jeudi dernier par le préfet, délègue à la DIREN, en charge du volet environnement, "le suivi de l’impact de la lutte antivectorielle sur l’environnement". Pour l’heure, ni la contribution de l’Observatoire réunionnais de l’air, ni celle de l’Office de l’eau n’ont été sollicitées dans cette mission. Pourtant, c’est au moment des épandages massifs de produits de désinsectisation que les capteurs de l’ORA devraient être mobilisés et que les points de relevés de mesure de la qualité de l’eau devraient être étendus. Il est de la pleine compétence de l’ORA, dont le directeur Bruno Seija se dit totalement ouvert et disponible à cette éventualité, et de l’Office de l’eau de participer à ses contrôles dont les résultats sont majeurs et indispensables pour construire une stratégie de lutte respectueuse au possible de l’environnement, comme de la santé publique. La Réunion a des outils à sa portée, des compétences disponibles qu’il convient de savoir saisir au plus vite.
Estéfani
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