Le flou inquiète même les députés U.M.P. !

Une franchise applicable à tous ?

15 mai 2004

Le gouvernement n’en finit pas de jouer la montre, de ne rien dévoiler, ou d’annoncer quelque chose puis son contraire sur sa réforme de l’assurance maladie. Tout le monde s’inquiète, y compris les députés UMP. Certains verraient bien, eux, une franchise applicable à tous...

Si le gouvernement continue sa parodie de consultation avec les syndicats et autres organisations sur l’assurance maladie, il en va de même du côté de l’assemblée nationale et de la mission parlementaire lancée par Jean-Louis Debré.
La semaine qui arrive pourrait peut-être voir les choses s’accélérer. En effet, le Ministère de la Santé a annoncé que les responsables syndicaux et patronaux ainsi que le président de la Mutualité française allaient être reçus mardi. Il y a urgence : il veut présenter son projet "fin mai" au Conseil d’Etat.
Dans le même temps, les députés continuent à plancher sur le sujet, via la mission parlementaire. Les partis politiques ont été sollicités pour avancer solutions et propositions. Si au PCF, au PS et chez les Verts, le dossier semble bouclé, tel n’est pas le cas à l’UMP. En effet, la majorité ne veut rien dire avant que le gouvernement ne se prononce.
Rien dire officiellement du moins, mais officieusement, selon “Les Échos”, certains s’expriment : "Si on fait toutes les mesures de recettes à moitié, on ne bouclera jamais cette réforme. Je ne vois pas l’intérêt financier d’une franchise sur les consultations si elle est très faible et si de nombreuses personnes en sont exonérées" s’inquiète un spécialiste UMP de l’assurance maladie. Rappelons que Jean-Pierre Raffarin avait évoqué une franchise de 1 euro par acte médical, les députés demandaient à ce que cette contribution obligatoire soit fixée à 2 euros.
D’autres semblent assez remontés contre les contorsions ministérielles. Notamment sur la CSG et son éventuelle augmentation. "Les représentants UMP de la mission d’information parlementaire sur l’assurance maladie y sont plutôt favorables", note le journal économique.
Mais là aussi, la position est officieuse. Car officiellement, ils ne veulent pas aborder le volet financier dans les propositions qu’ils rédigent... "Nous allons insister sur les économies réalisables à court et moyen terme grâce à la réorganisation des soins. Il faut sortir de l’irresponsabilité collective", se borne à expliquer Yves Bur, vice-président (UMP) de l’Assemblée nationale.
Même réticence sur la gouvernance de la Sécu. Des parlementaires comme Pierre Méhaignerie (président UMP de la commission des Finances de l’Assemblée nationale) émettent des réserves fortes sur le plan proposé par le gouvernement. Et en bon ultra-libéral qu’il est, il annonce : "il faut un exécutif fort pour discuter avec les professionnels de santé et réduire les coûts à l’hôpital".
On sait donc à quoi s’en tenir.

D. B.


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