60 agents du Département contre le chikungunya

Une lutte sur 6 mois

6 janvier 2006

Presqu’un an après l’apparition du 1er cas de chigungunya à La Réunion, le Conseil général s’est décidé enfin à recruter des agents en contrat d’avenir pour mettre un terme à l’épidémie, même si transfert de compétences ne rime pas toujours avec celui des moyens, surtout financiers et humains.

Hier matin au Conseil général Ouest, situé à Plateau Caillou à Saint-Paul, Cyrille Melchior, vice-président de cette collectivité, dévoilait l’action de lutte contre la prolifération du moustique - aedes albopictus - à l’origine de l’épidémie de chigungunya. Depuis le 1er janvier, le Département a recruté 60 agents en contrat d’avenir (CA) pour 6 mois. Hier matin, 40 d’entre eux suivaient une formation pratique et théorique dispensée par le personnel de la DRASS pour l’élimination de ce moustique.

La responsabilité de l’État

Pour Cyrille Melchior, "la lutte contre les moustiques vecteurs de maladies relève toujours à ce jour de l’entière responsabilité de l’État, le décret d’application de la loi 2004-809 du 13 août 2004 n’étant toujours pas paru. L’article 72 de cette loi transfère automatiquement à certains départements, dont La Réunion, la pleine responsabilité de lutte contre les moustiques, quelle que soit leur nature (vecteurs de maladies humaines et vecteurs de nuisance)". Pour le Département, "le transfert prévu doit s’accompagner du transfert des agents du Service de lutte antivectorielle actuellement géré par l’État (DRASS)". Cela méritait d’être dit. Pour cette action de santé publique, le Département met des CA à disposition de la DRASS.

Une décision de la Commission permanente du 30 septembre

Cette décision a été prise "en commission permanente du Conseil général le 30 septembre dernier", explique Cyrille Melchior. Les 60 agents dont 15 pour le service Espaces Verts du Département seront répartis comme suit : 20 pour l’Est et le Nord, 20 pour l’Ouest et 18 pour le Sud. Le début des manœuvres est prévu pour lundi. Ils recenseront des dépôts larvaires - 80% se trouvant chez les particuliers - et ils les désinfecteront. Sur ce point, les CA utiliseront du produit chimique et ils sont inquiets quant à leur santé. Le docteur Claude Alcaraz du Conseil général prévoit une visite médicale avant et au cours des interventions, pour prévenir des allergies. Cela aussi méritait d’être dit. Même si, selon le médecin de la collectivité, "les agents ne courent aucun danger".

Jean-Fabrice Nativel


La prévention à la télé

Le Conseil général compte aussi mener une action de communication par le biais de la télé privée Antenne Réunion. Une fois par mois, l’émission “La minute santé du Département” rappellera les moyens pour se préserver du moustique vecteur de cette maladie. Le Conseil général compte sur l’implication de l’ensemble de la population pour lutter efficacement contre la prolifération de la bête.


La ville du Port lutte aussi contre le moustique

Au cours de la présentation de cette opération orchestrée par le Département, Cyrille Melchior citait des villes livrant une lutte contre la prolifération du moustique : Saint-Denis et Saint-Pierre particulièrement. Il oubliait la ville du Port. Récemment, cette municipalité a donné gratuitement 130.000 spirales anti-moustiques à ses administrés, avec le concours d’une société de cette localité.


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