Atlas de la santé à La Réunion

Une santé à trois vitesses ?

28 avril 2005

’Un document qui vient combler un vide’, un outil aux mains des décideurs locaux, qui doivent prendre en compte, en même temps que les données socio-économiques, la géographie de la santé dans notre pays.

(page 8)

"Les DOM-TOM ont des spécificités", note Christine Catteau, docteur en démographie, statisticienne régionale, responsable du service Études et Statistiques de la Direction régionale des affaires sanitaires et sociales (DRASS). Suite à la parution de l’Atlas de la santé en France, qui ne traitait pas les problèmes réunionnais, une équipe de scientifiques a entrepris de réaliser un atlas établissant la géographie de la santé à La Réunion. La Réunion est donc le premier département ultramarin à se doter d’un tel outil, qui soulève plusieurs questionnements, dont la question du rééquilibrage entre micro-régions. Fruit d’un solide et professionnel partenariat entre la DRASS, l’Université de La Réunion et l’Institut de recherche pour le développement (IRD), cet atlas regroupe un nombre impressionnant de cartographies statistiques, réparties en quatre séries de données. "Une première série de cartes concerne des indicateurs démographiques, de niveaux socio-économiques. Une deuxième série de cartes porte sur l’offre de soins. La troisième série concerne les causes de mortalité et la quatrième, la morbidité hospitalière", explique Bernard Rémy, docteur en géographie, responsable du Laboratoire de cartographie appliquée et traitement de l’image de l’Université de La Réunion.

Question d’équilibre entre micro-régions !

La géographie de la santé chercher à démontrer les disparités spatiales de santé, afin de "montrer les combinaisons de facteurs qui, sur un espace donné, exposent différentiellement des populations à certains risques sanitaires et qui distribuent inégalement dans l’espace des populations exposées à tel ou tel risque propre". La méthode consiste par exemple à regarder sur douze maladies combien de fois chaque commune se trouve être positionnée en sous, sur ou iso mortalité. Les chercheurs mettent ainsi en évidence que Cilaos se trouvait 11 fois en surmortalité, sur 12 groupes pathologiques. La carte des fréquences de surmortalité montre quant à elle une géographie de la santé "déséquilibrée" entre l’Est et l’Ouest, ou le Nord et le Sud. On dira que les centres de soins se concentrent particulièrement dans la capitale et la côte Ouest. Si le Sud dispose d’une situation moyenne, l’Est est la micro-région la plus défavorisée. Cette région est notamment moins dotée en établissements d’hospitalisation. C’est le Sud qui compte le plus grand nombre de lits, au détriment du Nord. Fait affligeant, on constate malheureusement que la même opposition concernant la mortalité. L’Est est surexposé par rapport à la mortalité régionale. L’Ouest et le Nord sont moins touchés. Le Sud semble contrasté avec des communes largement en surmortalité, à savoir Saint-Louis, Saint-Joseph et Saint-Pierre. Bref ! cet outil est indispensable pour comprendre les disparités spatiales de la santé à La Réunion. "C’est un atlas qui vient combler un vide", souligne Michel Latchoumanin, doyen de la faculté des lettres à l’Université de La Réunion. Il reste cependant beaucoup à faire. Cette première étude, qui a commencé plus précisément il y a deux ans, avec le recrutement d’une jeune doctorante en géographie de la santé, Zoé Vaillant, qui est venue apporter son concours au sein de l’équipe de l’IRD. Ce travail devrait déboucher sur d’autres études dans le champ de la géographie de la santé. Édité à 50 exemplaires, cet ouvrage est gratuit, mais plus à destination des décideurs locaux.

Bbj


Plate-forme d’Intervention Régionale pour l’Océan Indien P.I.R.O.I.

La PIROI déclenche des moyens supplémentaires aux Comores

Après avoir détaché un ingénieur eau ainsi qu’un premier lot de matériel, la PIROI s’apprête à renforcer son dispositif avec l’envoi d’un deuxième stock d’intervention composé essentiellement de matériel de pompage (kits motopompes) et de stockage d’eau (citernes souples de 15.000 litres et 10.000 litres).

Ce matériel, en cours de conditionnement, partira ce matin en Grande Comore. L’ingénieur eau de la PIROI, sur place depuis le début de l’opération, prolonge sa mission jusqu’au 2 mai pour passer ensuite le relais aux équipes locales du Croissant-Rouge comorien.


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