Les leucémies sont en constante augmentation dans notre île, comme dans le reste du monde. Le seul espoir actuel de guérison définitive réside dans la greffe de moelle osseuse. Malheureusement, un donneur compatible n’est trouvé dans la famille que dans 25% des cas. Patrick Lieon-Kao, technicien de laboratoire au service HLA (au centre des donneurs de moelle) du CHD, nous explique que « 25%, c’est sur le papier. La semaine dernière, nous avons effectué des analyses pour une famille en attente, et dans les 7 frères et sœurs, aucun n’était compatible ».
Face à cette situation dramatique, l’agence de biomédecine a décidé la mise en place dans chaque département d’une Semaine de mobilisation pour le don de moelle osseuse.
Le fichier réunionnais compte actuellement 915 donneurs actifs, et le centre de donneurs de moelle osseuse de La Réunion espère beaucoup du dynamisme, de la jeunesse et de l’esprit de solidarité de la population pour pouvoir dépasser nettement les 1.000 inscrits lors de cette semaine.

Une vingtaine de familles en attente à La Réunion

Ici, à La Réunion, nous avons la particularité d’avoir beaucoup de personnes d’origines différentes qui se mélangent, des Cafres, Malbars, Zarabes, Yab, Zoreil, etc... Il est vrai que cela est un véritable atout, mais cela peut aussi constituer un inconvénient pour nos malades.
En effet, la population réunionnaise métissée offre les meilleures chances de compatibilité avec les enfants de minorité ethnique peu représentés dans le fichier mondial des donneurs de moelle osseuse. Selon Patrick Lieon-Kao, « il est plus facile de trouver ici, avec le métissage, des donneurs compatibles, mais à l’inverse, il est très difficile de trouver des donneurs compatibles pour nos malades à l’extérieur. Donc, nous ne pouvons compter que sur nous-mêmes, d’où l’importance qu’un maximum de Réunionnais effectue la prise de sang nécessaire pour établir la carte génétique de l’individu ».
Mais attention, la moelle osseuse, qui fabrique le sang, ne doit pas être confondue avec la moelle épinière. Une très faible quantité est prélevée sous anesthésie générale ou grâce à une machine trieuse de tissu, uniquement en cas de compatibilité parfaite avec un malade (une chance sur 1 million).
Jusqu’à aujourd’hui, un seul donneur compatible a déjà été appelé sur l’île, et l’intervention s’est déroulée sans aucun souci au CHD de Bellepierre.
« Un autre donneur a été recensé en septembre dernier, mais ce dernier n’était pas en mesure d’effectuer le don », souligne le technicien de laboratoire.
Il faut donc continuer à encourager et à sensibiliser les personnes en bonne santé à réaliser ces interventions dans la mesure de leur possibilité.
Il est important de rappeler également que s’inscrire sur le registre des volontaires au don de moelle osseuse permet d’augmenter de façon efficace les chances pour un malade de trouver le bon donneur. En 2007, l’Agence poursuit le recrutement de 100.000 nouveaux donneurs, en France, car la campagne 2006 a été efficace : le registre national a passé le seuil des 150.000 volontaires inscrits, et plus de 40% des nouveaux donneurs inscrits ont apporté des « cartes d’identité génétique » encore non représentées dans le registre. Un réel message d’espoir pour les patients.
Un petit geste peut sauver la vie d’un enfant leucémique...

Sophie Périabe

Infos pratiques

- Stand d’informations au GHSR aujourd’hui, puis samedi 13 octobre au marché forain de Saint-Pierre de 7h à 12h.

- Conférence avec le Dr Ricard et le Dr Perez samedi à la Mairie de Terre Sainte de 14h30 à 16h avec des familles de patients, des donneurs, etc...

- Le 17 octobre prochain, création d’une association de donneurs de moelle osseuse au Conseil général à 18h.
Ouvert à tous.

Les principales idées fausses, freins à l’inscription sur le Registre France Greffe de Moelle

74% des personnes croient qu’il est facile de trouver un donneur et un malade compatibles. Alors pourquoi vouloir augmenter le fichier ?
Parce que, contrairement à ce que pensent les Français, la compatibilité entre deux personnes est un événement très rare : il existe environ une chance sur 1 million pour que deux personnes soient compatibles. D’où la nécessité d’augmenter le nombre de volontaires inscrits sur le Registre.

72% des personnes interrogées pensent que la moelle osseuse est prélevée dans la colonne vertébrale. Alors, est-ce risqué de donner sa moelle osseuse ?
Non, car il ne s’agit pas de prélever de la moelle épinière dans la colonne vertébrale, mais bien de la moelle osseuse dans les os plats du bassin. C’est un acte chirurgical, effectué sous anesthésie générale, qui, bien entendu, ne comporte aucun risque de paralysie. Dans de nombreux cas, les cellules de la moelle osseuse sont tout simplement recueillies dans le sang du donneur.

Le don de moelle osseuse, comment ça se passe ?

Il faut savoir que toutes personnes souffrant de maladie du sang, comme la leucémie, nécessite une greffe de moelle osseuse. La moelle osseuse des patients malades produit des cellules sanguines anarchiques. Il est donc nécessaire de remplacer “l’usine de production” par une moelle osseuse saine qui ait la même carte d’identité génétique que le patient.
Pour être donneur, il faut être âgé de 18 à 50 ans et être en parfaite santé.
Dans un premier temps, le donneur doit s’adresser au centre de donneurs le plus proche, donc soit le CHD ou le GHSR. Une première information est délivrée et un rendez-vous pour une visite médicale et le prélèvement sanguin est fixé. Ce prélèvement permettra d’enregistrer votre carte d’identité génétique dans le Registre national des donneurs volontaires de moelle osseuse (France Greffe de Moelle). Quotidiennement, votre moelle sera comparée à celles des malades du monde entier.
En cas de compatibilité, le centre de donneurs vous contacte pour une visite médicale plus approfondie, des examens biologiques et la confirmation de votre consentement.
Les cellules sont prélevés soit :
• de la moelle osseuse : l’intervention se déroule sous anesthésie générale et une partie des cellules sera prélevée au niveau des os de la hanche. Une hospitalisation de 48 heures est nécessaire et l’opération n’est pas douloureuse. « On ne peut pas dire que ça fait mal, c’est comme une petite piqûre », explique Patrick Lieon-Kao.
• du sang : cela nécessite l’injection d’un médicament, des facteurs de croissance, rien n’a voir avec les hormones de croissance, qui vont proliférer des cellules. Ensuite, c’est une simple prise de sang, qui passe dans une machine pour trier les cellules dont elle a besoin, et le sang est réinjecté dans le corps du donneur ; aucune anesthésie est nécessaire.
Après le don, l’activité de la moelle osseuse augmentera immédiatement après la ponction et réparera cette perte qui n’aura aucune conséquence sur la numération sanguine.

SP

Marche pour le don d’organes

La 2ème édition a rassemblé près de 400 personnes et a permis à des personnes d’horizons différents de se retrouver et de passer un agréable moment : C’est La Réunion Solidaire et Généreuse !