Pour éviter de nouvelles épidémies principalement importées d’Europe par des personnes se croyant immunisées contre la COVID-19

Vaccins : Madagascar et Maurice contre les variants maintiennent la quarantaine pour les vaccinés venant de France

13 août 2021, par Manuel Marchal

Après Madagascar qui a annoncé une quarantaine obligatoire de 7 jours pour tous les passagers venant de France dans un des hôtels agréés par l’État, c’est au tour de Maurice de confirmer que les passagers considérés comme ayant reçu un vaccin, à La Réunion ou ailleurs, doivent respecter une quarantaine dans une « bulle de villégiature », c’est-à-dire un hôtel agréé par l’État où tout le personnel a reçu un vaccin reconnu par les autorités sanitaires mauriciennes. La réouverture de Maurice dans les mêmes conditions que celles prévalant à La Réunion depuis le début du rush des vacances n’est pas prévu avant le 1er octobre, et aucune date n’est avancée à Madagascar.

A Madagascar, l’annonce de l’organisation de vols de rapatriement en provenance de France assurés par Air Madagascar s’est accompagnée d’un renforcement des contrôles sanitaires pour tous les passagers sans exception. Outre le test de dépistage négatif de moins de 72 heures nécessaires pour embarquer, les passagers doivent signer un engagement à se faire tester à leur arrivée à l’aéroport. Une fois sur place, ils seront séparés de la population et dirigés vers un hôtel agréé par l’État où ils devront rester en isolement pendant une semaine. Ils sont ensuite dépistés à J+7 passés sur le territoire d’accueil. Trois tests de dépistage et une semaine de quarantaine sont donc le sas de sécurité que les autorités malgaches imposent à tous les passagers, y compris ceux qui sont vaccinés.

Quarantaine pour tous jusqu’au 1er octobre à Maurice

A Maurice, un communiqué du Comité du tourisme confirme que jusqu’au 1er octobre, les passagers ayant un schéma vaccinal complet selon la loi en France ne peuvent toujours pas se mêler à la population pendant les deux premières semaines de leur séjour. Ils doivent passer leur quarantaine dans des « bulles de villégiature », c’est-à-dire des hôtels proposant de nombreuses activités agréés par l’État, et où tout le personnel a reçu un vaccin homologué par les autorités sanitaires de l’île Maurice.
Autrement dit, il faudra attendre le 1er octobre pour que Maurice aligne ses conditions d’entrée sur celles de La Réunion. Ce délai vise à s’approcher de l’immunité collective qui sera atteinte en utilisant des vaccins interdits dans notre île par l’Union européenne et la France. D’ores et déjà, la majorité de la population y a reçu deux doses de vaccin, soit près du double de La Réunion.

L’exemple de La Réunion pas suivi

Ces mesures sont destinées à empêcher l’importation de nouveaux variants de la COVID-19 par des passagers légalement vaccinés et qui ont malgré tout contracté la maladie en France et qui ne sont pas détectés au moment du test avant d’embarquer. Elles s’appuient aussi sur les premiers résultats de l’expérimentation en cours menée par 4 sociétés de l’industrie pharmaceutique occidentale en Europe et dans les pays qui ont accepté d’y participer. Elles montrent que ces traitements préventifs n’empêchent pas d’être infecté et de transmettre le virus que le traitement est censé combattre.
Sans doute aussi bien à Madagascar qu’à Maurice, les enseignements de la gestion de la crise sanitaire par Paris à La Réunion ont été tirés. Ils montrent que les pics de fréquentation de l’aéroport ont été suivis quelques semaines plus tard par une nouvelle épidémie causée par l’importation d’un nouveau variant. Cela souligne bien que le test préalable à l’embarquement et le schéma vaccinal complet délivré par les autorités ne protègent pas les personnes saines si elles sont en contact avec d’autres qui pensent être immunisées. D’où le sas de sécurité indispensable que constitue la quarantaine d’au moins une semaine.
Il est à craindre que la poursuite de la politique mise en œuvre par Paris à La Réunion n’isole encore plus notre peuple de nos voisins. Car La Réunion détient toujours le titre peu enviable de pays le plus contaminé de sa région, avec une vulnérabilité certaine à l’importation de n’importe quel variant du coronavirus. Cela signifie que quand nos voisins en auront fini avec l’épidémie, La Réunion risque d’être une « bulle d’infection » dans notre région, en raison de contrôles sanitaires insuffisants pour faire face aux menaces présentes et futures. Quel touriste d’agrément viendra alors à La Réunion ?

M.M.

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