
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Chikungunya : un avertissement pour La Réunion et l’Océan Indien
12 novembre 2006
La transmission du virus est certes ralentie, mais elle n’est pas cassée. Ce serait prématuré d’espérer l’annonce de la fin de l’épidémie. Dans d’autres pays d’Afrique ou d’Asie, l’attaque chikungunya n’a cessé que lorsque 75% de la population était atteinte, avant de revenir 20 ou 30 ans après. L’appel à la vigilance des autorités doit être entendu et la garde maintenue dans le temps. D’autres arboviroses sont à nos portes.
Le contrôle des populations de moustiques, les opérations de démoustication aux abords des cas déclarés, l’entretien des espaces verts, la gestion des déchets sont des domaines dans lesquels on peut agir pour freiner la propagation de l’épidémie. La météorologie, l’évolution de l’épidémie dans la zone, son cycle de vie, la bio-écologie de l’Aèdes propre à notre environnement réunionnais... Il y a beaucoup d’autres facteurs à prendre en compte et à étudier pour mieux comprendre et lutter contre l’arbovirose qui nous touche.
Encore là pour deux, trois ans...?
Le risque épidémique va aussi dépendre des formes asymptomatiques de la maladie. D’ici 15 jours l’enquête de séroprévalence, pilotée par le docteur Favier de l’Inserm, devrait déterminer combien de personnes ont pu être touchées par la maladie sans en développer les symptômes. On évaluerait déjà cette probabilité entre 1 et 5% de la population. Comme le rappelait jeudi soir, lors d’un point sur l’épidémie donné à l’école des soins infirmiers du CHD de Bellepierre, le docteur Bernard Alex Gauzère, membre de la cellule nationale de recherche sur le chikungunya et la dengue, « en l’état actuelle des connaissances, la maladie est immunisante. Le virus n’a pas été retrouvé chez les personnes qui se plaignaient de retour des douleurs articulaires. » Le chikungunya ne serait donc contracté qu’une fois et les épisodes de rechute dont font état les malades doivent encore être étudiés, notamment en ce qui concerne les douleurs articulaires. Il n’est pas exclu que le traitement soit en cause à moins que la maladie ne soit auto-immune et c’est alors l’organisme qui produirait des auto-anticorps qui réagiraient sur un ou plusieurs de ses propres constituants. Mais ce dernier point reste à l’état d’hypothèse. 266.000 Réunionnais, soit 35% de la population, seraient donc, en l’état actuel du recensement, immunisés. Si l’on arrivait à 5% de formes asymptomatiques, il y aurait alors 40% de la population immunisés. Les épisodes épidémiques en Afrique et en Asie ont montré que l’atteinte du virus cessait lorsque 75 à 80% de la population était immunisée. Alors si l’on peut souhaiter et prévoir, au vu du dispositif de lutte anti-vectorielle et de la mobilisation citoyenne, que la relance épidémique sera moindre cet été, l’on peut aussi envisager qu’il faudra encore deux, trois ans (peut-être plus, peut-être moins) pour que l’on parvienne à un taux d’immunisation suffisant. C’est en tout cas le scénario que retient aussi le docteur Gauzère. Et comme pour les autres cas décrits, l’épidémie pourra surgir à nouveau d’ici 20 à 30 ans, lorsqu’une autre génération de Réunionnais sera naïve (pas immunisée). Mais d’ici là, la recherche aura certainement apporté des réponses.
500 arboviroses dans le monde
Si aucun cas n’a été recensé pour la semaine passée, sous réserve de consolidation des chiffres, l’épidémie est en plateau avec 15 à 30 cas par semaine. Elle persiste donc et au delà même de notre île. Depuis son apparition en Afrique, le virus s’est beaucoup déplacé, aidé par la mobilité des personnes. L’Inde compte actuellement 1,5 million de cas. Le chikungunya est arrivé en Malaisie, sans que sa souche ne soit encore identifiée. Italie, Espagne, Grande-Bretagne, île de France, Marseille : l’Europe n’est pas épargnée. Près de 806 cas ont été importés en France ou la maladie est désormais à déclaration obligatoire. La coopération avec les pays de la zone est donc indispensable pour mettre en place un réseau de veille et d’alerte performant. Mais à Mayotte ou à Madagascar les outils de recensement des cas restent encore à développer. Au-delà du chikungunya, il faut rappeler que plus de 500 arboviroses sont recensées dans le monde dont 110 dangereuses pour l’Homme. 15 sont identifiées dans la Grande île dont 9 dangereuses pour l’Homme. Le West-Nile, le Ross-River... d’autres virus sont à nos portes. Le chikungunya est certainement un avertissement pour La Réunion et l’Océan Indien, une préparation pour les maladies nouvelles ou résurgentes qui font leur apparition à l’échelle même de la planète.
Stéphanie Longeras
Transmission materno foetale
« On fonde beaucoup d’espoir en la recherche »
Le premier cas de transmission materno foetale du virus a été déclaré en avril 2005 à La Réunion. Le corps médical n’était pas préparé à ces formes atypiques de la maladie. Dépourvue de réponse thérapeutique adaptée, la recherche reste est un élément essentiel aussi bien pour la compréhension de la maladie que pour soulager les douleurs des nouveaux-nés.
Recours à la morphine
« Cela existe pour d’autres virus, des bactéries, des parasites, mais on ne savait pas que cela existait pour le chik, ça n’était pas décrit », explique Duk Ramful, pédiatre au service de réanimation néo-natale du CHD de Bellepierre. D’avril 2005 à mai 2006, 47 nouveaux-nés sont venus au monde asymptomatiques et ont déclaré la maladie en moyenne entre le 3ème et le 10ème jours de vie. Refus de se nourrir, mobilité douloureuse, diarrhée, boutons, érythrodermie (rougeur de la tête au pied), œdèmes, fièvre... : le paracétamol n’a pas toujours suffi à soulager les douleurs de ces nouveaux-nés. Le recours à la morphine a été nécessaire pour deux tiers d’entre eux. Certains ont également présenté des complications : neurologiques (avec présence du virus dans le liquide céphalo-rachidien), hémorragiques ou encore cardiaques. 87% des cas graves ont subi des transfusions de plaquettes ou de plasma, certains ont été entubés. Un dispositif de surveillance rapproché de ces nourrissons a donc été nécessaire avec une hospitalisation de 18 jours à 3 mois. Le docteur Ramful explique que dans la majorité des cas, les mères ont contracté le chikungunya la veille de leur accouchement voir le jour même, avec dans ce cas, 80% de risque que le nouveau-né déclare la maladie. Sur les 47 nouveaux-nés atteints, un prématuré qui pesait 1,6 kilo à la naissance, porteur également d’une bactérie infectieuse, a succombé à son quatrième jour de vie.
3 fausses couches en début de grossesse
En phase de guérison, ces petits malades ont présenté soit une hyperpigmentation soit une desquamation de la peau qui se sont estompées sans laisser de trace. Aujourd’hui âgés en moyenne de 9 mois, ces bébés sont encore suivis pour vérifier leur développement neurologique et moteur. « Cette épidémie a mis en évidence une nouvelle forme de la maladie que l’on ne connaissait pas. On ne possède pas de traitement thérapeutique spécifique, poursuit le docteur Ramful. On voit des formes plus compliquées et on aimerait avoir des médicaments pour prévenir. On fonde beaucoup d’espoir sur la recherche. On suit les mamans pour les rassurer. » L’étude Chimère réalisée auprès de 1 500 femmes enceintes a déjà révélé que 550 d’entre elles qui ont contracté le chikungunya durant leur grossesse ont donné vie à des bébés asymptomatiques mais dont la sérologie était positive. L’explication retenue serait que la mère a transmis ses anticorps à son foetus à moins que ce dernier n’est contracté la maladie durant la grossesse. En effet, 3 cas de fausses couches sont à déplorer dans la région Sud avec mort foetale in utero entre 3 et 9 semaines de grossesse. La recherche a effectivement à de nombreuses zones d’ombres à éclaircir et si le réseau périnatal n’a pas été jusqu’à suggérer de différer les désirs de grossesse, il est évident que la plus grande vigilance reste de mise.
S. L.
« Les enfants moins touchés que les adultes »
De 10 jours à 18 ans, les enfants contaminés directement par la piqûre du moustique ont présenté majoritairement les formes classiques retrouvées chez les adultes. « On a vu également des formes atypiques et graves mais heureusement exceptionnelles », souligne Hélène Walters, pédiatre au CHD de Bellepierre. « On a retrouvé des formes hyper allergiques chez les tout-petits, très douloureuses. Ils toléraient mal leur fièvre, présentaient une basse tension, des troubles hémodynamique. Il a fallu recourir à la morphine. » Des manifestations dermatologiques importantes comme l’apparition de bulle d’eau sur tout le corps sont apparues chez des enfants de moins de 6 mois qui ont dû être pris en charge comme des grands brûlés, soignés par pansements, sous anesthésie générale. Ils ont heureusement guéri sans séquelle. Là encore des complications neurologiques (méningites, méningo-encéphalites, hallucinations, état confusionnel), digestives ou encore cardiaques ont été prise en charge. Nous gardons tous en mémoire le décès de ces deux enfants de 9 et 10 ans, l’un suite à un oedème cérébral et l’autre à des troubles cardiaques. Le docteur Walters retient que « les enfants ont été moins touchés que les adultes, avec des formes moins sévères en raison d’un terrain à priori sain. »
An plis ke sa
• Animaux : des réservoirs potentiels
1.400 prélèvements sanguins ont été réalisé sur les animaux domestiques (chiens, chats), les vaches, margouillats et les chauves souris à La Réunion. « Le virus n’a pas été détecté, explique le docteur Gauzère, ce qui ne veut pas dire qu’il n’est pas passé. » Une seconde phase de recherche se poursuit sur ces animaux afin de déterminer s’ils avaient développé des anticorps, trace du passage de la maladie. Des prélèvements ont également été effectués sur les singes à l’île Maurice (connus comme réservoirs de la maladie en Afrique), les Lémuriens à Madagascar et à Mayotte. L’île soeur compte près de 100.000 singes ce qui appelle à la plus grande vigilance car ces réservoirs potentiels pourraient engendrer un redémarrage important de l’épidémie.
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