Le fonctionnement actuel de la PAC « stupide »

Les aides aux agriculteurs devraient être « plus ciblées »

5 septembre 2024

Commandé par la Commission européenne, un rapport plaide pour la création d’un fonds spécifique dédié à la transition écologique du secteur.

Un rapport commandé par la Commission européenne a appelé à recentrer la future politique agricole commune vers les agriculteurs « qui en ont le plus besoin » et a plaidé pour la création d’un fonds spécifique dédié à la transition écologique du secteur.

La présidente de la Commission, Ursula von der Leyen, avait commandé ce rapport début 2024 dans un contexte de colère des agriculteurs dans plusieurs pays européens. Basé sur un « dialogue stratégique » entre des acteurs agricoles et ONG environnementales, piloté par l’universitaire allemand Peter Strohschneider, le document présenté mercredi réclame une réforme structurelle de l’actuelle Politique agricole commune (PAC) et ses 387 milliards d’euros de financement.

La négociation de la future PAC (2028-2034) représente l’un des dossiers sensibles de la nouvelle Commission européenne en cours d’installation. Le rapport recommande une « aide au revenu beaucoup plus ciblée » vers les agriculteurs « qui en ont le plus besoin », afin « d’empêcher l’abandon des exploitations » et leur permettre de « disposer d’un revenu décent ».

Il a appelé à soutenir les « petites exploitations et les exploitations mixtes, les jeunes agriculteurs, les nouveaux entrants et les agriculteurs installés dans les zones soumises à des contraintes naturelles ».

L’ONG environnementale Greenpeace a apporté son soutien à ce rapport, jugeant le fonctionnement actuel de la PAC « stupide » car trop favorable aux « fermes-usines ».

En matière de transition écologique, le rapport a souligné qu’un « fonds temporaire pour une transition juste devrait être mis en place en dehors de la PAC pour compléter le soutien à la transition rapide du secteur ».

Confronté au mouvement de colère des agriculteurs, Bruxelles avait enchaîné les concessions début 2024, revenant sur une partie des ambitions du pacte vert, le « Green Deal », quitte à s’attirer les critiques des autres ONG.

Lors d’un point presse, le 4 septembre, Ursula von der Leyen a revendiqué une « nouvelle approche » avec les agriculteurs, davantage « de confiance » et moins de bureaucratie, tout en soulignant son attachement aux « objectifs climatiques ». « Nous devons soutenir une agriculture qui travaille pour la nature et avec la nature », a-t-elle assuré.


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