L’Union européenne prévoit le ’no deal’

Brexit : Bruxelles doute d’un accord

5 septembre 2019

L’Union européenne doute qu’un nouvel accord de sortie avec le Royaume-Uni puisse intervenir avant le 31 octobre comme le veut le Premier ministre britannique Boris Johnson.

D’après un responsable, interrogé par l’Agence France Presse, "l’idée qu’en quelques jours une proposition puisse être faite, négociée, entérinée par le sommet (européen les 17 et 18 octobre, NDLR) et ratifiée par les députés européens et britanniques semble relever du tour de force, c’est le moins qu’on puisse dire".

Or Boris Johnson a promis de faire sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne le 31 octobre, avec ou sans accord de retrait avec Bruxelles. Ce dernier est déterminé à mettre en oeuvre la volonté des 52% de britanniques ayant voté en faveur d’une sortie de l’UE lors du référendum de juin 2016.

Il espère tout de même parvenir à un nouvel accord avec l’UE, afin d’éviter un "no deal". En mauvaise passe avec la Chambre des communes, Boris Johnson a assuré ce 4 septembre faire "d’importants progrès" dans les négociations avec l’Union européenne, qui n’a selon lui pas fait état de proposition concrète.

Les discussions bloquent sur la question de l’Irlande -désireuse de rester dans l’UE - et le "backstop", que Boris Johnson veut abolir, ce que refusent les Européens. En effet, le "backstop" ou « filet de sécurité » est une clause temporaire de sauvegarde pour conserver l’ensemble du Royaume-Uni dans une union douanière. Il a pour but d’éviter le retour d’une frontière physique entre la province britannique d’Irlande du Nord et la République d’Irlande, et de protéger le marché unique.

Si aucun accord n’est trouvé, l’UE est prête à mobiliser 780 millions d’euros d’assistance financière d’urgence pour les Etats membres les plus touchés par les retombées économiques d’un éventuel Brexit sans accord, ont annoncé mercredi des responsables.

L’essentiel - près de 600 millions d’euros - doit provenir du Fonds de solidarité de l’UE, destiné aux pays membres victimes de catastrophes naturelles. Les pays qui devraient être les plus affectés sont notamment l’Irlande, l’Allemagne, les Pays-Bas, la Belgique, la France et le Danemark.

Le reste proviendra du Fonds européen d’ajustement à la mondialisation, qui vient en aide aux travailleurs licenciés. Des responsables européens ont indiqué qu’en plus des 780 millions d’euros, le soutien financier pourrait provenir d’autres fonds, comme ceux pour la pêche et l’agriculture.

Un responsable, cité par l’AFP, a précisé que l’argent du Fonds de solidarité était mobilisable, mais son utilisation pour le Brexit serait exceptionnelle. Le but pour la Conseil est d’aider les entreprises affectées, de préserver les emplois et de répondre aux besoins accrus de contrôle dans les échanges avec le Royaume-Uni.

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