Crise en Europe

Moody’s menace d’abaisser la note de l’Union européenne

5 septembre 2012, par Céline Tabou

L’agence de notation Moody’s a abaissé lundi 3 septembre la note de l’Union européenne de « stable » à « négative » dans la perspective de l’abaissement de la note à moyen terme en cas de baisse des notes de l’Allemagne, de la France, du Royaume-Uni et des Pays-Bas.

Pour le moment, l’agence Moody’s maintient le Triple A de l’Europe, soit la note la plus haute dans sa classification. L’affaiblissement des finances publiques des pays les plus solides de l’Europe, comme l’Allemagne, a fait craindre des tensions dans toute l’Europe.

Dépendante de ses États membres

D’après la presse économique européenne, les conditions de crédit de l’UE ont été renforcées par « des mesures structurelles en place », c’est pour cette raison que Moody’s juge « raisonnable de partir du principe que la probabilité de défaut de l’UE sur sa dette est la même que celle de ses membres les mieux notés ».

La note de l’Union européenne est dépendante de celle des principaux pays comme la France, l’Allemagne, le Royaume-Uni et la Belgique, cette décision « reflète les perspectives négatives assortissant maintenant les notations AAA de contributeurs clés au budget de l’UE : l’Allemagne, la France, le Royaume-Uni et les Pays-Bas qui, ensemble, représentent 45% des recettes budgétaires de l’UE », a-t-elle expliqué dans son communiqué.

Cette annonce intervient au moment de la rentrée des responsables politiques qui doivent se rencontre le 6 septembre, lors du Conseil de la Banque centrale européenne. Sous tension depuis quelques jours, la zone euro est le centre des inquiétudes, car l’annonce du chômage dans l’Union européenne, atteignant 11,3%, et les difficultés budgétaires de l’Espagne et la Grèce pèsent sur les marchés.

La croissance pour 2013

Le secteur manufacturier de la zone euro s’est contracté en août, d’après les résultats définitifs des enquêtes Markit. L’indice PMI manufacturier est de 45,1 contre 45,3 lors des estimations pour le mois d’août. Malgré une légère remontée par rapport à juillet (44,0). Inférieur à 50 points, cela signifie que l’activité ne progresse plus.

Les grands pays de la région ne permettent plus de soutenir la tendance globale, d’autant plus que le retour de la croissance pour les Dix-Sept n’est pas attendu avant début 2013. La crise s’étend désormais à l’Allemagne et à la France et la situation reste critique dans les troisième et quatrième économies de la zone, l’Italie et l’Espagne, a indiqué l’agence de presse “Reuters”. En effet, « Les plus grands pays, comme la France et l’Allemagne, restent en marche arrière (...). Le secteur est en passe de peser sur le Produit intérieur brut au troisième trimestre », a expliqué Rob Dobson, Économiste senior du cabinet.

La pression s’accentue sur le président de la BCE qui doit présenter jeudi un nouveau plan de rachats d’obligations publiques sur le marché secondaire. D’autant plus que le ministre allemand des Finances, Wolfgang Schäuble, a mis en garde lundi contre de « mauvaises attentes » vis-à-vis de la Banque centrale européenne (BCE). Ce dernier a indiqué que « le président de la BCE, Mario Draghi, a lui-même estimé que seules les réformes structurelles dans chaque pays pouvaient assurer la stabilité et la compétitivité de notre monnaie », mettant au pied du mur les États grecs, espagnols, italiens, mais également français et britanniques.

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