Ukraine

Quatre semaines de mobilisation

14 décembre 2013, par Céline Tabou

L’Union européenne a proposé aux autorités ukrainiennes de signer un accord d’association à condition qu’elles s’engagent « clairement » à signer. Cependant, le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, tente de temporiser la situation.

Le commissaire européen chargé de la Politique de voisinage, Stefan Füle, a rencontré le vice-Premier ministre ukrainien, Serhiy Arbuzov, avec lequel il s’est dit « prêt » à examiner « en profondeur » toutes les questions liées à la mise en œuvre de cet accord.

Confrontation financière UE/Russie

Stefan Füle a dénoncé les « exagérations » faites sur le coût d’un accord d’association pour l’économie ukrainienne. Cet accord avait été rejeté par le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, en fin novembre, assurant toutefois son intention de le signer, sans pour autant donner de date. Le commissaire européen a également confirmé que l’Union européenne souhaitait continuer à aider financièrement et été prêt à conclure un accord avec le Fonds monétaire international (FMI).

Concernant le montant de l’aide demandée par l’Ukraine, le commissaire européen a promis que le soutien financier de l’UE serait « à la hauteur des ambitions de l’Ukraine » , sans donner de détails chiffrés, alors que le Premier ministre ukrainien, Mykola Azarov, avait demandé mercredi 11 décembre à l’UE une aide de 20 milliards d’euros. Pour Mykola Azarov, « l’Ukraine signera prochainement l’accord, en prenant en compte ses intérêts stratégiques », indiquant : « Nous avons la volonté politique, quand nous serons d’accord, nous signerons ».

De son côté, le président russe, Vladimir Poutine, a laissé entendre aux autorités ukrainiennes la possibilité d’avantages économiques en cas de rapprochement avec Moscou. « Nous n’imposons rien à personne, mais si nos amis le souhaitent, nous sommes prêts à poursuivre le travail en commun », notamment sur la participation de l’Ukraine à l’Union douanière qui rassemble la Russie, le Bélarus et le Kazakhstan, a indiqué Vladimir Poutine.

L’opposition reste mobilisée

L’opposition a appelé à une nouvelle grande manifestation dimanche 15 décembre, afin « d’empêcher le Président Viktor Ianoukovitch de rejoindre l’Union douanière pendant sa visite en Russie le 17 décembre », a expliqué Arseni Iatseniouk, chef de file du parti de l’opposante emprisonnée, Ioulia Timochenko. Selon l’opposition, il va « vendre l’Ukraine à la Russie ».

Les manifestants pro-UE sont déterminés à rester sur la place de l’Indépendance, malgré l’échec de l’assaut des troupes antiémeutes contre leur camp, dans la nuit de mardi à mercredi. Suite à cet assaut, les États-Unis ont annoncé par la voie de la porte-parole de la diplomatie américaine, Jennifer Psaki : « Nous envisageons certaines options politiques — bien évidemment, aucune décision n’a été prise — et les sanctions en font partie ».

Afin d’atténuer la situation, le président ukrainien a proposé de décréter une amnistie pour les manifestants interpellés lors de la contestation de ces dernières semaines. Selon la présidence, citée par l’Agence France Presse, Viktor Ianoukovitch a déclaré : « Je vais proposer qu’il y ait une amnistie. Que l’on libère les gens qui ont été arrêtés (...) et que l’on termine ce conflit ».

Céline Tabou


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