
Hommage à la femme de Bruny PAYET
1er juillet, parLa section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
Claude-Valentin Marie, vice-président de la HALDE
27 août 2012
L’Institut national des études démographiques vient de publier une étude intitulée ’Les tendances démographiques et migratoires dans les RUP : quel impact sur leur cohésion économique, sociale et territoriale ?’. Sociologue et démographe, ex-vice-président de la HALDE, conseiller pour l’Outre-mer auprès de la Direction à l’INED, Claude-Valentin Marie est responsable de l’étude sur les tendances démographiques et migratoires dans les RUP, voici son interview publiée sur le site de l’INED.
Comment se caractérise aujourd’hui la situation économique et sociale des RUP ?
- Dans le contexte mondial de crise, la performance économique globale des RUP a été décevante ces dernières années. L’examen des indicateurs sociaux et économiques confirme que les handicaps qui avaient justifié la mise en place de programmes d’aides spécifiques sont encore loin d’être comblés. Cela vaut pour les performances scolaires, la qualification des actifs, les taux d’emploi, le PNB par habitant, autant que pour l’offre de soins et l’environnement. Sur certains critères, les RUP sont même parmi les dix régions de l’UE les plus éloignées des objectifs de la “Stratégie Europe 2020” (UE 2020). Espérer les atteindre dans les délais impartis paraît simplement irréaliste.
Quelles seront les conséquences prévisibles de l’évolution démographique à l’horizon 2020 et 2030 ?
- Pour la majorité des RUP, les prochaines décennies seront celles d’un vieillissement démographique accéléré. Dès 2020, les Antilles françaises, les Canaries et Madère compteront plus de personnes âgées que de jeunes, les Açores les rejoignant d’ici à 2025. En 2030, plus d’un tiers de la population des Antilles sera âgé de plus de 60 ans, accroissant en conséquence les besoins de santé et des coûts sociaux liés au vieillissement.
A l’inverse, sous le double effet d’une natalité forte et d’une immigration soutenue, la Guyane et Saint-Martin devront faire face à une croissance rapide de leur population, avec une majorité de jeunes de moins de 20 ans, renforçant les besoins en santé périnatale et en éducation.
Enfin, La Réunion offre l’exemple, plus rare, d’une dynamique démographique combinant vieillissement rapide et natalité soutenue, l’obligeant à assurer la prise en charge des deux types de besoins précédemment évoqués.
Au total, dans les RUP de l’Est Atlantique et aux Antilles françaises, le défi majeur est d’élaborer un nouveau modèle de croissance et de cohésion sociale adapté au vieillissement rapide de leur population. En Guyane et à Saint-Martin, il est tout autre : il s’agit, dans un contexte de forte croissance démographique, de trouver les voies et les moyens d’un développement économique et d’une cohésion sociale intégrant l’ensemble de leurs nouvelles populations.
Quels sont les risques potentiels qui s’attachent à ces perspectives ?
- Le vieillissement de la population, le chômage et l’inactivité des jeunes constituent un double enjeu. Maintenir les jeunes en marge du monde du travail recouvre, d’abord, le risque d’une dégradation continue de leur statut social personnel, les poussant en nombre dans le cycle de la violence et de « la rupture sociale ». Combiné au vieillissement accéléré, ce non-emploi aurait pour autre conséquence une augmentation continue des « taux de dépendance effective », c’est-à-dire de la charge pesant sur les actifs occupés. Avec des taux d’emploi maintenus à leur niveau actuel, les RUP françaises compteront pas loin de trois personnes âgées à charge par actif occupé d’ici 2030. A ce niveau de dépendance, la soutenabilité des politiques sociales serait fortement remise en cause, avec les incidences sociopolitiques qui en découlent, dans un contexte où se profile une stagnation (voire une réduction) des crédits et subventions transférés par l’État central.
Peut-on, tout de même, trouver des raisons d’être optimiste ?
- Les défis auxquels sont confrontés les RUP doivent être pensés comme autant d’opportunités pour définir un nouveau modèle de développement et de nouvelles politiques publiques. Le vieillissement de la population doit être ainsi l’occasion d’œuvrer à une gestion nouvelle de la prise en charge des personnes âgées, favorisant une modernisation-revalorisation des activités de services qui s’y attachent, et à une amélioration des niveaux de qualifications des personnels concernés, tirant profit pour leur formation du patrimoine culturel, des traditions et des savoir-faire locaux. Plus largement, l’importance des besoins de santé offre l’occasion d’une restructuration-modernisation complète de l’offre médicale, avec un réel souci des économies d’échelle.
Le développement accéléré de la télémédecine paraît ouvrir une voie particulièrement pertinente dans les territoires où la petite taille de la population, et/ou sa forte dispersion (La Guyane, ou l’archipel des Canaries) ne permettent pas une bonne couverture de l’offre de soins classique. Les investissements importants que suppose un programme ambitieux de formation du personnel médical pour l’adapter aux innovations technologiques (télémédecine, e-médecine) pourraient être pris en charge par le Fonds social européen (FSE). La politique publique des transports, parfois si déficiente dans les RUP, devrait être repensée pour, tout à la fois, prévenir l’isolement des personnes âgées, faciliter l’accès à la formation et à l’emploi des jeunes et réduire la consommation des énergies fossiles importées. La demande de logements devrait inciter à un renouvellement dans l’industrie du bâtiment, intégrant les impératifs d’efficacité énergétique et de préservation de l’environnement, tout en favorisant le développement de l’emploi et l’amélioration des qualifications. La demande croissante d’énergie ouvre la voie plus largement encore à la recherche, à l’innovation et donc à la création d’emplois qualifiés dans le secteur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique. La même logique vaut pour la prévention des risques naturels, ou pour une production à plus forte valeur ajoutée dans l’agriculture ou la pisciculture.
Au total, les défis évoqués doivent être l’occasion de constituer les RUP en « Régions d’excellence », en matière de recherche et d’innovation dans des domaines à fortes potentialités (efficacité énergétique, biodiversité, énergies renouvelables, etc.), en les plaçant comme laboratoires d’étude et d’application des nouvelles technologies en milieu tropical. Compétences, savoir-faire, services et produits nouveaux à forte valeur ajoutée seraient exportables vers des pays de leur zone géographique confrontés aux mêmes réalités.
Que doit-on attendre de l’UE et sa prochaine programmation d’objectifs post-2013 ?
- Pour atteindre la cohésion recherchée, les RUP ont besoin d’un effort financier soutenu de l’UE ces prochaines années. Cela concerne tant l’éducation, l’emploi, la santé, que les objectifs environnementaux. Des investissements importants devront y être consentis. L’étude que nous avons conduite a montré que les défis semblent plus grands encore pour les RUP françaises. Les recommandations de notre rapport ont été axées sur quatre thèmes prioritaires :
- L’éducation-formation pour améliorer les niveaux de qualification et les taux d’emploi ;
- L’investissement dans la recherche-développement ciblant en priorité : la sécurité alimentaire et la sécurité énergétique ;
- La santé pour une offre de soins à la mesure des besoins et mieux adaptés aux réalités des régions (pathologies spécifiques et inégalité d’accès), un développement-modernisation des services, une politique ambitieuse de prévention des risques associés au vieillissement ;
- L’intégration des immigrants, pour la cohésion sociale interne, notamment dans les régions où ils constituent une part importante de la population.
La section PCR du Port apprend avec une profonde tristesse le décès de Nadia PAYET, ancienne déléguée syndicale CGTR. Militante engagée et (…)
C’est avec tristesse que nous apprenons le décès de Nadia Payet, veuve de notre camarade Bruny Payet. Témoignages adresse ses condoléances à (…)
Mézami zot i koné lo kozman k’i di konmsa : « la loi sé lékspréssyon la volonté zénéral. ».Poitan défoi ou lé a’dmandé kossa i lé oziss volonté (…)
Face à l’urgence de la situation de la maltraitance animale à La Réunion, l’association CIANA a lancé un appel aux décideurs, afin de "travailler (…)
Mézami,médam, zé méssyé , la sossyété, lé pa toulézour wi gingn in bon akèye. Défoi oui, défoi non, sirtou dann in sossyété wi koné pa bien lo (…)
Cinq mois après le lancement du plan « Anti-bandes », composante majeure du plan d’action départemental de restauration de la sécurité au (…)
Le 16 juin 2025, le Tribunal administratif de Paris a suspendu en référé l’arrêté du 26 février 2025 ordonnant le blocage de 17 sites (…)
Les cours du pétrole ont connu une nette hausse à partir de la deuxième quinzaine du mois de juin, portés par l’extrême tension au Moyen-Orient et (…)
L’État poursuit son engagement en faveur de la transition énergétique et de la décarbonation de l’électricité à La Réunion. À l’issue d’un appel à (…)
Dans les départements d’outre-mer, près d’une femme sur deux qui devient mère ne vit pas en couple, configuration familiale bien plus fréquente (…)
Une fois de plus, des femmes sont la cible d’une forme de violence lâche, insidieuse et profondément inquiétante : les attaques à la seringue dans (…)
Mézami, mon bann dalon, mi panss zot i rapèl la mortalité, laba dann Moris, lo gran kiltirèl épi politik Dev Virashwamy ; li lé mor na pwin lontan (…)
Messages
27 août 2012, 10:07, par Anonyme
Les iles lieux d’expérimentation : La politique publique des transports, parfois si déficiente dans les RUP, devrait être repensée pour, tout à la fois, prévenir l’isolement des personnes âgées, faciliter l’accès à la formation et à l’emploi des jeunes et réduire la consommation des énergies fossiles importées. La demande de logements devrait inciter à un renouvellement dans l’industrie du bâtiment, intégrant les impératifs d’efficacité énergétique et de préservation de l’environnement, tout en favorisant le développement de l’emploi et l’amélioration des qualifications. La demande croissante d’énergie ouvre la voie plus largement encore à la recherche, à l’innovation et donc à la création d’emplois qualifiés dans le secteur des énergies renouvelables et de l’efficacité énergétique.