25 ans après la dernière bataille pour Quartier-Français

Il ne reste que deux usines

29 novembre 1982

30 octobre 2007, par Manuel Marchal

1982 était une bonne campagne sucrière. Malgré les difficultés provoquées par la fermeture de La Mare, les planteurs ont livré cette année-là près de 2,5 millions de tonnes de cannes. L’usine de Quartier Français en avait pour sa part broyé 257.000 tonnes, mais c’était sa dernière campagne.
Car sa fermeture était prévue dans le cadre du plan de restructuration de l’industrie sucrière. Une décision fermement combattue.

Lors d’un rassemblement dans la cour de l’usine, Lucet Langenier, Maire de Sainte-Suzanne, déclarait qu’« au Conseil général, les conseillers communistes ont voté contre le plan de restructuration des usines sucrières. Ce plan a été élaboré non pour le bien des planteurs, mais pour le seul profit des usiniers. Il s’agit en fait d’un plan de concentration capitaliste, qui va entraîner la disparition de milliers de petits planteurs ».
Quant à Angelo Lauret, président de la CGPER, il soulignait que cette fermeture signifiait qu’il ne restait plus que deux usines dans l’Est : « que l’une de ces deux usines tombent en panne, et c’est la catastrophe pour les planteurs ». Les pannes ayant affecté Bois-Rouge cette année-là avaient montré les conséquences de la concentration. Les autres usines n’avaient pu totalement absorber les reports de production.
25 ans après cette bataille, une seule usine fonctionne dans l’Est, et deux pour toute La Réunion. Les pannes successives de Bois-Rouge et du Gol cette année ont à chaque fois retardé le démarrage de la campagne d’une semaine. Cela s’est traduit par des pertes que les planteurs sont les seuls à supporter. Voilà une des conséquences du plan de restructuration de l’industrie sucrière imposé aux planteurs.

M.M.

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