Assemblée nationale : Paul Vergès et Élie Hoarau démissionnent

Respect anou

15 octobre 1987

6 août 2007, par Manuel Marchal

À cette époque, dans de nombreux domaines, l’égalité sociale était loin d’être acquise. Que cela soit pour le SMIC ou pour les allocations familiales, les Réunionnais avaient des droits inférieurs à leurs concitoyens de Métropole. Mais la loi du 19 mars 1946 donnait légalement aux Réunionnais le droit à l’égalité. À l’instigation de Jean-Paul Virapoullé, ce droit a été remis en cause par le vote d’un texte instituant la parité, c’est-à-dire inscrivant dans la loi l’infériorité des Réunionnais.

Le jour de l’officialisation de leur démission le 14 octobre 1987, les deux parlementaires avaient expliqué aux journalistes les motifs de leur décision. Paul Vergès avait notamment affirmé que « ce qui est inadmissible pour nous, c’est qu’auparavant la loi disait que nous avions les mêmes droits. Cette fois-ci, une loi décide que nous ne sommes pas suffisamment majeurs pour toucher l’intégralité des prestations sociales comme en Métropole. Il ne s’agit pas pour nous d’une question d’argent, c’est un problème de dignité ». Et d’affirmer qu’« un mandat de député, c’est peu important. Ce qui passe avant, c’est le respect de la dignité de nos compatriotes ».
Cette double démission a été suivie d’une grande campagne d’explication auprès de la population. Depuis cette date, les différents présidents de la République qui se sont succédé ont été obligés d’intégrer l’égalité sociale des Réunionnais à leur programme.


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