Destination Santé

50 euros d’aide

31 janvier 2007

Le 23 janvier, Xavier Bertrand a rappelé que 175.000 agents seront habilités à contrôler les espaces publics, administrations et entreprises. Soit un contrôleur pour 74 fumeurs ! Ingénieurs sanitaires, inspecteurs de l’action sanitaire et sociale, médecins inspecteurs de santé publique, inspecteurs du Travail, policiers et gendarmes distribueront avertissements... et contraventions.

Fumer hors des emplacements fixés coûtera 68 euros. Quant au responsable d’un établissement qui n’aura pas fait respecter la loi, il paiera 135 euros par fumeur...

Côté “prévention”, outre la campagne de sensibilisation lancée mi-novembre, le site www.tabac.gouv.fr met à disposition du public des kits gratuits d’information et le 0825-309-310 (0,15 euro/minute).

Sans oublier la mise en place d’un dispositif d’aide à l’arrêt et une prise en charge des substituts nicotiniques. Dès le 1er février, une aide financière de 50 euros et par an sera offerte au fumeur. Sur prescription d’un traitement de substitution - qu’il devra payer - le remboursement interviendra « en moins d’une semaine », selon le ministre. Une procédure insuffisante pour la Haute Autorité de Santé. Soulignant que « la réussite du sevrage est fortement liée à la motivation de chacun », elle appelle au subventionnement d’une démarche individuelle et active.

Côté traitements, plusieurs écoles

Chaque année, 66.000 Français meurent du tabac et 5.000 sont emportés par la fumée des autres. Vous avez décidé d’arrêter ? Bravo ! Mais le tabac est une drogue qui accroche bien ses victimes. Pour en sortir, ne comptez pas sur votre seule volonté. Elle sera nécessaire, mais très probablement insuffisante. Adressez-vous à votre médecin traitant ou dans une consultation de tabacologie.

Collectives ou individuelles, il y en a pour tous les goûts, du centre hospitalier à l’institut de thalassothérapie. Leurs conseils vous aideront à conforter votre motivation ; à vous orienter dans la gamme des traitements disponibles et... à vous accompagner - pendant des semaines ou des mois - parmi les fausses certitudes et les tentations de rechutes. Les traitements proposés sont divers.

D’abord les traitements de substitution
Remplaçant la nicotine des cigarettes par celle de gommes à mâcher, patches ou comprimés. Sevrage confortable, taux de réussite doublé par rapport au placebo, suivi médical essentiel :

• Environ 22 euros les 100 gommes, dont la consommation varie avec le degré de manque ;

• Les patches coûtent en moyenne 45 euros la boîte de 28, à raison d’un par jour ;

• Enfin, les 72 comprimés - autant de cigarettes - s’achètent autour de 14 euros.

Il y a aussi des médicaments pour se passer de tabac :

• Introduit en 2001 sous le nom de Zyban, le Bupropion offrirait 20% de sevrage à 1 an. En raison d’accidents parfois graves, l’usage de cet antidépresseur doit être rigoureusement encadré. Il est contre-indiqué chez la femme enceinte ou allaitante. Environ 180 euros plus la consultation ;

• La Varenicline sera dans quelques jours en officines sous le nom de Champix. Elle annihile l’effet de la nicotine en se liant à ses récepteurs cérébraux. Plus d’effet “shoot”, plus d’envie d’y revenir. Les études évoquent 71% de réussite 6 mois après l’arrêt d’un traitement de même durée. A juger sur preuves d’ici quelques mois. Annoncée à 160 euros plus la consultation ;

• Les médicaments homéopathiques apportent une aide efficace. L’homéopathie est d’ailleurs de plus en plus prescrite en association avec les substituts nicotiniques. Elle s’adresse notamment aux femmes enceintes en raison de son absence d’effet secondaire. Son action se porte particulièrement sur le syndrome de sevrage : irritabilité, troubles du sommeil, bouche sèche et signes de dépression ;

• L’acupuncture et l’hypnose ont également ses adeptes, et l’on prête de bons résultats aux thérapies cognitives et comportementales. Ces dernières demanderaient pourtant à être codifiées et encadrées, notamment en matière de prix.


Evaluez votre niveau de dépendance au tabac, en passant le test de Fägerström. Et votre motivation avec le test de Richmond, sur www.destinationsante.com, rubrique “Bibliothèque”.

(Sources : Ministère de la Santé et des Solidarités, Haute autorité de Santé, 23 janvier 2007)


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