Réunion avec l’Agence Régionale de l’Hospitalisation

À quand la fin de la pénurie ?

27 juillet 2006

Hier, le Directeur régional de l’hospitalisation accueillait la fédération Santé de la CGTR. Au sortir de cette réunion, Jean-Michel Saingaïny appelle à la vigilance et à la dotation de moyens pour assurer un service de santé de qualité à La Réunion.

À l’ARH (Agence Régionale de l’Hospitalisation), les principales orientations gouvernementales en matière de santé sont engagées. Le monde de la santé est contraint par un calendrier chargé, marqué notamment par le nouveau contrat d’objectifs et de moyens pour la période 2007-2012. Ce contrat alloue le budget aux services de santé, privé et public.
Pour l’heure, la fédération Santé de la CGTR attend le bilan du contrat 2000-2006, pour appréhender son impact sur la qualité des soins donnés aux Réunionnais.
L’ARH transmettra bientôt une synthèse de son analyse. Mais quand exactement ? Peut-être ne doit-on pas manquer de signifier la pénurie de moyens dans nos hôpitaux, alors que les Réunionnais souffrent “maintenant” de maladie émergente !
La crise du chikungunya hante encore les esprits, et tous savent que cela pourrait perdurer dans le temps. Le personnel soignant est mis à disposition. Le corps médical pourrait accepter une restructuration du système de soin dans les hôpitaux. Mais il attend en contrepartie des moyens leur permettant de continuer à assurer des soins de qualité.

Est-ce si chik’ ?

L’ARH ne pouvait faire l’impasse sur la crise chikungunya qui a touché l’île et qui persiste encore sur le terrain. Même à 22 Réunionnais touchés par semaine, on doit encore craindre pour l’été austral. Les moustiques aiment le soleil comme tant d’autres.
Prochainement, pile poil pour l’arrivée du nouveau Préfet, un plan de veille sanitaire sera proposé par l’Agence Régionale de l’Hospitalisation. "Il faut que les moyens suivent, en personnels infirmiers, en équipements", insiste Jean-Michel Saingaïny, Secrétaire général de la fédération Santé de la CGTR. Mais d’ores et déjà, le syndicat soumet une proposition qui va de soi : l’ARH doit dresser le bilan de son dispositif chikungunya, "pour déceler les points faibles du dispositif", ajoute Jean-Michel Saingaïny. Peut-on encore souligner l’importance de l’implication des chercheurs pour lutter contre la maladie ?
D’ailleurs, les autorités compétentes devraient communiquer sur l’avancement des recherches sur le chikungunya. Notre population ne s’en portera que mieux.
Petit aparté social : pendant la chik’ crise, on promettait au personnel soignant une augmentation salariale de 300 euros. "Beaucoup d’agents attendent encore", annoncent le syndicaliste, déplorant par ailleurs que ce chik’ budget n’est même pas encore arrivé à La Réunion. Les belles promesses gouvernementales dites lors des grands ballets de ministres, restent lettres mortes.
Des établissements ont pourtant puisé dans leurs fonds propres pour assumer cette mesure, au risque de connaître des gênes financières. Aujourd’hui encore, l’État est face à la responsabilité de ses déclarations et doit verser le budget alloué à cet effet. "Il faut que le Ministère accélère la cadence", déclare Jean-Michel Saingaïny. On connaît la mesure.

Appel à la vigilance

Des directives gouvernementales prônent le serrage de ceintures pour les établissements hospitaliers. Du moins se négocie la restructuration des services. La fédération Santé de la CGTR appelle à la vigilance, cela même si l’ARH indique qu’aucun personnel ne sera touché par cette réorganisation.
D’ailleurs, un courrier du Directeur régional de l’hospitalisation aurait été transmis à l’ensemble des directeurs de centres hospitaliers pour signifier la volonté de faire des économies certes, sans influence pour autant sur le corps médical, tous personnels confondus. Attendons de le voir pour le croire, tel Saint Thomas, s’il le faut.
L’ARH précise que tout sera fait dans le souci de la qualité des soins. Déjà, nous voulons constater l’évolution des moyens mis en place. Une réunion doit se tenir le 8 août prochain entre l’ARH et la Région Réunion pour un plan de formation en soins infirmiers. "Immédiatement, il nous faudrait entre 100 et 200 infirmiers pour répondre à l’urgence. À long terme, dans 5 ans, dans 10 ans, il nous faudra entre 800 et 900 infirmiers pour assurer des soins de qualité, tout en sachant qu’il faut 3 ans pour former un infirmier", précise Jean-Michel Saingaïny. Le problème est récurrent, depuis une vingtaine d’années déjà. Espérons que la délivrance est proche...

Willy Técher


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