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C’est quoi, le bonheur ?

15 juillet 2011

Etudier le bonheur… Vaste entreprise et joli challenge qui supposent le concours de disciplines scientifiques variées. Mis en place il y a tout juste un an, l’Observatoire du bonheur a commencé de s’y atteler. Le point avec Jean-Pierre Ternaux, directeur de recherche au CNRS et coordonnateur de l’Observatoire.

« Le bonheur est un sujet universel, qui remonte aux débuts de l’humanité. C’est également un sujet… pluridisciplinaire. Il procède en effet des sciences humaines et sociales, mais aussi des sciences dures comme la physique ». Dans le second cahier édité par l’Observatoire, ses auteurs se sont ainsi attelés à la définition contemporaine du bonheur, placé dans une perspective historique. Et là, on arrive quasiment aux frontières de l’exercice philosophique.

« Les visions du bonheur diffèrent d’un individu à l’autre, d’une société à l’autre », explique Jean-Pierre Ternaux. « C’est quelque chose qui se construit de manière intrinsèque dans un environnement sociétal. Tous les petits plaisirs vont contribuer à véritablement construire cette notion de bonheur ».

Sociologues, philosophes, musicologues s’intéressent ainsi aux “petits plaisirs” qui font le sel de l’existence : musique, alimentation, lecture… En quoi participent-ils au bonheur individuel ? « Les petits plaisirs participent à la construction du bonheur, mais leur caractère éphémère, leur fréquence aléatoire, leurs effets de manque et d’accoutumance, conduisant parfois à l’addiction, ne suffisent pas pour créer les conditions d’un véritable bonheur ».

Quittons le champ de la pensée… Le bonheur peut également s’étudier sous l’angle des neurosciences. C’est même un domaine passionnant. « La découverte récente du rôle de l’ocytocine dans les comportements amoureux, dans l’attachement mère-enfant, est un élément clef pour attribuer, hors du champ de la littérature et de la philosophie, une composante biologique au terme bonheur ».

Enfin, peut-on aujourd’hui évoquer la notion de bonheur collectif ? « Elle est gommée dans nos civilisations occidentales. Nous sommes très individualistes et davantage portés vers les petits plaisirs ». La notion collective pourtant a été au centre du Siècle des Lumières. Les intellectuels de l’époque liaient d’ailleurs le bonheur individuel au bonheur collectif. « L’approche et l’analyse de ce que peut être le bonheur nécessitent réellement une approche pluridisciplinaire. L’économie et la politique sont elles aussi impliquées dans cette notion de bonheur ». Un enjeu pour les futures échéances électorales ? En attendant, santé bonheur !


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Messages

  • Celui-ci réside-t-il dans l’utilité (intérêt technique), dans le plaisir (intérêt pragmatique) ou dans la vertu (intérêt éthique) ? On voit qu’à l’intérêt théorique (pour la pensée) de rechercher l’essence du bonheur, s’articule l’intérêt pratique (pour l’action) de déterminer le genre de vie qu’il faut choisir pour devenir effectivement heureux. Mais ne faut-il pas, aussi et surtout, se demander si le bonheur constitue réellement le but suprême de l’existence humaine (le souverain bien), notamment face au constat actuel de l’insatisfaction généralisée et même du ressentiment exacerbé qu’engendre notre quête effrénée du bonheur. N’y aurait-il pas un malaise dans la civilisation du bonheur ? t après tout ; Le bonheur, quel intérêt ?


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