Destination santé

Cancer du sein : l’avenir en continu

20 juin 2007

Arrivé à l’aube des années 2000, le trastazumab (Herceptin, Roche) est un anticorps monoclonal qui se fixe sur les cellules tumorales ayant des récepteurs de surface dits HER2, celles qui gouvernent la formation de métastases. Une vraie révolution ! Car en association à la chimiothérapie après chirurgie, « il a augmenté de plus de 50% le délai sans rechute de la maladie », explique le Pr Xavier Pivot du CHU de Besançon.

Un autre inhibiteur des récepteurs HER2, le lapatinib (Tyverb), développé par le Britannique GSK, donne actuellement des résultats « très significatifs sur la survie sans progression de la maladie. Il a en conséquence obtenu un enregistrement rapide aux Etats-Unis et nous devrions le voir bientôt en Europe, souligne Jean-Yves Blay, Directeur scientifique du Cancéropôle Lyon Auvergne Rhône-Alpes (CLARA). Quant aux métastases cérébrales, « leur incidence paraît nettement moins importante lorsque (la prise de lapatinib est associée) à la capécitabine (Xeloda, Roche) ».

Pour clore le chapitre des médicaments ciblant les récepteurs HER2, citons l’étude de phase II présentée par une équipe espagnole. Celle-ci a associé à l’Herceptin un nouvel anticorps monoclonal humanisé, le pertuzumab (Roche). Sur des malades à un stade très évolué qui laissait peu d’options thérapeutiques, les résultats ont été jugés prometteurs. « Une malade sur cinq a répondu au traitement », expliquait l’auteur. « Et dans un cas sur cinq aussi, nous avons obtenu une stabilisation de la maladie pendant 6 mois ou plus ».

Autre grande avancée dans ce domaine, et qui concerne les malades à un stade plus avancé, c’est la lutte pour le contrôle de l’angiogénèse. Un essai de phase III mené en associant à la chimiothérapie le bevacizumab (Avastin, Roche), qui est un inhibiteur de l’angiogénèse, a montré une augmentation nette du taux de réponse (36% au lieu de 16%). Et même un quasi doublement de la médiane de survie sans progression de la maladie.

Comme l’explique le Pr Xavier Pivot, « la majorité des données à ce jour montre des bénéfices obtenus en associant chimiothérapie et traitements ciblés. Il est donc difficile, pour l’instant, d’envisager un traitement sans chimiothérapie ».

Ainsi, une équipe américaine a-t-elle présenté une étude de phase III réalisée avec l’ixabepilone (BMS). Ce médicament chargé de tuer les cellules cancéreuses « contourne les mécanismes de résistances » aux chimiothérapies actuellement considérées les plus efficaces. Dans le groupe traité par une association de capecitabine (Xeloda) et d’ixabepilone, le taux de réponse au traitement a été multiplié par 2,5 en regard du groupe témoin (capecitabine seule). Et le taux de survie sans progression de la maladie augmenté de 40%. Les auteurs considèrent ces résultats comme « extrêmement prometteurs. Ce produit pourrait constituer une nouvelle étape décisive dans la lutte contre le cancer ».

Pour davantage d’informations, pour des explications détaillées sur les anticorps monoclonaux, l’angiogénèse, les récepteurs HER2 et autres médianes de survie... retrouvez tous nos compte rendus du congrès sur http://www.destinationsante.com dans la rubrique
« bibliothèque » puis thématique “ Congrès ASCO 2007” .


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