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Cancer du sein, obésité : une association meurtrière

20 avril 2011

Bien des études ont montré l’existence chez la femme d’une relation entre l’obésité et la sévérité d’un cancer du sein. Un travail conjoint de l’INSERM et du CNRS permet aujourd’hui de mieux comprendre les mécanismes en jeu. Les cellules graisseuses (les adipocytes) seraient en effet capables de modifier les caractéristiques et le comportement d’une tumeur, la rendant plus agressive. Les scientifiques ont mis au point un système original de coculture de cellules tumorales mammaires et d’adipocytes. Ces derniers « établissent une véritable interaction avec la tumeur, qui conduit à l’augmentation de son “potentiel de colonisation” et donc de son agressivité », expliquent-ils.

Après avoir injecté à des souris les cellules tumorales préalablement cultivées avec des adipocytes, ils ont en effet observé un accroissement des capacités de la tumeur à former des métastases. Fait majeur, ces modifications spécifiques des adipocytes ont été retrouvées dans des tumeurs humaines, confirmant l’importance de ce phénomène.

Ce travail établit en fait que les cellules graisseuses sont probablement des acteurs inattendus de la dissémination tumorale. « Nos résultats démontrent aujourd’hui comment les adipocytes participent activement à la progression du cancer. Ils suggèrent qu’en cas d’obésité, les adipocytes associés au cancer du sein seraient plus enclins à amplifier l’effet agressif des tumeurs ». L’emploi du conditionnel n’est pas anodin. Car cette hypothèse reste à vérifier à la fois chez la souris et chez l’Homme.

Par ailleurs, une autre étude vient de démontrer l’impact d’une prise de poids excessive chez les femmes ayant survécu à un cancer du sein. Selon une équipe américaine, un gain représentant 10% du poids observé préalablement au diagnostic augmenterait de 14% le risque de récidive.


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