Cannabis : le syndrome Al Capone…

25 octobre 2010

Les Pays-Bas autorisent depuis longtemps la consommation de cannabis dans les fameux coffee shops. La Californie, de son côté, est le premier État membre de la Fédération des États-Unis à envisager sa légalisation, après avoir autorisé son usage thérapeutique en 1996. Une étude publiée dans le “British Medical Journal” donne raison à ces approches permissives. Pour ses auteurs, la répression favoriserait autant la consommation que les actes de violence. Tout comme la prohibition du temps d’Al Capone…

Selon l’ONU, le cannabis est la substance illégale la plus consommée au monde. Tolérée par certains pays comme une drogue douce, elle est au contraire sévèrement réprimée par d’autres. Un rapport du gouvernement américain sur la prohibition du cannabis montre que la répression n’a pas produit les résultats espérés. Tandis que le nombre d’arrestations annuelles en lien avec le cannabis passait de 350.000 à 800.000 entre 1990 et 2006, la proportion de jeunes adultes consommateurs grimpait de 25% à 30%.

Pour le Pr Robin Room de l’Université de Melbourne (Australie), c’est une raison suffisante pour envisager de « réguler le système de production et de distribution du cannabis comme c’est le cas pour l’alcool », au lieu de l’interdire totalement. Selon lui, en effet, « le système prohibitionniste n’atteint pas son but, et davantage de répression ne ferait qu’aggraver les résultats ». Certains États américains ont déjà assoupli leur réglementation en autorisant la prescription de cannabis à des fins thérapeutiques. Dans 14 États, les patients atteints de glaucomes, de sclérose en plaques, de la maladie de Parkinson ou de cancer peuvent ainsi se faire traiter, en partie, avec du cannabis. Enfin, une proposition de loi a été récemment déposée à l’Assemblée de Californie pour légaliser et taxer le commerce de marijuana.

En France, l’Observatoire français des Drogues et des Toxicomanies estime à 3,9 millions le nombre d’usagers, dont 1,2 million fumeraient régulièrement. Notre pays figure ainsi dans le peloton de tête des plus gros consommateurs de cannabis en Europe. La législation française reste pourtant une des plus répressives en la matière. La Mission interministérielle de Lutte contre les Drogues et les Toxicomanies considère que le rapport américain n’est qu’une « étude parmi d’autres, dont certaines présentent des résultats contradictoires ». La France ne semble donc pas s’orienter vers une régulation…


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