Destination Santé

Chez l’enfant, d’abord une psychothérapie !

Dépression : une maladie qui prend la tête

13 février 2007

Chez les adultes traités pour trouble dépressif sévère, la fréquence des comportements suicidaires a été plus élevée (0,32%) que la moyenne (0,05%). Idem chez les jeunes de 18 à 24 ans, avec un taux de comportements suicidaires de 2,19% sous paroxetine contre 0,92% en moyenne. Enfin, chez les enfants et adolescents, une augmentation a été observée avec tous les antidépresseurs.

Pas étonnant dans ces conditions, que l’AFSSaPS ait rappelé, en mars 2006, que « le traitement de première intention des troubles dépressifs chez l’enfant et l’adolescent est psychothérapeutique ». D’ailleurs, précise-t-elle, « la dépression chez l’enfant, et plus particulièrement chez l’adolescent, est fréquemment associée à un risque suicidaire important. La prescription d’antidépresseurs n’est donc pas adaptée aux situations d’urgence ».

Si vous ne vous sentez pas bien, le premier réflexe est d’en parler à votre généraliste. Il est en première ligne. C’est lui qui va diagnostiquer une dépression. Ou à l’inverse, un simple coup de blues. C’est lui aussi qui va éventuellement vous orienter vers une psychothérapie. Alors, psychologue ou psychiatre ? Le psychologue n’est pas médecin. Il traite les “petits” problèmes que peuvent rencontrer les dépressifs légers. Son rôle est de comprendre le patient, de le conseiller. Rien à voir avec un psychiatre, médecin, qui soigne en profondeur. Seul un psychiatre peut réellement prendre en charge un grand déprimé. Quant au psychothérapeute... l’expression ne veut pas dire grand chose. Tout un chacun peut s’autoproclamer psychothérapeute s’il a lui-même suivi une thérapie. Ce n’est donc pas nécessairement un professionnel.


Antidépresseurs, anxiolytiques, hypnotiques : qui fait quoi ?

• Les antidépresseurs soignent la maladie en agissant sur l’équilibre des neurotransmetteurs dans le cerveau. Ils ont un effet direct sur les symptômes de la dépression : tristesse, sentiment de dévalorisation, difficultés de concentration. Ils sont efficaces, mais si leur administration n’est pas strictement encadrée, ces traitements lourds ne sont pas exempts de risques. Ils ne doivent jamais être pris sans prescription médicale. Un syndrome de sevrage est d’ailleurs fréquemment observé à l’arrêt du traitement. Et les femmes enceintes ou allaitantes doivent être encore plus prudentes. Dans tous les cas, seul le médecin peut décider du recours à ces médicaments ;
• Les anxiolytiques ne soignent pas la dépression. Ce sont des “tranquillisants” qui en atténuent les symptômes en calmant uniquement les angoisses. Et tout usage prolongé peut induire une dépendance ;
• Les hypnotiques non plus ne soignent pas la dépression. Ces “somnifères” agissent comme leur nom l’indique, sur le sommeil. Ils font dormir, mais n’améliorent pas la qualité du sommeil qui n’est alors pas réparateur.

En cas de dépression, ces 3 types de substances sont fréquemment associés. Une association qui se justifie par le fait que les antidépresseurs agissent toujours avec retard. Pour percevoir les effets apaisants du traitement, il faut attendre. Entre 10 jours et 4 semaines...


Des causes très diverses

Il n’y a pas d’explication précise au fait que telle personne sombre dans la dépression, plutôt qu’une autre. Même si le déclencheur est parfois un stress intense. En revanche, différents facteurs biologiques, psychologiques ou sociaux peuvent, à des degrés divers, se trouver à l’origine d’une dépression.

Tout d’abord, les “accidents de la vie”. Une expression assez vague, mais qui a le mérite d’englober des croche-pieds de la vie aussi divers que le décès d’un proche, un divorce, voire des difficultés professionnelles importantes. Pour les plus jeunes, il peut s’agir d’un échec scolaire. L’environnement social aussi joue un rôle. Les problèmes d’intégration, de communication, le harcèlement au travail et, particulièrement chez les hommes, le stress professionnel et le chômage... Chez d’autres, ce sera un problème relationnel. Par exemple, une rupture amoureuse, familiale ou simplement amicale peut favoriser une dépression. N’oublions pas le rôle fondamental de la biologie. La dépression, c’est aussi le résultat d’un désordre dans les relations entre les neurotransmetteurs, des substances chimiques importantes localisées dans le cerveau. Que l’équilibre soit rompu, et les troubles s’installent. Enfin, depuis près de 60 ans, de nombreuses études ont démontré qu’il existait des familles de dépressifs.


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