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Comment les biothérapies ont changé la vie des malades

8 décembre 2011

Le terme biothérapies regroupe un ensemble de molécules de pointe qui ont révolutionné la prise en charge de nombreuses maladies. De quoi s’agit-il précisément ? Qu’ont-elles vraiment changé au quotidien des patients ? Qu’en est-il de leurs effets secondaires après plus de 10 ans d’utilisation ? Le point dans le domaine de la rhumatologie, avec le Pr René-Marc Flipo (CHR de Lille).

Les biothérapies sont des traitements ciblés, utilisés aujourd’hui dans la prise en charge d’affections liées à un dérèglement du système immunitaire : des maladies rhumatologiques — polyarthrite rhumatoïde (PR) ou spondylarthrite ankylosante (SA) —, affections digestives comme la maladie de Crohn, cutanées comme le psoriasis, et même certains cancers.

Contrairement aux médicaments traditionnels issus d’une synthèse chimique, les biothérapies utilisent des ressources vivantes. « En rhumatologie, les plus connues sont les anticorps monoclonaux comme les anti-TNF-alpha. En une douzaine d’années, l’arsenal thérapeutique s’est rapidement et considérablement enrichi », explique le Pr Flipo.

Le chef de service lillois explique que les biothérapies — d’autant plus lorsqu’elles sont utilisées de façon précoce — ont permis à certains médecins et à leurs patients de reprendre espoir. Dans la prise en charge de la polyarthrite et de la spondylarthrite par exemple, « nous sommes passés de traitements qui ralentissaient la progression de la maladie à des biothérapies qui arrêtent le processus inflammatoire ». Et donc la destruction articulaire.

Une utilisation bien précise

Le Pr Flipo relativise toutefois, précisant que « ces molécules, si efficaces soient-elles, ne sont pas destinées à tous les patients souffrant de polyarthrite ou de spondylarthrite. Dans un certain nombre de cas, le traitement de première intention — le méthotrexate — sera suffisant. Sans compter que tous les malades ne réagissent pas de la même façon à ces molécules. Dans 10% des cas, nous n’observons même aucune amélioration ». De nouveaux traitements sont d’ailleurs à l’étude, pour essayer de satisfaire leurs besoins.

Les médecins prennent aussi en considération les problèmes de tolérance, marqués notamment par un risque infectieux. « Plus les années passent, plus le recul est important et plus il est rassurant, au niveau notamment des anti-TNF alpha. Systématiquement, les risques sont discutés au cas par cas avec le malade ». D’ailleurs, conclut René-Marc Flipo, « ces traitements nous ont rapprochés de nos malades. Car la prise de décision est vraiment discutée en commun et personnalisée ».

Aller plus loin :
http://www.polyarthrite.org: Site Internet de l’Association française des Polyarthritiques et des rhumatismes inflammatoires chroniques ;
http://www.spondylarthrite.org: Site Internet de l’Association France Spondylarthrites ;


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