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À cette formation étaient invités des médecins généralistes, orthopédistes, orthophonistes, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, radiologues, pédicures, pharmaciens, vendeurs de matériels orthopédiques, neuro-chirurgiens, psychologues. Des personnes hémiplégiques soignées dans le Centre de rééducation fonctionnelle étaient également présentes et certaines ont même apporté leur témoignage.

L’hémiplégie et ses conséquences

L’hémiplégie - ou paralysie de la moitié du corps (de la tête aux pieds) - est une pathologie fréquemment rencontrée à La Réunion. Elle survient à la suite d’un accident vasculaire cérébral dû à une hémorragie dans une partie du cerveau, ou à un caillot de sang qui bouche un vaisseau cérébral. Une hypertension peut être à l’origine de cet accident vasculaire, mais un traumatisme au niveau du crâne peut également en être responsable.
Le diabète peut aussi être un facteur déclenchant puisqu’il atteint et détériore gravement le système veineux et artériel.
Les conséquences sont très variables : trouble de la parole, de la marche et de l’équilibre, grandes difficultés des gestes quotidiens : manger, se laver... nécessitant une aide et une présence permanente, problèmes d’incontinence urinaires.
Les difficultés physiques et psychologiques pour la personne atteinte et sa famille sont profondes et nécessitent des soins longs et spécialisés pendant toute l’hospitalisation et l’aide de tout un réseau de personnes formées à cette pathologie.

Accompagnement familial, préparation de la sortie...

Pendant la durée de son séjour à l’hôpital, le malade se prépare à sa sortie. Il est à présent dépendant, dans un état où il est dans l’impossibilité de satisfaire à un ou plusieurs des actes de la vie courante, sans aide technique ou humaine. Les soins continuent à domicile : infirmière, kiné, orthophoniste, psychologue... L’aide de la famille pour les gestes du quotidien peut être une source de souffrance pour la personne atteinte qui a une image d’elle-même dégradée et dépendante. À l’inverse, assister au quotidien ses parents, son conjoint, un proche devenu subitement dépendant, peut aussi conduire à une “érosion” des liens quand la personne hémiplégique présente des troubles de comportements, d’opposition voire d’aggressivité.
Pour prévenir ces situations, l’équipe pluridisciplinaire informe les personnes soignantes et organise des rencontres pour faire des écoutes familiales et soutien des proches.
Des assistantes sociales font partie de cette équipe multidisciplinaire. Leur objectif essentiel est de donner au patient et à sa famille les moyens d’accepter son handicap et ses conséquences. Il faut alors permettre à la personne hémiplégique de se réapproprier son projet de vie et de retrouver une autonomie la plus importante possible. Pour ce faire, l’accompagnement mis en place porte sur l’accès aux droits, le soutien dans la réorganisation familiale, le maintien et la constitution du réseau social, l’adaptation du logement (revoir l’accessibilité et le confort de l’habitation), la mise en place d’aides humaines (demande d’aides financières) et techniques, la réinsertion professionnelle...

La prise en charge psychologique

La survenue d’un accident vasculaire cérébral est brutale et peut provoquer un traumatisme psychique. L’angoisse empêche alors la personne de s’adapter psychologiquement à ce qui lui arrive. L’accompagnement psychologique vise à rassurer les patients et leur famille et participe, en facilitant leur travail de deuil (1) , à l’autonomie du patient.
Il convient de mettre l’accent sur les aspects préservés pour retrouver du plaisir et redonner du sens à la vie. Chercher aussi à élargir le champ de compétences et faire de nouveaux acquis.
Le Centre Ylang-Ylang de réadaptation fonctionnelle existe depuis 1993. Son responsable est le Dr Chane Teng. Ce centre situé à la Clinique Jeanne-D’arc au Port accueille des malades atteints de troubles neurologiques tels que hémiplégie, paraplégie, maladies neuro-dégénératives et des traumatismes dus aux accidents de la route notamment les fractures.
Cette structure est dotée d’une équipe multidisciplinaire où interviennent infirmières, aides soignantes, kinésithérapeutes, ergothérapeutes, orthophonistes, psychologue, assistantes sociales, professeurs de gymnastique ainsi que 2 médecins.

S. B.

(1) Le malade hémiplégique a perdu son autonomie : sans énergie psychique, il ne peut reconstruire un projet de vie où il doit s’impliquer pour guérir. Il passera par trois phases. D’abord il repoussera l’évidence car pour lui, elle est ingérable, c’est le déni. Puis vient la dépression, la perte de son élan vital où son image de soi est malmenée. Enfin vient la réaction où il intègre la déficience et mise sur ses capacités : la vie continue malgré tout.