Destination santé

Cosmétiques : l’effet cocktail des perturbateurs endocriniens

8 avril 2013

Les perturbateurs endocriniens envahissent notre quotidien. UFC-Que Choisir publie en effet les résultats préoccupants de tests réalisés sur 66 produits cosmétiques et d’hygiène. L’association de consommateurs a trouvé des traces de plusieurs perturbateurs sous la forme de conservateurs, d’antibactériens, de filtres solaires et d’émollients.

Selon la définition de l’OMS, « les perturbateurs endocriniens sont des substances chimiques étrangères à l’organisme, d’origine naturelle ou artificielle, et qui peuvent interférer avec le fonctionnement du système endocrinien. Elles induisent ainsi des effets délétères sur cet organisme ou sur ses descendants ». En effet, le système endocrinien régule la sécrétion d’hormones essentielles au métabolisme, à la croissance, au développement, à la reproduction, au sommeil, à l’humeur…

Alors que les effets de ces perturbateurs endocriniens sont connus, « certains fabricants continuent à les incorporer dans les cosmétiques », indique UFC-Que Choisir. « Sur le dentifrice Colgate Total, nos mesures ont révélé une teneur en triclosan susceptible d’effets sur la thyroïde. Quant au gel douche Nivea “Water lily & oil”, nous y avons retrouvé du propylparaben à une dose supérieure à la recommandation du Comité scientifique pour la Sécurité des Consommateurs ».

L’exposition à ces molécules pose davantage de problèmes dès lors que l’on utilise différents produits comportant le même perturbateur endocrinien. Les doses s’additionnent pour atteindre un niveau de risque significatif. « Dans le cas du propylparaben, il a été retrouvé dans pas moins de 9 familles de produits cosmétiques et d’hygiène : déodorant, shampooing, dentifrice, bain de bouche, gel douche, lait corporel, crème solaire, rouge à lèvre, fonds de teint ».

La fertilité douchée ?

Si pour une majorité de substances, le risque semble maîtrisé, l’association de consommateurs estime « difficile de se prononcer sur le long terme ». Alors que la stratégie de la Commission européenne sur les perturbateurs endocriniens doit être publiée dans les prochains jours, UFC-Que Choisir demande que la réglementation de ces composés soit renforcée. Elle recommande notamment d’obliger les professionnels à réaliser des étiquetages complets sur la composition réelle de leurs produits, et de retirer de leurs formulations les molécules aux effets avérés ou suspectés.

Rappelons que selon l’Organisation mondiale de la Santé (OMS) et le Programme des Nations unies pour l’Environnement (PNUE), les perturbateurs endocriniens sont une menace pour la santé. Ces derniers ont un impact largement prouvé sur la fertilité humaine.

©Agence de Presse Destination Santé-2013


Signaler un contenu

Un message, un commentaire ?


Témoignages - 80e année


+ Lus