Mobilisation pour atteindre les Objectifs du Millénaire

Davantage d’efforts sont nécessaires pour assurer l’accès à l’eau potable et à des services d’assainissement

17 mars 2010

La défécation à ciel ouvert — pratique la plus antihygiénique — est en déclin partout dans le monde, mais les Objectifs du Millénaire sont encore loin d’être atteints en matière d’assainissement, prévient l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS), dans un communiqué que nous reproduisons ci-après.

Avec 87% de la population mondiale, soit près de 5,9 milliards d’habitants de notre planète, ayant accès à de l’eau potable, le monde est sur la voie d’atteindre, voire de dépasser, les Objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD) en matière d’eau potable, selon le nouveau rapport du Programme conjoint OMS/UNICEF de suivi de l’approvisionnement en eau et de l’assainissement (JMP) intitulé : "Progrès en matière d’eau potable et d’assainissement–2010 Rapport de mise à jour," publié récemment.
Toutefois, comme près de 39% de la population mondiale, soit plus de 2,6 milliards de personnes sont toujours dépourvues d’accès à un système d’assainissement amélioré, le rapport souligne également que beaucoup reste à faire pour s’approcher de l’OMD en matière d’assainissement. Si la tendance actuelle se poursuit, la Communauté internationale manquera l’OMD relatif à l’assainissement en 2015 de près d’un milliard d’habitants.

Progrès de l’assainissement

Il faut se réjouir du fait que la défécation à ciel ouvert — la pratique la plus antihygiénique de toutes — soit en déclin partout dans le monde, passant sur le plan mondial de 25% en 1990 à 17% en 2008, ce qui représente une diminution de 168 millions des tenants de cette pratique depuis 1990. Elle reste toutefois très répandue en Asie du Sud, où l’on estime que 44% de la population continuent à déféquer à ciel ouvert.
Le rapport du JMP fait le point sur la situation actuelle et sur les tendances observées dans 209 pays ou territoires par rapport aux OMD en matière d’eau potable et d’assainissement, tout en proposant une évaluation de ce que ces tendances révèlent.
« Nous reconnaissons tous l’importance vitale de l’eau et de l’assainissement pour la santé et le bien-être des êtres humains, ainsi que leur rôle de moteur du développement. La question est désormais de savoir comment accélérer les progrès sur la voie des OMD et plus encore comment faire un pas supplémentaire vers l’accès universel », a déclaré le Dr Maria Neira, qui dirige à l’OMS le Département Santé publique et Environnement.
Ce rapport donne l’image la plus nette à ce jour de l’utilisation actuelle d’installations d’assainissement améliorées et de meilleures sources d’eau potable partout dans le monde. Le rapport est destiné à être utilisé par les décideurs, les bailleurs de fonds, les organisations gouvernementales et non-gouvernementales lorsqu’il s’agit de décider ce qui doit être fait et où concentrer leurs efforts pour atteindre ces objectifs.

Les zones rurales les plus touchées

« Nous devons non seulement privilégier la réalisation des OMD en matière d’eau et d’assainissement, mais aussi le faire d’une manière équitable, en veillant à ce que les groupes les plus vulnérables et les plus difficiles à atteindre aient leur part des succès obtenus ailleurs », a fait remarquer le Dr Tessa Wardlaw, Chef de la section de la statistique et du suivi à l’UNICEF.
Bien que la population mondiale soit divisée à parts égales entre urbains et ruraux, la grande majorité des gens qui sont privés d’accès à l’eau et à l’assainissement vivent en zones rurales. Sept sur dix de ceux qui n’ont pas accès à un assainissement de base habitent dans des zones rurales, tout comme plus de huit sur dix de ceux qui n’ont pas accès à des sources d’eau potable améliorées.


Les inégalités toujours là

On observe une disparité similaire entre les pauvres et ceux qui ne le sont pas. Une comparaison entre les 20% les plus riches et les 20% les plus pauvres de la population de l’Afrique subsaharienne révèle que les plus riches ont deux fois plus de chance de disposer d’une source d’eau potable améliorée et presque cinq fois plus d’utiliser des installations d’assainissement de qualité satisfaisante. Bien que les données disponibles soient encore insuffisantes, celles dont on dispose au sujet des pays confirment que de semblables disparités existent partout.
« Comme cinq ans seulement nous séparent de 2015, nous devons faire dès aujourd’hui un bond en avant en matière d’efforts et d’investissement pour obtenir des résultats d’ici le moment de notre évaluation finale des OMD », a observé Robert Bos, Coordonnateur de l’équipe Eau, assainissement, hygiène et santé à l’OMS.
L’eau insalubre ainsi que des mesures d’assainissement et d’hygiène insuffisantes coûtent chaque année la vie à environ 1,5 million d’enfants de moins de cinq ans. Le manque d’accès à l’eau potable, à l’assainissement et à l’hygiène affecte la santé, la sécurité, la vitalité et la qualité de vie des enfants, touchant d’abord et surtout les femmes et les jeunes filles. Elles risquent beaucoup plus que les hommes et les garçons d’être celles qui seront chargées de la corvée d’eau.
« Avec près de 884 millions de personnes dépourvues d’accès à de l’eau potable et environ trois fois plus qui manquent de services d’assainissement de base, nous devons agir immédiatement en tant que communauté mondiale pour assurer l’eau et l’assainissement pour tous », a déclaré Mme Clarissa Brocklehurst, Chef de l’eau et de l’assainissement environnemental à l’UNICEF.


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