
Mal-do-mèr dann sarèt
28 juin, parLo zour la pokor kléré, Zan-Lik, Mariz é sirtou Tikok la fine lévé, mèt azot paré. Madanm Biganbé i tir zot manzé-sofé, i donn azot, zot i manz. (…)
Quand l’information se fait galeuse
4 mai 2007
Chiens appâts, requins féroces, chikungunya mortel, et maintenant « épidémie galeuse » : rien d’étonnant à ce que l’on ait les plus grandes difficultés à relancer et vendre la destination Réunion, quand on joue sur les peurs et la confusion pour vendre cette fois du papier.
Vendredi 27 avril, le Docteur Eric Bourdais, généraliste dans le quartier des Camélias à Saint-Denis, est sollicité par téléphone par un confrère d’un autre quotidien pour répondre à un certain nombre de questions relatives à la gale suite à la déclaration de 2 cas, la veille, dans deux écoles maternelles du chef-lieu.
« Y’a de la gale, y’a pas d’épidémie de gale »
Le lendemain, en Une de ce quotidien, exposé sur les étales aux quatre coins de l’île, on lira : “La gale se propage”, et en page 16, « La gale s’attaque aux écoles de Saint-Denis ». Voilà les parents de l’île rassurés pour le week-end, avant le retour à l’école du lundi. Le Docteur Bourdais déplore ce traitement de l’information qui s’apparente pour lui à « de l’esbroufe, du cinéma ».
« C’est nul. La gale a toujours existé, pourquoi insister cette année et pas les autres ? Y’a de la gale, y’a pas d’épidémie de gale. On peut parler d’épidémie de chikungunya, mais pas de gale », explique le docteur. « Ce n’est pas grave, la gale, c’est une maladie bénigne, soignable et guérissable ! Il y en a toujours eu, de tout temps, de l’Antiquité jusqu’à maintenant, et a priori, il y en aura toujours ! Tous les ans, nous enregistrons quelques cas de gale. Nous avons les moyens et les médicaments pour la soigner. Si elle atteint l’école, c’est que quelqu’un l’y a emmené et que le contact rapproché des enfants, notamment pendant la sieste, sur les matelas, favorise sa transmission. La gale s’attrape par contact étroit, c’est pourquoi, il est conseiller de ne pas embrasser une personne qui a la gale, de ne pas la toucher. Là où il y a la gale, il y a une ponte galeuse. Plus on se lave, moins on a de chance de l’attraper, et bien qu’elle soit associée à une mauvaise hygiène, même une personne soignée peut la contracter, comme les poux ».
« On ferait mieux de s’intéresser à la leptospirose »
Pourquoi alors avoir confié à notre confrère qu’« il va y en avoir partout » ? « C’est une interprétation, pas une retranscription, explique le généraliste. Je n’ai pas dit qu’elle allait envahir toute l’île, mais que des cas se déclaraient partout, pas uniquement à Saint-Paul ou Saint-Denis, sans que l’on en parle forcément. C’est différent. On ferait mieux de s’intéresser à la leptospirose, maladie mortelle cette fois, quand on sait qu’à La Réunion, il y a deux fois plus de rats que d’habitants ».
Beaucoup d’emphase donc autour d’un autre indicateur de salubrité publique qu’il est certes nécessaire de prendre en compte, mais pas à brandir comme une menace de santé publique. Dans le respect de la ligne éditoriale de nos confrères qui ont entière liberté d’expression, jouer sur les peurs est certes vendeur, mais génère des conséquences parfois lourdes, et sur les familles vivant dans la précarité qui sont à nouveau stigmatisées, montrées du doigt, et sur La Réunion qui a déjà bien du mal à se relever après tout le chaos médiatique qu’a généré le chikungunya. Faut-il se vendre à n’importe quel prix ?
Stéphanie Longeras
En savoir plus sur la gale
Si vous vous grattez surtout le soir et la nuit, principalement sous les bras, au niveau de la ceinture, le haut des fesses, les organes génitaux, la face interne des cuisses, les poignets, les espaces inter-génitaux, et les mamelons chez les femmes, il s’agit probablement de la gale, surtout si d’autres membres de la famille se plaignent des mêmes symptômes.
La gale est une maladie fréquente. Sans être l’apanage des gens sales, elle est due à un acarien microscopique, le Scarcoptes Scabiei, qui creuse un tunnel dans la couche cornée de l’épiderme et occasionne ainsi des démangeaisons. La contamination se fait le plus souvent la nuit par contact avec un sujet parasité mais aussi par la literie et les vêtements. C’est pourquoi, son traitement est triple : sur le malade, l’entourage immédiat, les vêtements et la literie. Si elle n’est pas traitée, la gale se complique d’infection cutanée. Tous les membres de la famille doivent subir des soins en même temps, même s’ils ne se grattent pas. Le traitement de la gale se fait par l’application de crèmes, de lotions mais aussi de médicaments à ingérer. Si le traitement est bien effectué, vous serez guéri en 3 jours. Les démangeaisons, quoique atténuées, peuvent persister quelques jours. Chez le nourrisson, le traitement par produit anti-acarien est conseillé. La meilleure des solutions reste de consulter votre médecin pour une prise en charges rapide permettant de limiter les risques de contamination.
SL
Réaction du Docteur Bernard Alex Gauzère, attaché d’enseignement en médecine tropicale et membre du Comité régional de recherche sur le chikungunya
« Après le chik, il fallait bien trouver autre chose... »
Expliquez-nous clairement pourquoi la gale n’est pas une épidémie.
- D’abord, je tiens à souligner qu’il suffit d’interroger les gramoun pour qu’ils confirment qu’il y a toujours eu la gale à La Réunion, et même plus avant. La psychose que l’on génère autour de la gale est, au niveau sociologique, certainement intéressante à étudier ; après le chik, il fallait bien trouver autre chose pour occuper l’inconscient collectif. Ce n’est pas une épidémie, mais bien une endémie. La gale est endémique, elle a toujours existé à La Réunion, comme dans le monde. Ce n’est pas un problème de santé publique, mais de salubrité publique, un problème social.
Inutile donc de fermer les écoles pour des opérations de désinfection à tout vent ?
- C’est stupide et, on l’a dit, particulièrement inutile. Les écoles sont des lieux d’échanges classiques où 500 à 600 gamins cohabitent. Pour se débarrasser de la gale, il faut de l’eau et du savon, passer les vêtements, les doudous, la literie à la machine à 60° et en une seule fois, quitte à faire plusieurs machines. Il faut préciser que le Scarcoptes à l’origine de la maladie ne peut pas vivre plus de 72 heures dans l’organisme, le temps pour se reproduire et creuser des canaux sous la peau. Il a donc une durée de vie limitée sur les vêtements et la literie. Il faut désinfecter les personnes sans stigmatiser les familles. La gale nécessite une intervention sociale dans les familles qui ont des difficultés pour accéder à l’eau, qui n’ont pas forcément les moyens de s’acheter des produits pour leur hygiène quotidienne, du savon. Il faut donc combler les manques, installer l’eau, prendre une douche tous les jours, se laver les mains régulièrement, mais en aucun cas il ne faut balancer des produits partout, on en a assez avec le chik : il faut être raisonnable. C’est un vieux problème, on a toujours connu ça et le connaîtra encore.
Pensez-vous qu’il serait prioritaire de se pencher sur la leptospirose ?
- La leptospirose est une maladie cosmopolite décrite la première fois chez un égoutier en Hollande où les canaux favorisent la propagation des rats. On en trouve partout, particulièrement à La Réunion, de façon abondante, en raison du milieu chaud et humide. Il existe un vaccin qui n’est pas efficace contre tous les types de leptospirose et qu’il faut refaire tous les deux à trois ans. Je ne pense pas que les municipalités l’utilisent. Pour s’en protéger, il faut utiliser des bottes et des gants. Je pense que la campagne de nettoyage massif et de contrôle pendant le chikungunya a été favorable, mais cette maladie qui tue mérite une vigilance constante comme pour le chikungunya, un véritable contrôle de la salubrité publique.
Propos recueillis par SL
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