Destination santé

Des kinés en sentinelle contre le mélanome

13 octobre 2010

Pourquoi ne pas former les masseurs-kinésithérapeutes à l’identification des grains de beauté suspects ? Cette question — fort judicieuse — est posée par le Pr Philippe Berbis, chef du service dermatologie de l’hôpital Nord à Marseille. Il y a même déjà répondu, organisant une journée de sensibilisation auprès des kinés. Lesquels, semble-t-il, ont affiché un réel intérêt. Sa réflexion est partie d’un constat simple : « Les kinés sont les professionnels de santé qui passent le plus de temps avec les patients dévêtus », souligne-t-il. En revanche, s’ils sont formés à la détection des cancers de la peau ou des lésions précancéreuses, ils peuvent diriger leurs patients vers un médecin ou un dermatologue.

« Le mélanome est une tumeur de plus en plus fréquente », explique Philippe Berbis dans la lettre Réseau CHU. « Or, ce type de tette tumeur présente la particularité de pouvoir être aisément dépistée. Un regard expert suffit. Et elle est plus facile à traiter dès lors qu’elle est diagnostiquée aux tout premiers stades — comme bien d’autres cancers. D’où l’intérêt d’un dépistage précoce. Actuellement, nous ne recevons en consultation que les patients déjà sensibilisés au problème. Comment toucher les autres ? Réponse : grâce à des sentinelles ». Comme les kinés.

En partenariat avec l’ordre des masseurs-kinésithérapeutes des Bouches-du-Rhône/PACA/Corse, le Pr Berbis a donc récemment organisé une journée de sensibilisation. « Les kinés ont été demandeurs », poursuit-il. Désormais, « j’aimerais aller plus loin dans cet enseignement avec ceux qui le souhaitent... ». L’initiative aura aussi le mérite de donner des idées, et peut-être de lancer le débat à l’échelle nationale.


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