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Des larves pour traiter les plaies ? Peut-être l’avenir...

20 février 2008

Saviez-vous qu’en France, les larves d’asticots bénéficiaient du statut de médicament ? Elles sont parfois utilisées, en effet, dans la prise en charge des plaies chroniques. Les spécialistes parlent alors de larvothérapie. Une étude de grande ampleur vient de débuter dans 3 centres hospitaliers. Objectif : évaluer l’efficacité de ce traitement, déjà vieux de 4 siècles.
Au total, 120 patients participent à ce travail randomisé, en double aveugle. Les uns doivent être traités par larvothérapie, les autres recevant les traitements classiques (antibiothérapie). « Les résultats seront publiés vers la fin 2008 », souligne le Dr Anne Dompmartin, qui coordonne ce travail au CHU de Caen. Les deux autres centres d’étude sont situés à Paris et Lyon.
La larvothérapie est définie comme l’emploi d’asticots à des fins thérapeutiques. Les plaies chroniques (ulcère veineux, plaie d’amputation, escarre...) en constituent la principale indication. Leur efficacité repose sur le fait que les larves se nourrissent des tissus nécrosés de la plaie. « La larve émet une salive qui détruit la fibrine et les tissus morts », enchaîne la spécialiste. « Elle a une action bactéricide sur certaines bactéries (staphylocoques résistants) et stimule la cicatrisation en augmentant le pH local ».
Précision d’importance, les larves ne sont pas disposées directement sur la plaie, « afin d’éviter qu’elles ne sortent du pansement ». Elles sont déposées dans un sac à la paroi très fine. « Les patients ne les voient pas avant le soin et surtout ne les sentent pas. Il est très important de le préciser, car le premier obstacle à leur emploi est avant tout psychologique ».


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