La Réunion a solennellement suivi la journée d’action du 1er décembre dernier, derrière les associations de lutte contre le SIDA. Foulée de la solidarité, stands de prévention, exposition de photographies et d’œuvres, concert au Barachois, marche lumineuse, bref, la fête a été grande, mais cela ne doit pas s’arrêter là. La lutte contre le SIDA n’est pas l’affaire d’une journée, fusse-t-elle des plus animées. C’est bien ce qui peut être dégager du travail des élèves des collèges de Bourbon, Reydellet, de Montgaillard, de Juliette Dodu, Alsace Corré à Cilaos, de Plateau Goyaves et de l’école de la Saline Les Bains. A l’occasion du 1er décembre 2005, ils avaient réalisé des tableaux pour affirmer leur engagement dans la lutte contre le SIDA. Concernés et solidaires, ils transmettent au travers de leur art leur soutien à toutes les personnes porteuses du virus. Ainsi, durant l’année 2006, plus de 400 tableaux ont été accrochés dans l’ensemble du département, à l’Artothèque, la Maison de la communication de Saint-Denis, les médiathèques de Saint-Benoît, de Saint-André, de Saint-Pierre, du Port et de Sainte-Marie. Outre le fait de soutenir les malades eux-mêmes, ces tableaux sont de véritables messages pour faire prendre conscience aux jeunes Réunionnais de l’importance de se protéger. « Par ce travail, ils ont pu s’approprier la lutte contre le SIDA. L’art est une belle façon de répondre à une agression », déclarait Catherine Gaud, Vice-présidente du Conseil régional, Présidente des associations RIVE et RIVE Océan Indien. Hier, réunie autour des associations ARPS et Sid’Aventure, des représentants des collectivités locales, Catherine Gaud restituait les tableaux aux établissements, mais aussi aux partenaires pour que les messages de prévention soient encore livrés aux Réunionnais. Protégez-vous, vous autres !

Le rôle de La Réunion

Si notre île est quelque peu épargnée par la pandémie, il est à noter une recrudescence des cas de séropositivité chez les jeunes notamment. « San kapot, out vi i fini an tapok ». Le message est clair : il n’est pas aisé de vivre avec la maladie, mieux vaut se prémunir du SIDA en enfilant le précieux latex. En créole, en malgache, en comorien, en langue des signes, la prévention suit son cours, et se veut de plus en plus proche du public réunionnais. L’école doit jouer son rôle d’éducation à la vie, à la santé. La jeunesse réunionnaise doit se protéger. C’est le préliminaire à une relation sexuelle épanouie. Malgré les cas enregistrés durant ces 2 dernières années, Catherine Gaud insiste sur les bons résultats du traitement du VIH chez les malades réunionnais, juste devant l’Ile de France. Bien soigner les malades, c’est forcément bien. Mieux vaudrait soigner à la base. « On ne peut pas parler de stratégie de développement sans faire face à ce fléau », déclarait Pierre Vergès. Pour l’élu régional, « plus qu’un problème de compétence », c’est une nécessité d’excellence. La Réunion a un rôle à jouer dans la zone Océan Indien. Encore doit-on insister sur la communication ! Les élèves artistes l’ont bien compris. Oui, c’est le préservatif qui sauve des maladies sexuellement transmissibles. Encore faut-il le faire entendre aux pays de la zone ! Cette année, les associations RIVE et RIVE Océan Indien émettent l’idée de rassembler les habitants de l’Océan Indien autour de la lutte contre le SIDA, à travers le thème “Le monde à La Réunion contre le SIDA”. La Réunion, les Réunionnais, tous ensemble contre le SIDA.

Willy Técher