Destination santé

Diabète : protéger ses… reins !

1er décembre 2012

En France, deux patients souffrant d’un diabète de type 2 sur trois présenteront une atteinte rénale. Pourquoi et comment cette maladie affecte-t-elle la fonction rénale ? Comment prévenir les complications ? Explications du Pr Samy Hadjadj, endocrinologue et diabétologue au CHU de Poitiers.

« Le rein, c’est une sorte d’usine à filtrer le sang. Il a pour mission d’éliminer les toxines, l’eau, de réguler la quantité de sel que nous avons dans le corps. Nous avons observé que les diabétiques présentaient davantage d’anomalies de la fonction rénale que les personnes non diabétiques », souligne-t-il. « En cas d’hyperglycémie, les petits vaisseaux sanguins du rein ne sont plus capables d’assurer correctement leur fonction de filtration du sang. Celle-ci est alors altérée de façon progressive ». Il apparaît donc essentiel de bien surveiller la fonction rénale des diabétiques, afin de prévenir les complications au niveau cardiovasculaire. De quelle façon ? « Il suffit de doser le taux de créatinine dans le sang. Cette dernière est produite par la dégradation normale de nos cellules musculaires, notamment. Si ce taux est trop élevé, cela signifie que vos reins sont malades » , explique le Pr Hadjadj.

Insister sur l’observance thérapeutique

Outre le risque cardiovasculaire, l’insuffisance rénale limite les options thérapeutiques dans la prise en charge du diabète. Certains médicaments sont éliminés pour l’essentiel par les reins. Leur utilisation doit donc être adaptée chez les patients présentant une insuffisance rénale.

Il ajoute que « tous les malades ne sont pas égaux face au risque rénal. C’est pourquoi nous nous intéressons justement aux facteurs génétiques liés aux complications rénales du diabète. Ce qui, à l’avenir, nous permettra d’individualiser le risque et de développer des cibles thérapeutiques ».

Côté traitement, la règle est de s’entretenir régulièrement avec son médecin. « Il est bien entendu essentiel de prendre ses médicaments avec ponctualité », affirme le Pr Hadjadj. « Dans la réalité, nous constatons que bien des patients peinent à suivre leur traitement, mais qu’ils ne jugent pas utile pour autant de nous en avertir. J’insiste sur ce point, car il est impératif d’en parler de façon adulte avec son praticien. C’est un message essentiel ».

©Agence de Presse Destination Santé-2012


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