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Diabétiques aux pieds d’argile…

28 avril 2009

Chaque année en France, 8.000 diabétiques (dont 1.500 âgés de moins de 60 ans) subissent une amputation d’un membre inférieur. Un chiffre d’autant moins acceptable que ces interventions sont en grande partie évitables ! A condition pour les diabétiques d’être vraiment attentifs à l’état de leurs pieds.

Gare aux petites lésions

D’une manière générale, le diabète provoque des atteintes des artères, des vaisseaux sanguins et des nerfs. Celles-ci vont particulièrement fragiliser les pieds (tout comme d’ailleurs les yeux et les reins, très richement vascularisés) au point d’aggraver des plaies pré-existantes, d’entraîner des douleurs, et ce qui est plus grave, une perte de sensibilité…

Dans un grand nombre de cas, en effet, cette insensibilité va même empêcher la perception des lésions, petites ou grandes. Ainsi, un certain nombre de diabétiques ne sentent-ils pas, sous leurs pieds, la présence d’un cor, d’un durillon, d’une fissure, d’une coupure, d’une crevasse ou d’une mycose.

Ces blessures à la cicatrisation difficile, vont s’amplifier, voire s’infecter. Dans les cas extrêmes, elles peuvent conduire à une amputation. Chaque année en France, 9.500 actes d’amputation des membres inférieurs sont pratiqués chez 8.000 diabétiques. D’après l’Association Française des Diabétiques (AFD), « un diabétique sur dix courrait un risque d’amputation »…

Indispensable prévention

Très souvent toutefois, ces complications du diabète pourraient être évitées. Si vous êtes concerné, Soyez vigilant. Attachez-vous à enrayer au plus tôt, la moindre lésion ou la plus petite infection. Pour cela :

- Lavez-vous chaque jour les pieds et les orteils et surtout, séchez-les soigneusement pour éviter les mycoses ;

- Examinez quotidiennement la plante de vos pieds, les interstices entre les orteils ainsi que les ongles à la recherche d’une coupure, d’une égratignure. Si nécessaire, aidez-vous d’un miroir ou demandez l’aide d’un proche ;

- Evitez de vous couper les ongles trop court ;

- Optez pour des chaussures adaptées et confortables ;

- Préférez des chaussettes en fibres naturelles, sans coutures intérieures. Et changez-les chaque jour ;

- Ne portez pas de chaussures sans chaussettes ;

- Ne marchez jamais pieds nus ;

- N’utilisez pas de bouillotte. Elle pourrait assécher la peau des pieds, et entraîner des coupures ;

- Au moins une fois par an, montrez vos pieds à votre généraliste ou à un podologue. Ces consultations sont désormais inscrites dans vos droits, et mieux prises en charge par l’Assurance-maladie.

En cas de plaie

Montrez-la sans attendre à votre médecin. Comme le soulignent les responsables de l’AFD, « en cas de pied infecté, il faut retrouver un diabète équilibré, arrêter de fumer (car le tabac a des effets sur la circulation sanguine), éviter les autres facteurs de risque » comme l’alcool, les aliments sucrés et gras. Sachez enfin que des dispositifs médicaux existent aujourd’hui pour accélérer la cicatrisation, en cas d’ulcère chronique sur un pied diabétique. C’est ainsi que CACIPLIQ20 vient d’être présenté aux médecins, lors du récent congrès de diabétologie de l’ALFEDIAM à Strasbourg. Si l’on en croit son fabricant, ce kit de cicatrisation « améliore la vitesse et la qualité de la réparation cutanée de l’ulcère chronique du pied diabétique ».

Vous êtes concerné ? N’oubliez pas que l’AFD met des fiches pratiques à votre disposition. Elles sont téléchargeables sur www.destinationsante.com: Les devoirs du diabétique : ce que vous devez connaître ou Les droits du diabétique : ce que comporte votre suivi médical .


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