Destination santé

Face à Leclerc, les pharmaciens ripostent

14 décembre 2009

Achèterons-nous bientôt nos médicaments antidouleur en supermarché, comme le voudrait Michel-Edouard Leclerc, qui « revendique le droit de faire baisser les prix » ? L’Ordre national des pharmaciens, garant de l’éthique professionnelle, s’exprime sur le sujet : « Réduire le médicament à une question de prix est inacceptable », déclare sa présidente, Isabelle Adenot.

Elle estime que cette nouvelle campagne médiatique est déplacée, car « M. Leclerc communique sur les éventuels bas prix des médicaments, alors qu’il n’est pas en position de pouvoir les vendre ni les délivrer… ». Aux yeux de la présidente de l’Ordre, « le risque est surtout de banaliser le médicament, d’en faire un produit comme un autre, ce qu’il n’est pas. Le pharmacien est certes un commerçant, mais il est avant tout un professionnel de santé. Des règles déontologiques encadrent son exercice. Ainsi, par exemple, il n’y a pas d’intéressement des salariés aux ventes de médicaments, ni de profilage marketing ». C’est le cas en revanche, dans la grande distribution… « Le marché de la santé doit rester spécifique. Car au centre il y a le patient, qui doit rester la priorité absolue ».

Quant au “monopole” des pharmaciens dénoncé par le patron du Groupe Leclerc, Isabelle Adenot y voit au contraire une vraie force. Dans la lutte contre les contrefaçons par exemple. « S’il n’y a pas encore de contrefaçons dans le circuit officiel français, c’est justement parce que le pharmacien est présent à chaque étape de la chaîne », observe-t-elle. Elle revient également sur l’intérêt du Dossier pharmaceutique qui se met progressivement en place dans les 22 500 officines du pays (aujourd’hui, plus d’une pharmacie sur deux est en mesure de proposer le DP à ses patients et 5,6 millions de Français ont déjà demandé sa création). Elle insiste sur « le véritable service de santé publique ainsi rendu par le pharmacien à son patient ».

La présidente de l’Ordre national rappelle que c’est l’Etat qui est chargé de l’organisation des soins, moyennant quoi la France ne connaît pas de "désert pharmaceutique". « Il n’y a pas, de la part des pouvoirs publics, de velléités de changer ce mode d’organisation, que je sache ». Sans compter que « nos concitoyens font confiance à leur pharmacien, comme le montrent toutes les enquêtes faites sur le sujet. Comme professionnel de santé de premier recours, il répond à leurs attentes, en assurant également une présence sur tout le territoire, ainsi que des gardes de nuit et de week-end »…


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