Destination santé

Insomnie, insomnie quand tu nous tiens…

2 avril 2009

Comment fonctionne notre sommeil ? Quels en sont les différents cycles ? Qu’est-ce que l’insomnie et, surtout… comment en venir à bout ? Destination Santé fait le point avec le Dr Agnès Brion, psychiatre et somnologue à l’Hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris.

Un bon sommeil, c’est d’abord… un sommeil dont on est satisfait. Celui qui permet de se sentir en forme dans la journée, qui donne le sentiment d’avoir bien récupéré. Il existe une durée “idéale” de sommeil qui oscille en moyenne entre 7 heures 30 et 8 heures.

Chacun d’entre nous passe, chaque nuit, par différents types de sommeil : le sommeil lent et le sommeil paradoxal. Le premier correspond « au sommeil profond et donc à une activité cérébrale ralentie », précise Agnès Brion. Le sommeil paradoxal quant à lui est une phase plus agitée « au cours de laquelle se logent les rêves. La nuit est ainsi un déroulement de cycles lents et paradoxaux ».

Le sommeil, c’est important. Et pas seulement pour ne pas se sentir fatigué… Il joue un rôle déterminant pour la croissance, le développement et la préservation de nos capacités cognitives. Il est également essentiel à l’ajustement de nos sécrétions hormonales. La mise au repos de notre système cardiovasculaire au cours du sommeil est tout aussi indispensable. En clair, notre organisme comme toute machine, doit se mettre au repos. Et le repos, c’est le sommeil…

Qui n’a jamais passé une “mauvaise nuit” à tourner dans son lit, sans parvenir à “trouver le sommeil”.
L’insomnie, c’est exactement cela. « A l’instar d’un bon sommeil, une insomnie est d’abord une plainte subjective. C’est comme une douleur, le ressenti de chaque personne est fondamental ».

L’insomnie est donc une plainte. Les médecins distinguent l’insomnie primaire et l’insomnie secondaire. La première procède plutôt d’un syndrome qui se manifeste sans raison particulière. L’insomnie secondaire pour sa part, peut être attribuée à une maladie sous-jacente ou à la prise d’un médicament. Elle peut aussi être occasionnelle. A l’inverse, si elle perdure et devient chronique, elle peut s’installer pour des semaines, des mois voire… des années. Les conséquences d’un mauvais sommeil sont alors sérieuses et surtout multiples :


- mauvaise reconstitution des stocks en énergie des cellules musculaires et nerveuses ;

- troubles dans la production d’hormones de croissance ;

- dérèglement de fonctions telles que la glycémie (avec une perturbation du métabolisme du sucre, favorisant surpoids et risque de diabète)

- mauvaise élimination des toxines ;

- troubles dans la stimulation des défenses immunitaires ;

- impact sur le stress et l’humeur ;

- ralentissement des mécanismes d’apprentissage et de mémorisation.

Oui aux médicaments, mais avec mo-dé-ra-tion

Comme le rappelle notre spécialiste, « nous disposons bien sûr en France de tout un arsenal de médicaments prêts à endormir nos patients. Il n’y a aucun problème (de disponibilité) à ce niveau ». Mais aujourd’hui « nous cherchons à réduire au maximum le recours à ces somnifères. Les risques de dépendance sont trop importants ». Importants… et bien réels : la Caisse nationale d’Assurance-maladie affirme que plus de 3 millions de personnes en France, sont accros aux benzodiazépines…

Dans ces conditions, l’exploitation d’une nouvelle voie thérapeutique paraît prometteuse : celle de la mélatonine, administrée sous une forme à libération prolongée tout au long de la nuit. « Elle n’expose à aucun risque d’addiction ni de somnolence » note le Dr Brion. La mélatonine ? « C’est une neuro-hormone que nous produisons naturellement et qui joue un rôle fondamental pour notre horloge biologique. Mais également pour quantité de fonctions dans notre organisme, puisqu’il existe une chronobiologie de toute notre physiologie d’une manière générale ».

La mélatonine est produite à des moments particuliers de la journée. « Nous n’en fabriquons pas lorsque nous sommes exposés à la lumière. Elle est produite en fin de journée et pendant la nuit. Elle constitue un signal pour notre horloge biologique en lui disant, “c’est l’heure de dormir”.

Le problème est qu’avec l’âge, la sécrétion de mélatonine diminue. Dès 55 ans, les somnologues commencent donc à préconiser un apport extérieur. Mais attention, le traitement n’est pas obligatoirement chronique. La prise se fait sous forme de cures de trois semaines à intervalle et fréquence variables selon les individus.


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