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Qualilab : laboratoire privé d’analyse de l’eau
30 octobre 2006
Contrôler la qualité de l’eau de consommation et de baignade est un enjeu majeur de santé et de responsabilité publiques. Le laboratoire privé Qualilab, installé dans la zone de La Ravine à Marquet à La Possession, propose depuis juin un large échantillon d’analyses en microbiologie et physico-chimie. Outil au service des industriels et de l’innovation, le laboratoire privé parviendra-t-il à travailler en complémentarité avec les outils publics ?
Le développement économique et durable de notre île, ses perspectives d’aménagement et de densification urbaine, les prérogatives de santé publique, le respect des normes sanitaires dévolus aux entreprises nécessitent que La Réunion bénéficie d’outils performants et réactifs dans le domaine du contrôle de l’eau et de l’hygiène alimentaire.
« Problèmes de coûts et de délais »
Jusque-là, le Laboratoire d’épidémiologie et hygiène alimentaire et le Laboratoire vétérinaire qui dépendent du Département assuraient ces missions de service public. Depuis 30 ans, le Laboratoire d’épidémiologie et hygiène alimentaire analyse les eaux de consommation, de baignade, de piscine, les sources minérales, « globalement, toutes les eaux à destination de la consommation humaine », précise son directeur Gérald Damour. La structure départementale fonctionne à 60-70% avec la DRASS, son premier client, et à 40% avec les hôpitaux, cliniques, maisons de retraite, les fermiers et les industriels. Des industriels qui, selon Paul Hibon de l’Agence pour le Développement, « disent qu’ils rencontrent des problèmes de coûts et de délais pour réaliser les analyses, avec un manque en emplois et une perte de richesses pour La Réunion. » Les analyses de pesticides et de métaux lourds, qui seront proposées dès mars avril de l’année prochaine par Qualilab, sont envoyées en métropole, avec un retour de résultat d’un mois. Le laboratoire privé permettra donc « un gain de temps essentiel » pour Paul Hibon, soulignant encore l’enjeu de santé public. En effet, peut-on se permettre d’attendre un mois pour connaître les causes de la mortalité des poissons dans certains bassins, comme cela s’est déjà vu, au détriment du principe de précaution et de la santé des citoyens ? Jonas Sihou, directeur de Qualilab, souligne en outre que le laboratoire sera disponible « à terme aux entreprises qui veulent créer des produits. Cet outil permettra de faire de l’innovation. » De plus en plus contraintes par le respect des normes sanitaires européennes, les entreprises trouveront certainement au sein de ce laboratoire des éléments de réponses adaptés.
Accréditation : un stimulant pour l’export
Mais contrairement aux laboratoires publics, Qualilab ne possède pas encore l’accréditation du ministère, gage de qualité des prestations, pour travailler avec les collectivités. Pour Jonas Sihou, ce n’est qu’une question de délai. Les démarches sont en cours pour les analyses physico-chimiques, biologiques et microbiologiques des eaux et les analyses microbiologiques des aliments. Être accrédité COFRAC (COmité FRançais d’ACréditation) permettrait au laboratoire privé une reconnaissance internationale lui facilitant l’accès à de nouveaux marchés. Une accréditation obtenue en France peut être reconnue en Europe et dans le monde entier et permettrait à Qualilab de se positionner rapidement sur le marché de l’Océan Indien. L’accréditation constitue donc un stimulant pour l’export. En effet, même si le laboratoire se positionne comme un acteur de santé publique, il n’en demeure pas moins une structure privée qui a à défendre des intérêts commerciaux et économiques. C’est en cela qu’elle se distingue clairement des laboratoires publics avec qui elle devrait trouver un champ de complémentarité pour que les deux sphères, aux intérêts divergents, puissent se compléter et non se “concurrencer”. Pour Paul Hibon, trouver la complémentarité avec les outils publics permettra au laboratoire de mieux se situer, mais il semble qu’il faille encore travailler sur cet axe de possible tension.
Stéphanie Longeras
Quelle est la position des politiques ?
L’eau, un bien public
La mise en place du laboratoire Qualilab a bénéficié du soutien logistique de l’Agence pour le Développement, de la DRIRE, et du soutien financier de l’Europe, de l’État, de la Région et du Département. La collectivité départementale s’est vue transférée en 1982 par l’État la charge du Laboratoire d’épidémiologie et hygiène alimentaire qui entretient des rapports avec le laboratoire départemental de Valence lorsque la DRASS mandate des analyses plus approfondies. Ce dernier est en voix d’acquérir un appareil d’analyse pesticide pour un montant approchant les 200.000 euros, un matériel que possède déjà le laboratoire privé Qualilab. L’on peut dès lors s’interroger sur le positionnement du Département, voir des responsables politiques dans leur ensemble, qui d’un côté soutient l’installation du laboratoire privé et de l’autre investit l’argent public, avec le soutien de l’État, dans un matériel d’analyse déjà à disposition. Soutenir le développement économique à travers l’implantation d’une structure créatrice d’emplois et au service du développement de la recherche est effectivement de la responsabilité des collectivités. Qualilab emploie déjà 9 laborantins à pied d’oeuvre et compte doubler son effectif d’ici 2 ans. Il réfléchit d’ailleurs à un partenariat avec l’Université de La Réunion et la Chambre de Commerce pour offrir un terrain de formation privilégié voir d’insertion aux jeunes chercheurs et diplômés réunionnais. L’initiative est à souligner. Si l’on pousse la réflexion, l’on peut se demander si à travers le contrôle de la qualité de l’eau, les prérogatives de santé publique peuvent glisser dans la sphère privée qui entretient des intérêts commerciaux ? Quelles pourraient être les conséquences à long terme pour les usagers ? Le service public doit-il se doter et investir dans des outils performants de recherche et d’analyse pour assurer la santé des citoyens ou confier ces missions à la sphère privée ? Il est important que les responsables politiques se positionnent clairement sur cette question, prennent en main la question majeure de l’eau dans le monde et à La Réunion. La frilosité est trop souvent de rigueur sur ce sujet de fond.
S. L.
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