Destination santé

IRM : la France (toujours) à la traîne

18 mai 2013

Outil à la fois diagnostique et thérapeutique, l’Imagerie par résonnance magnétique (IRM) est de plus en plus utilisée. Pourtant, les patients doivent souvent attendre... un mois avant d’y avoir accès.

(photo centregauducheau_ICO)

« En 2013, il faut attendre 30,5 jours en moyenne en France pour obtenir une IRM lombaire à réaliser “en urgence” », indique l’association Imagerie Santé Avenir (ISA). Ce résultat ressort de son étude annuelle, menée depuis 10 ans avec le cabinet Cemka-Eval1. Depuis toujours, le délai d’attente dans notre pays est très important. Après une très légère baisse en 2012, il est de nouveau à la hausse en 2013. « Cela s’explique notamment par un taux très faible de nouvelles installations : seulement 28 en un an, alors que les besoins ne cessent de croître ».

« A l’augmentation et au vieillissement de la population s’ajoute la forte progression des indications de l’IRM », souligne ISA. De plus, les autorités compétentes ont réitéré leur volonté de « diminuer l’exposition médicale aux rayons ionisants, dans un souci permanent de radioprotection ». Préoccupation légitime… qui toutefois ne s’applique pas à l’IRM puisque son rayonnement est magnétique, et non ionisant… Le retard de la France est donc patent, au point que le Plan Cancer 2009-2013 ambitionnait pour 2010 un temps d’attente moyen de 10 à 15 jours. Il est aujourd’hui 2 fois supérieur.

Un pays sous-équipé, des régions mal loties

Au niveau national, le taux d’équipement IRM se situe à 10,1 appareils par million d’habitants. Pratiquement deux fois moins que la moyenne européenne, qui s’élève à 19,5. Certaines régions présentent un retard encore plus marqué. « Les Pays de la Loire et la Basse-Normandie notamment ont les taux d’équipement parmi les plus bas », indique l’ISA. Par conséquent, « leurs délais d’attente y sont également parmi les plus élevés (45,4 jours et 49,7 jours), soit presque 50 jours ! ».

Ces délais sont « synonymes d’inégalité d’accès aux meilleures techniques de dépistage, de diagnostic, de suivi thérapeutique, de bilan d’extension de la maladie » , notamment en matière de lutte contre le cancer. Dans certains cas, cela équivaut clairement à une perte de chance. « Un plan massif de rattrapage est demandé depuis plusieurs années » , souligne l’ISA . « Environ 1.260 nouveaux appareils IRM seraient nécessaires pour rejoindre la moyenne européenne, se rapprocher du respect des bonnes pratiques et d’exigences éthiques évidentes » .

©Agence de Presse Destination Santé-2013


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