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Kiné, ostéo, chiro : qui fait quoi ?

19 février 2008

À quelles mains confier son dos noué, ses reins bloqués ou une cheville douloureuse ? Pas facile de s’y retrouver dans un foisonnement de disciplines (chiropractie, étiopathie, fasciathérapie, kinésithérapie, kinésiologie, ostéopathie, réflexothérapie...), qualifiées selon les cas de parallèles, douces ou paramédicales. Voyage aux pays des “mains magiques”.

Le législateur reconnaît la masso-kinésithérapie, la chiropraxie et l’ostéopathie. Seuls les masseurs-kinésithérapeutes sont considérés comme des auxiliaires de santé. Libéraux ou salariés, ils sont 65.000, en France, à exercer sur prescription médicale.

La kinésithérapie est la thérapie de la gestuelle. Lorsque le patient ne participe pas activement à la séance - c’est le praticien qui le mobilise -, l’on parle de kinésithérapie passive. Elle est faite de massages, d’étirements musculaires ou de mobilisations articulaires. La kinésithérapie active repose sur le travail du patient qui réalise des exercices pour renforcer, soulager un groupe musculaire ou rééduquer une articulation traumatisée.
La kinésithérapie a aussi prouvé son efficacité dans le désencombrement des bronches. Chez les nourrissons qui souffrent de bronchiolite, ou les patients atteints de broncho-pneumopathie chronique obstructive (BPCO).

L’ostéopathie - comme la chiropractie - est reconnue en France depuis 2002. Environ 10 millions de consultations y sont réalisées chaque année. La première séance est consacrée à un interrogatoire du patient. Puis le praticien procède à une analyse de la posture, à des palpations et à des manipulations visant à rétablir l’équilibre.
Les séances sont facturées de 40 à 80 euros. Elles ne sont pas remboursées par l’Assurance-maladie, mais de plus en plus de mutuelles et assurances complémentaires les prennent en charge.

Les chiropraticiens sont, quant à eux, 450 en France. Tous ont suivi 6 années d’études à temps plein, sanctionnées par un diplôme validé par une institution américaine. En France, une seule école est accréditée pour leur formation.
Le chiropraticien concentre son attention sur l’intégrité de la moelle épinière. Ses manœuvres d’ajustement vont principalement concerner la colonne vertébrale et les articulations situées à sa périphérie. Pour les chiropraticiens, un traumatisme, une mauvaise position, voire une alimentation déséquilibrée, peuvent, en diminuant la mobilité vertébrale, créer des interférences nerveuses et des tensions musculaires. Les ajustements proposés visent donc à corriger, en douceur, ces perturbations.

Des recommandations sur la cervicalgie en cours d’élaboration

Autant de concepts auxquels les adeptes la Médecine fondée sur les preuves ont bien du mal à adhérer ! Qu’il s’agisse d’ostéopathie ou de chiropraxie - sans parler des disciplines non reconnues -, elles sont chiches en preuves scientifiques. Pas évident en effet de tester en double aveugle contre placebo un ajustement vertébral ou une manipulation de l’épaule.
Comme le souligne Michel Gedda, chef de projet au Service des recommandations professionnelles à la Haute Autorité de Santé (HAS), « le problème, c’est qu’en l’absence de preuves scientifiques, les thérapeutiques reposent sur des évidences cliniques issues de déductions ou d’observations. Certaines techniques reposent sur des notions de biomécanique avérées. D’autres sur des théories logiques, parfois sur des concepts qui peuvent séduire, voire des croyances dont certaines paraissent assez loufoques parfois ».

Tout cela ne signifie pas que les thérapies manuelles manquent d’intérêt ou d’efficacité. Un certain recul paraît toutefois s’imposer, notamment face à des praticiens qui prétendent “tout guérir”. Le risque le plus sérieux est alors de passer à côté d’une pathologie inaperçue. Et de priver le malade des traitements qui s’imposent. Il est donc préférable de consulter en premier lieu, son médecin traitant.
« Le médecin traitant établit un diagnostic », poursuit Michel Gedda. « Il pourra orienter le malade, car il connaît son histoire et les orientations les plus adaptées au diagnostic établi. C’est vrai qu’il connaît souvent moins l’ostéopathie et la chiropractie parce qu’elles ont été reconnues récemment. Mais nous allons faire des recommandations ». Les premières, sur la cervicalgie, sont en cours. Progressivement, le débat devrait y gagner en clarté.
Pour vous y retrouver, et surtout pour obtenir les adresses de professionnels qualifiés en ostéopathie ou chiropractie, allez sur www.destinationsante.com et tapez les mots-clé “ostéo chiro”


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