Le réalisateur de « l’obésité chez les enfants » n’est autre que Christian Béguinet. Sa réputation n’est plus à faire. Christian Béguinet a travaillé durant une vingtaine d’années au CRDP de La Réunion. Cette période a été essentiellement consacrée à la réalisation de films documentaires pour l’Education Nationale, mais aussi à la mise en œuvre d’émissions pour la chaîne « Télévision Éducative ». L’on retiendra par ailleurs son film sur le syndrome d’alcoolisation fœtale qui lui a fallu le Prix du Festival d’Amiens en 2006 sur le registre de l’éducation de la santé. C’est lors de cette remise de Prix en 2006 que l’association CardioRun rencontre Christian Beguinet. De là, découlera une harmonieuse collaboration et c’est ainsi qu’il sera sollicité pour la réalisation de « l’obésité chez les enfants ». Ce film se présente pour lui comme un nouveau challenge. Comment s’approprier une maladie infantile ? « J’avais pour mission de faire un sujet sur support DVD pour un public de 8 à 12 ans, c’est-à-dire pour des enfants du cycle 3. Au niveau du scénario, il y a eu une première phase de ratissage. On avait mis la barre très haut, il fallait faire l’inventaire des causes, des conséquences. L’idée m’est venue de faire des petits modules, une sorte de mosaïque. Il faut aller les chercher. D’où l’idée des jeux de mots et d’images. Du côté des messages, l’ensemble des propos tenus ont été validés par l’ensemble des experts. Les enfants retiennent les messages, les documents sont constitués de modules. J’ai préféré cette espèce de mosaïque. Ce document se regarde par petits morceaux. L’on dénombre environ 40 petits morceaux de 20 à 30 secondes dans la première partie du film. Le support DVD, ce support de 12 grammes est un outil multiple. Je suis allé d’abord à la rencontre des experts avant de réaliser ce film. Mon premier travail a consisté à capturer des images. L’idée de sensibilisation était de présenter ce DVD sous une forme qui permettrait d’atteindre les enfants quelle que soit leur durée dans une salle d’attente ».

Les producteurs exclusifs sont l’Association CardioRun, le Docteur Philippe Blanc, cardiologue, chef de service et président, ainsi que Sébastien Maunier, directeur adjoint du CRSC et trésorier. Le film se divise en quatre parties distinctes, le ballon prisonnier, les paroles d’experts, le micro-trottoir et le quiz pour agrémenter le tout.
La forme peut en effet surprendre, l’on retrouve une succession d’images, de métaphores retraçant la vie quotidienne de ces enfants. Excès de fast-food, boissons sucrées, manque d’exercice s’harmonisent autour de petites réflexions tels que : « Moi je roule comme ça et toi ? ». « Je contrôle et je bloque ». « Quand tout va bien, ça chante fort dans ma tête ». Tel un flash, les images fusent, les silhouettes se dévoilent, les interviews révèlent peu à peu un malaise, un mal-être chez l’enfant obèse, comparé ici à un ballon prisonnier. Rien n’est ouvertement évoqué, le réalisateur nous invite à pénétrer dans l’univers de l’enfant, dans ses habitudes alimentaires, dans son mal-être. Les mots, les gestes les plus futiles ont alors un sens, une signification, une logique interne. Le docteur Christian Blanc parle de « clin d’œil à l’enfance ».
Sur le fonds, l’on retrouve une seconde partie consacrée à Paroles d’experts. La maladie sort du ballon prisonnier et elle s’identifie, se caractérise.
Pédiatre, gastro-entérologues, infirmières, nutritionnistes prennent tour à tour la parole. L’obésité, c’est un fléau, une épidémie, déclare le président de l’URML, François André. Il engendre des problèmes de genoux, d’articulation, de foie qui provoquent des cirrhoses vers l’âge de 30 à 40 ans, des attaques cérébrales, des insuffisances cardiaques et de multiples risques de cancer, poursuit le Docteur Christophe Blanc. Pour le docteur Perandot, il faut évaluer les raisons qui les amènent a être obèses.
La pédiatre Catherine Bratzlawsky nous rappelle qu’il faut donner très tôt à l’enfant ses 4 repas.
Autre signe alarmant, 75% des enfants qui sont obèses le resteront à l’âge adulte.
Excès de fast-food, boissons sucrées, manque d’exercice : ceci est loin de tout expliquer. A La Réunion, le mode de vie change en moins d’une génération. On accuse avec justesse cet environnement favorable avec l’accès facile à la nourriture, l’utilisation de plus en plus fréquente de l’automobile, l’excès de télévision, d’ordinateur et de jeux vidéo, au détriment de l’exercice physique. Mais l’environnement ne suffit pas à lui seul. Seuls les enfants constitutionnellement prédisposés peuvent devenir obèses.

Les conséquences sont majeures

Durant l’enfance, il est très tôt confronté à des moqueries à l’école, au cours de gymnastique, à des difficultés de trouver des vêtements qu’il aimerait porter, à un sentiment de culpabilité souvent renforcé par la stigmatisation dont il fait l’objet. Ces difficultés se rencontrent à l’extérieur, mais aussi à la maison, entraînant une perte de l’estime de soi, le retrait social, responsable d’une souffrance psychologique avec compensation alimentaire, qui ne font qu’alimenter ce cercle vicieux, dont un des risques majeurs est la persistance de l’obésité à l’âge adulte, avec son cortège de complications.

L’obésité infantile à La Réunion est un problème de santé publique

Ce film aborde un thème plus que d’actualité à La Réunion où la sédentarité ne cesse de gagner du terrain et où la sensibilisation reste un moyen de prévention efficace afin de lutter contre ce phénomène. Ce film a été présenté en avant-première le jeudi 28 août comme un outil pédagogique aux professionnels de la santé, de l’éducation, mais il est aussi à découvrir en famille. Si vous voulez vous le procurer, faites-en la demande à l’URML - ZAC 2000, Imm. CAP 2000, 6 Avenue Théodore Drouhet - 97420 - Le Port. Tél : 0262-42-33-76