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La contraception, d’évolutions en révolutions

1er septembre 2009

Saviez-vous que le premier dispositif intra-utérin datait de… l’Antiquité égyptienne, il y a plus de 5.000 ans ? Ce sont aussi les Egyptiens qui ont en quelque sorte inventé la contraception orale. Il s’agissait d’une mixture faite de graines de grenade moulues, mélangées à de la cire. En utilisation… locale cette fois, ils utilisaient aussi de la fiente de crocodile ou les déjections d’éléphant…

Quelques siècles plus tard, Hippocrate prônait d’enchaîner 7 sauts talons-fesses pour faire tomber la semence après le rapport ! Quant aux Romains, ils n’ont pas été en reste : ils se sont en effet distingués, en proposant aux femmes un pessaire de bile de bœuf. Ils ont aussi été les premiers à imaginer une contraception masculine, basée sur l’application d’huile de cèdre sur le pénis.

Ces quelques anecdotes “du bon vieux temps” font évidemment sourire au XXIème siècle, alors que la reproduction a livré ses secrets les plus intimes. L’une des grandes avancées de l’ère moderne est l’œuvre des Américains Edgar Allen et Edward Doisy. Ce sont eux, en effet, qui ont mis en évidence le rôle d’une hormone, l’estrogène. C’était dans les années 20.

Une pilule encore plus naturelle ?

La découverte puis la synthèse de la progestérone suivra dans les années 40, une vingtaine d’années avant que ne survienne la révolution constituée par la mise au point de la première pilule contraceptive par l’Américain Gregory Pincus. Le premier contraceptif oral commercialisé en France le sera en 1968 (quel symbole) après de longs combats au cours desquels les hommes politiques battront en brèche le droit des femmes. Cette première “pilule” (le terme va devenir générique) associe un estrogène et un progestatif, l’un et l’autre synthétiques. C’est en Finlande également qu’est né le 1er Système Intra-Utérin progestatif, une avancée associant une composante hormonale pour l’efficacité à une action locale pour la tolérance et le confort !
Les rôles de ces hormones sont clairement définis : le progestatif vise à bloquer l’ovulation et à rendre l’endomètre (l’utérus) inapte à la nidation de l’embryon. Quant à l’estrogène (l’éthinylestradiol en l’occurrence puisqu’il n’en existe qu’un), son but principal est de maintenir un bon équilibre hormonal et un cycle régulier.

Depuis les années 60, la recherche n’a cessé de progresser pour donner à la femme le choix de sa maternité et de sa méthode contraceptive. Avec le temps, les progestatifs ont évolué, diminuant les effets secondaires et apportant même des bénéfices additionnels (pour la peau ou contre la rétention d’eau par exemple). Quant aux doses d’estrogène, elles ont diminué de 70% en 40 ans. La prochaine étape, c’est la mise au point de la première pilule à l’estrogène naturel. Une véritable révolution là encore...


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