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La fracture de fatigue ne guette pas que les athlètes surentraînés

23 avril 2010

La fracture de fatigue n’est pas vraiment une… fracture complète. Médecin du sport au CHRU de Clermont-Ferrand, le Dr Mathieu Abbot préfère parler d’une « fissure ou d’une micro-fissure qui survient à la suite d’efforts répétés et prolongés ». Principales victimes, les sportifs d’endurance mais pas seulement. La douleur apparait généralement aux membres inférieurs (au tibia, sur un pied, au niveau du fémur ou du bassin). « Elle peut se manifester uniquement à l’effort obligeant l’arrêt de l’activité. Parfois elle survient aussi au repos ». Mais surtout, elle est particulièrement sournoise. « Il n’y a pas de signes précurseurs. Au contraire, le sportif est le plus souvent en excellente forme. La fracture de fatigue survenant le plus souvent après une augmentation de l’intensité de son entraînement ».

Le diagnostic initial est souvent compliqué. « Bien souvent, surtout au départ, elle n’est pas visible à la radiographie », enchaîne Mathieu Abbot. « Il faut alors recourir à la scintigraphie, au scanner ou à l’IRM pour en avoir confirmation ; ou à la radiographie différée d’une dizaine de jour ». Quant au traitement, il se résume essentiellement à du repos sportif pendant plusieurs semaines, parfois une immobilisation est nécessaire. La chirurgie reste exceptionnelle et limitée aux formes graves.

Gare enfin aux idées reçues : « la fracture de fatigue est à différencier des fractures classiques ». « Elle survient chez des sujets a priori sains et sportifs sans notion d’ostéoporose sous-jacente ». Cette blessure, enfin, ne guette pas seulement les athlètes surentraînés. « Elle peut aussi frapper un sportif qui redémarre une activité de façon intense et prolongée ». C’est ainsi que les médecins aux Armées ont décrit de nombreux cas chez de jeunes recrues.


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