La lèpre existe toujours à La Réunion

13 décembre 2006

Lors de son Assemblée générale qui a eu lieu samedi dernier, l’association d’entraide aux lépreux et à leurs familles de La Montagne a dressé un bilan mitigé. A La Réunion, il semblerait que la maladie recule, mais néanmoins, elle est toujours présente. Depuis une trentaine d’années, Gérard Lauret, Président de l’association, et d’autres anonymes œuvrent afin de donner un soutien moral et financier aux malades et à leurs familles.

« Depuis que la déclaration de la maladie n’est plus obligatoire, nous avons du mal à chiffrer le nombre de malades », souligne Gérard Lauret. Néanmoins, on peut dire qu’au cours de l’année 2006, un seul nouveau cas a été déclaré. Donc, la maladie existe toujours. Aujourd’hui dans le monde, à chaque minute, un cas de lèpre est recensé dont 15% d’enfants, et 2 à 3 millions de malades souffrent de séquelles invalidantes.
La lèpre est une maladie terriblement invalidante. Elle provoque principalement des lésions cutanées et nerveuses. En l’absence d’un traitement précoce, elle peut provoquer des lésions progressives et permanentes de la peau, des nerfs (paralysies), des membres (nécessitant parfois des amputations) et des yeux (cécité).
Même si la maladie n’explose pas comme le SIDA, ou comme l’a été le chikungunya, elle n’en reste pas moins une maladie qui est toujours d’actualité.

N’oublions pas les lépreux

Le président et la soixantaine de membres actifs de l’association lancent un appel à l’ensemble des Réunionnais afin qu’ils n’oublient pas le jour de la lèpre et les lépreux. « C’est vrai qu’il y a le Téléthon, les fêtes de fin d’année, mais n’oublions pas la Journée mondiale de la lèpre qui se déroule chaque année, depuis 53 ans, le dernier week-end de janvier », dit le président de l’association. La médiatisation n’est pas comparable à celle du Téléthon, mais l’association souhaite que la population ne les oublie pas et continue à verser leurs dons. Cette année, l’association a pu compter sur des dons s’élevant à 10.000 euros. Elle tenait aussi à saluer les donateurs réunionnais qui ont versé pas moins de 65.000 euros à la Fondation Raoul Follereau (voir encadré) qui œuvre depuis de nombreuses dans le monde pour aider les lépreux.

Durant ces 25 dernières années, d’indiscutables progrès ont été faits dans le domaine de la lutte anti-lépreuse. Ces progrès touchent essentiellement le domaine du traitement par une association d’antibiotiques, la poly-chimiothérapie, et celui de la biologie moléculaire pour la recherche.
Mais aujourd’hui encore, les recherches sont indispensables pour aider les malades et leurs familles. De même, les malades réunionnais ont besoin de votre soutien. Si vous souhaitez effectuer des dons, vous pouvez les envoyer à :
Association d’entraide aux lépreux et à leurs familles
120 route du Père Raimbault
La Montagne.
Renseignements : Gérard Lauret 0262-23-91-38

Sophie Périabe


La mission et les objectifs de la Fondation Raoul Follereau

La mission de la Fondation Raoul Follereau (FRF) et de l’Association Française Raoul Follereau (AFRF) est de diffuser le message de Raoul Follereau et de poursuivre et développer son œuvre de la “Lutte contre la lèpre et contre toutes les lèpres”.
Ce combat contre l’exclusion a un double objectif :
- rendre aux exclus leur dignité ;
- transformer durablement leur existence.
Il continue de se matérialiser à travers une « charité sans frontière » voulue par Raoul Follereau :
“Vivre, c’est aider les autres à vivre”
« La charité, c’est d’abord dans le pauvre, découvrir et respecter l’Homme ».


Où en est le traitement aujourd’hui ?

Depuis 1981, la poly-chimiothérapie ou PCT - composée de plusieurs antibiotiques - permet de tuer le bacille lépreux et d’éviter les invalidités, si elle est instaurée précocement, avant le stade des paralysies. Elle coupe la chaîne de transmission du bacille dans la population dès sa première prise. Elle est encore actuellement le moyen le plus sûr et le plus efficace de tuer le bacille et de guérir le malade sans donner lieu à une pharmaco-résistance.
D’un traitement à vie, en 50 ans, on est passé à un traitement en 6 ou 12 mois, selon la forme de la maladie. Mais il reste très contraignant pour des malades qui vivent souvent à 10, 20, 30 kilomètres du centre de santé le plus proche.
Il n’existe pas de vaccin anti-lèpre à ce jour. Mais la connaissance du génome de la lèpre a ouvert de nouveaux espoirs pour mettre au point des méthodes de dépistage plus efficaces et un traitement court, aujourd’hui à l’étude. Ces travaux sont menés grâce au soutien de l’Association Française Raoul Follereau.


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