Semaine nationale de lutte contre le cancer

La Ligue recommande de manger des fruits et des légumes

17 mars 2007

Du 19 au 25 mars, la Ligue contre le cancer de La Réunion organise, comme chaque année, une semaine de manifestations visant à sensibiliser le public sur la maladie, mais aussi à récolter des dons pour poursuivre le combat contre le cancer qui touche 2.000 nouveaux cas par an à La Réunion. Nouveauté 2007, la Fédération Régionale des Coopératives Agricoles de La Réunion (FRCA) s’associe à la Ligue pour communiquer sur les bienfaits d’une consommation régulière de fruits et de légumes pour la santé.

A La Réunion, nous avons la chance d’avoir des fruits toute l’année, mais la population en consomme-t-elle davantage pour autant ? Aucune étude n’a encore été réalisée à ce sujet. Des fruits variés et goûteux qui, comme les légumes, jouent un rôle préventif, mais aussi curatif. Globalement et sur le long terme, la consommation d’au moins 400 grammes par jour de fruits et légumes variés pourrait à elle seule réduire jusqu’à 20% l’incidence globale du cancer.

Les fruits et légumes : un plaisir nécessaire

Ces 30 dernières années, plus de 250 études épidémiologiques ont étudié la relation entre la consommation de fruits et/ou de légumes et les cancers. Cette année, 2 études révèlent que leur consommation serait bénéfique aux malades atteints des cancers de la prostate et du sein. « On conseille désormais à ces patients de suivre un régime pauvre en graisse animale et riche en légumes, explique Sandra Gréget, Présidente du comité local. Et cette prescription est valable pour tous les cancers glandulaires. La tomate comme anti-oxydant, l’orange riche en vitamine C ..., il est important de varier, comme les plaisirs, sa consommation de fruits et de légumes, car chacun contient quelque chose de nécessaire ». Ainsi, une alimentation riche en fruits et légumes protégerait des cancers du tractus digestif (bouche, pharynx, larynx, œsophage, estomac, côlon rectum), mais aussi du poumon. Le degré de protection reste néanmoins variable selon les localisations et le produit. Il a été observé par exemple que les agrumes et légumes verts fonctionnaient bien dans le cas des cancers de la bouche et du pharynx, alors que les crucifères (chou, giroflée...) et les carottes avaient un effet protecteur plus important pour le cancer du colon. Mais en dépit du constat scientifique, inscrit dans la politique nationale de santé, le passage à l’acte tarde encore. C’est pourquoi, afin de relayer ce message auprès des citoyens, et comme engagé en Métropole depuis 2 ans, la Ligue de La Réunion s’est rapprochée de la FRCA. Sur les 3 coopératives que compte la Fédération, seule VIVEA - Gamède oblige - a immédiatement répondu à l’appel.

Informer : « un devoir et une responsabilité morale »

Ainsi, dès lundi prochain, dans certaines grandes surfaces et sur les marchés forains, 18.000 fruits et légumes frais seront estampillés : « Mangez des fruits et légumes ! Recommandé par la Ligue contre le cancer ». Un message simple pour accrocher les consommateurs. Pour le comité local de la Ligue, « informer nos concitoyens est un devoir et une responsabilité morale ». « Le cancer n’est pas une fatalité, le consommateur doit savoir que ses choix alimentaires sont très importants pour sa santé ». Et le point fort de cette opération de communication est qu’en s’alliant à la notion de plaisir, la prévention ne rime plus avec privation.
Une des particularités de VIVEA, très importante aux yeux de la Ligue, est que tous ses produits sont issus de l’agriculture raisonnée, plus respectueuse de l’environnement et donc de la santé publique. L’utilisation de produits phytosanitaires est réduite ; les cultures sont protégées par des insectes utiles, introduits pour détruire leurs homologues nuisibles ; les produits sont tracés pour assurer la sécurité du consommateur et bénéficient d’un suivi-qualité. Immédiatement vient alors la question du prix. « Quand on dit qu’il faut consommer des fruits et des légumes, tout le monde parle budget, alors que pour les aliments à la mode, on ne regarde pas », constate Alain Dambreville, trésorier de VIVEA. Selon lui, le choix de l’agriculture raisonnée ne se répercute pas sur le consommateur, et même après Gamède, les produits de la coopérative ne seront pas plus chers que les autres qui, malgré une certaine pénurie, n’ont pas amorcé la flambée attendue.
Reste à souhaiter que le message en trinôme alimentation-plaisir-santé soit bien entendu par la population, pour cette Semaine nationale de lutte contre le cancer, et au-delà. A noter que la Ligue ne perçoit aucun dividende sur les ventes, il s’agit avant tout d’une opération de communication visant à faire évoluer les habitudes alimentaires de la population, avec la conscience d’agir pour sa santé. Changer ses habitudes et son hygiène de vie, c’est déjà s’engager avec la Ligue dans la lutte contre le cancer.

Stéphanie Longeras


An plis ke sa

Objectif : -100.000 cas de cancers par an en France

Durant cette Semaine nationale, et comme chaque année depuis 1982, le comité local de la Ligue ira à la rencontre du public pour rappeler, expliquer, démontrer la pertinence de ses actions. L’opération qu’il a engagée avec la FRCA - et qu’il espère voir reconduite l’année prochaine - sera prétexte à communiquer sur le rôle déterminant que les facteurs alimentaires jouent sur notre santé. Il est maintenant reconnu qu’une alimentation diversifiée et équilibrée, privilégiant l’apport de facteurs protecteurs, comme les fruits et légumes, limitant la consommation de boissons alcoolisées, associée à la pratique d’une activité physique, visant à éviter la surcharge pondérale, peut réduire jusqu’à 30 à 40% des cancers. Si ces préconisations étaient suivies, c’est à terme une diminution globale potentielle d’environ 100.000 cas de cancers par an en France qui pourrait en résulter.

De l’utilité de poursuivre les recherches
Comme le précise la Ligue, il n’y a pas à l’heure actuelle, de certitudes scientifiques sur les mécanismes de protection impliqués dans le développement tumoral et sur les composants alimentaires qui seraient impliqués de façon spécifique. On sait néanmoins que les fruits et légumes ont une faible densité énergétique et une forte densité nutritionnelle (forte concentration en vitamines, minéraux et micro-constituants) qui interviendrait notamment, de façon individuelle ou synergique, dans la régulation sur des enzymes de détoxication des composés cancérigènes ou comme anti-oxydants en prévenant l’action des radicaux libres sur les molécules d’ADN.

S. L.


Dépistage du cancer colorectal

Quinze millions de Français devraient bénéficier d’un dépistage du cancer colorectal. Pourtant, 1,2 million seulement ont été testés accuse le Pr Jean-Pierre Bader.
Chirac, Kouchner, Douste-Blazy, les députés, les institutions, le système de santé, tous interpellés...
Et pour qu’il n’y ait pas de jaloux, les médias aussi reçoivent leur lot. «  Pourquoi le cancer qui tue le plus de Français après le cancer du poumon est-il l’objet de si peu d’information du grand public ?  » s’interroge-t-il dans la dernière livraison de la revue Oncologie.
Avec 16 438 décès par an (ce sont les chiffres 2003, les plus récents disponibles), avec une croissance régulière -pratiquement 2 000 morts par an de plus aujourd‘hui qu’en 1980 - « le cancer colorectal nous nargue » déplore ce grand patron, membre par ailleurs du Conseil scientifique de Destination Santé... Or il s’agit d’un véritable drame de santé publique. Parce que « cinq ans après diagnostic et traitement de (ce) cancer, à peine plus d’un malade sur deux survit. Parce qu’intervenir seulement après l’apparition des symptômes, c’est s’exposer à agir trop tard dans un grand nombre de cas. » Or à l’inverse, « l’intervention sur un cancer localisé (...) ou un polype adénomateux jugé précancéreux (...) garantit la guérison à quasi 100% ».
Le test Hémoccult, qui détecte dans les selles la présence de sang invisible, répond à ce besoin de diagnostic précoce. Il est tout simple, totalement indolore, peu coûteux (quelques euros) et internationalement reconnu. Pourtant la France est à la traîne. La généralisation du test a bel et bien été décidée. « En 1998 par la conférence de consensus de l’ANAES », explique-t-il. « En 2000 par la loi de financement de la Sécurité sociale ; en 2001 par le Plan Kouchner ; en 2002 par le grand plan Cancer du Président de la République ; en 2005 par le plan Douste-Blazy. Mieux encore, (cette) généralisation a été successivement promise pour 2003 (Kouchner), pour 2005 puis pour 2006 (Douste-Blazy)... »
Ces retards inexplicables, le Pr Bader les explique. Par une forme d’obscurantisme. « En contestant contre toute rigueur scientifique les résultats positifs des tests », en exploitant ses insuffisances et en prônant d’autres méthodes... dont beaucoup ne sont encore qu’expérimentales. Or le test disponible - et d’ailleurs pris en charge depuis 2002 par une compagnie d’assurances - est le seul conforme aux impératifs d’un dépistage de masse. Car il est « simple, acceptable, sans danger et de faible coût ».
Ne nous y trompons pas. S’il clame depuis 1986 l’urgence de ce dépistage, le Pr Bader n’est pas un monomaniaque... Il est l’un des pionniers qui ont fait naître en France l’Institut national de la Santé et de la Recherche médicale (INSERM). Il a été le conseiller de 2 ministres de la Santé, a présidé plusieurs commissions sur le médicament et, ce qui lui donne ici une particulière légitimité, la Société française de gastro-entérologie. Il n’a pas davantage la plume dans sa poche. Dans le Livre blanc de la gastro-entérologie déjà, il sonnait l’alarme. Et il n’a pas craint de dénoncer certains retards du Plan Cancer. Enfin et ce n’est pas la moindre de ses caractéristiques, il ne se décourage pas facilement...


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Messages

  • Bonjour, je me suis fait opérée d’un cancer du sein G depuis mars 07 avec reconstruction d’emblée.A la réunion ce n’est pas courant.Je mange des fruits et légumes en petite quantité ,cela vient de mon éducation créole.Je compte sur vous pour me conseiller car je suis souvent fatiguée après ma radiothérapie.Je dois lutter pour vivre ts les jours.Il n’existe aucune activité pour que les F puissent se retrouver ????La solitude est pesante !!!
    Merci si vs pouvez m’aider.


Témoignages - 80e année


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