Première campagne de prévention sur les hépatites virales

La seule solution, c’est le dépistage

26 juin 2007

La première campagne de prévention sur les hépatites virales est lancée.
(Photo JFN)

La priorité aujourd’hui, enfin, l’une des priorités pour l’ARPS, RIVE et Sid’Aventure est la campagne de prévention sur les hépatites virales. Ce trio d’associations est connu pour son implication pour leur lutte contre le sida aussi bien à La Réunion que dans les pays dans la zone de l’Océan Indien. Hier matin, les acteurs de ses structures étaient réunis à RIVE Saint-Denis pour radiographie des hépatites qui parfois sont mortels. Elles touchent le foie et sans foie, le malade meurt.

Pas d’affolement

Ne nous affolons pas ! Il suffit de se rendre chez son médecin. Et selon le diagnostique, il vous indiquera la marche à suivre. Car on peut mourir de l’hépatite ou s’en sortir. Vous avez peut-être remarqué à côté de chaque hépatite, une lettre : A, B, C etc. Pour la A et la B, le malade court la mort par cirrhose ou cancer. Un acte est à bannir si on est malade : ne pas boire d’alcool même à petite dose. Pour la C, on la retrouve dans le milieu des drogués notamment dans l’Île Maurice. Cependant, il existe un vaccin pour la B. Le dépistage est la clé de votre santé.

Tatouages et piercings

L’attention lors de la présentation de cette campagne a été attirée sur les méthodes des tatoueurs. Ils ne sont pas dans le collimateur de ces associations. Mais il y a des règles d’hygiène à respecter. Le font-ils ? Idem pour ceux qui font les piercings. Terminons sur ces deux points : une femme enceinte et souffrant d’hépatite peut le transmettre au nouveau né qui sera soigné, guéri d’une hépatite un malade peut contracté une autre hépatite. Rien de réjouissant ce qui explique tout l’intérêt de cette action menée par les associations citées ci-dessus et les gastro-antérologues du réseau Réservoir.

Des spots télévisés et radios dans les langues de l’Océan Indien seront diffusés pour sensibiliser le plus grand nombre d’entre nous. De peur de me répéter seul le dépistage peut nous révéler ou non la présence de la maladie dans notre corps.

Jean-Fabrice Nativel


Les hépatites

Ces pathologies affectent le foie, un organe vital aux multiples fonctions. En cas de contamination, elles peuvent rester silencieuses pendant des dizaines d’années sans apparition de symptôme. Leurs diagnostics tardifs et la sévérité de la maladie peuvent être responsables d’une cirrhose ou d’un cancer du foie. Il est donc important de pouvoir les découvrir assez tôt pour réagir.


Photographie des hépatites

En France, il est estimé à 300.000 le nombre de porteurs de l’hépatite B, ce qui représente 0,68% de la population française. Dans l’Océan Indien, notamment à Mayotte, aux Comores et à Madagascar, on sait que cette prévalence est bien supérieure. A Mayotte, les collectes de sang ont même dû être arrêtées car trop de lots étaient contaminés par ce virus. Le nombre de personnes atteintes de l’hépatite C est également très important, la plupart des porteurs ignorant leur état en l’absence de dépistage. A titre d’exemple, on trouve à La Réunion trois fois plus de séropositifs pour l’hépatite C que pour le VIH dans les centres de dépistage anonyme et gratuit.


L’objectif de cette campagne !

Il est tout simple. Il est question d’interpeller les Réunionnais afin qu’ils deviennent acteurs de leur santé en demandant conseil à leur médecin. Celui-ci pourra ensuite analyser au cas par cas la situation particulière de ses patients : mon patient fait-il partie de la population à risque pour l’une ou plusieurs des hépatites virales ? Faut-il orienter vers un dépistage ? Où en est-il par rapport au vaccin contre l’hépatite B ? Au cas où mon patient est atteint, quel examen supplémentaire est à effectuer ? Faut-il l’orienter vers un spécialiste ?


Le foie, un organe vital !

Les rôles du foie sont multiples et vitaux. Une de ses principales est de contribuer à la digestion en produisant des enzymes digestives. Il aide ainsi l’organisme à digérer les graisses en secrétant de la bile. Il participe au stockage des vitamines et produits des substances protectrices et anti-toxiques. Il fabrique des protéines dont l’organisme a besoin. Il constitue un stock important de sucre (Glucides). Il régule le stock de cholestérol. Il participe à l’élaboration de certaines hormones. Il collabore aussi avec le système immunitaire pour combattre des cellules ou substances menaçantes.


L’hépatite A...

... passe le plus souvent inaperçue. Le virus se transmet principalement par l’ingestion d’eau ou d’aliments souillés par des matières fécales qui contiennent le virus. Celui-ci est en effet éliminé dans les selles. Une mauvaise hygiène favorise alors la transmission de la maladie. Dans certaines régions et pays où il n’existe pas de système de traitement des eaux usées efficace, le risque de contamination est élevé.


L’hépatite B..

... est une maladie hétérogène, qui dans la majorité des cas, guérit spontanément. Chez les personnes infectées, elle peut passer inaperçue, donner les symptômes de l’hépatite aiguë (aiguë simple ou fulminante) ou passer au stade de la chronicité. L’évolution et le pronostic de l’hépatite B est variable en fonction de l’âge. Si un nourrisson est contaminé par sa mère, il aura 90% de risque de développer une hépatite chronique. Si un adulte est contaminé, par exemple après un rapport sexuel non protégé, il n’aura que 10% de risque de passer au stade de chronicité. Le taux de multiplication du virus est étroitement lié à l’état des défenses immunitaires au moment de la contamination. Le mode de contamination peut être de trois sortes : sexuel, de la mère à l’enfant (vertical) ou sanguin (parentéral). La contamination sexuelle peut se faire de l’homme vers la femme et de la femme vers l’homme, sans oublier les rapports entre personnes du même sexe. Le risque est plus élevé avec des partenaires multiples. On retrouve le virus dans le sperme, le sang des règles et les sécrétions vaginales. La toxicomanie par voie intraveineuse est également une source majeure de contamination dans le monde.


L’hépatite C...

... est un virus à transmission sanguine, qui ne peut donc se transmettre que par un contact avec du sang contaminé. La transmission sexuelle existe, mais est très faible, car le virus est présent dans le sang des règles des femmes infectées, mais pas les sécrétions vaginales ni dans les spermes. La transmission de la mère à l’enfant est d’environ 3% et a lieu au moment de l’accouchement. L’allaitement n’est pas contre-indiqué. Le risque de contamination par le virus concerne toute personne dont le sang a pu entrer en contact, directement ou indirectement, avec le sang d’une personne infectée. Cette contamination peut remonter dans un passé lointain, des dizaines d’années pour certains. Il est donc primordial de se faire dépister en cas de doute car cette infection peut rester silencieuse, c’est-à-dire sans aucun symptôme.


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