Destination santé

Le burn-out, « comme une bougie qui se consume… »

7 mars 2013

Qui est le plus exposé au risque de burn-out ? Quels signes doivent nous alerter ? Aurélie Defois, psychologue spécialisée dans l’accompagnement de la souffrance au travail, nous parle de ce mal méconnu. Et elle insiste sur l’importance de la prévention.

Tous les métiers ? Médecins, infirmiers, travailleurs sociaux… « Le secteur médico-social a longtemps été en première ligne », nous explique-t-elle. « Ces professionnels prennent en pleine face les problèmes personnels, voire l’agressivité des autres ». Depuis quelque temps, elle observe toutefois que le profil des victimes sort de plus en plus de ce cadre. « Aujourd’hui, la question du burn-out tend à s’élargir à tous les secteurs d’activité. Elle concerne notamment les cadres et les managers, du fait de la pression qu’ils subissent. Dans tous les cas, il s’agit le plus souvent de personnes très impliquées dans leur travail, guidées par des valeurs fortes et qui éprouvent le besoin de se sentir utiles. A un moment donné, elles subissent un grand décalage entre leurs attentes et la réalisation de ces dernières sur le terrain. Et elles en viennent à perdre leur estime d’elles-mêmes ».

Quels signes ? Aurélie Defois souligne que « les victimes nous racontent souvent qu’elles n’ont rien vu venir ». Il n’empêche que certains comportements doivent vraiment alerter. « Sur le plan émotionnel, on éprouve un sentiment d’impuissance, on est gagné par le pessimisme alors que ce n’est pas du tout dans sa nature... Les victimes de burn-out se placent en retrait des autres : les membres de la famille, les amis, les collègues. Au travail, elles s’isolent progressivement et modifient leurs comportements. Elles souffrent aussi de troubles de la concentration, et de la mémoire. La qualité du travail s’en trouve altérée. Ces personnes perdent leurs capacités de discernement et d’action rapide, alors même qu’elles faisaient leur force jusque-là ». Elle ajoute, enfin, l’importance de certains signaux physiques : « troubles du sommeil, fatigue, maux de tête à répétition, problèmes de dos, difficultés à se lever le matin, perte de la motivation… ».

En parler. En conclusion, lorsque l’on se sent épuisé au travail, « il ne faut surtout pas rester seul. Il faut en parler à son entourage, à son médecin ou à sa hiérarchie, même si peu de managers sont formés à ce type d’écoute. Ne pas hésiter non plus à consulter un psychologue ou un psychiatre ». Quant aux personnels connectés 24h sur 24h à leur entreprise via les portables — téléphone et/ou ordinateur —, « ils doivent apprendre à se ménager du temps. Il est important de couper, mais aussi de conserver une bonne hygiène de vie, en termes notamment d’alimentation et de sommeil. Le burn-out est une maladie sournoise. C’est comme une bougie qui se consume lentement. Un jour, il n’y a plus rien ».

©Agence de Presse Destination Santé-2013


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